Le pick-up Mitsubishi, « masterchef » ! « Aujourd’hui, je travaille avec trois restaurants triplement étoilés. »
Déjà en 1998, à la création d’Infrarouge, on adorait notre pick-up jaune, que tout le monde remarquait lorsque nous diffusions nos magazines. Il séduit désormais de plus en plus de citadins, attirés par son caractère bien trempé, un confort inattendu et, surtout, son côté pratique. Véritable best-seller du constructeur Mitsubishi, nous avons confié le L200, qui fête ses 40 ans cette année, à Asafumi Yamashita, le « maraîcher star », qui bichonne et fournit ses sublimes légumes aux plus grands chefs étoilés de Paris, pour une interview pleine de saveurs.
Quel est votre rapport à l’automobile ? Elle est pour moi une nécessité, un outil pour se déplacer. Je ne suis pas intéressé par la puissance, mais je reste sensible aux beaux objets. Y a-t-il un modèle en particulier que vous appréciez ?
Oui, un modèle qu’on ne trouve pas en France, le Canter, un petit camion fabriqué par Mitsubishi. Tous les maraîchers japonais ont ça. Il est léger et il se faufile partout. Que pensez-vous du nouveau pick-up Mitsubishi ? Je le connais et je le trouve très confortable. Si, demain, je devais m’agrandir et fournir plus de légumes, je pourrais tout à fait rouler avec et ranger mes cageots de légumes à l’arrière.
Êtes-vous toujours proche de la marque Mitsubishi ? Absolument. Je suis en train de préparer un concours de cuisine, uniquement pour les chefs japonais étoilés à Paris. J’en suis le fondateur. Ce sont des chefs de restaurants comme Passage 53, Kei, Pages, Neige d’Été. En tout, il y aura une douzaine de restaurants, tous étoilés, et j’aimerais associer Mitsubishi à ce joli projet qui met en avant des talents japonais.
Quels sont les produits que vous utilisez ?
Les variétés de légumes dépendent de la saison. On plante entre mi-mai et octobre. On n’a pas particulièrement de variétés anciennes, mais des graines rares en provenance du Japon, que nous avons plantées. Sinon, ce sont des légumes classiques : tomates, concombres, etc.
Aujourd’hui, vous fournissez un certain nombre de grands chefs à Paris. Votre particularité c’est que vous choisissez ceux que vous approvisionnez ?
Oui, j’en fournis très peu. Je ne produis qu’une petite quantité de légumes, donc je ne peux pas travailler avec tout le monde. Je les choisis selon l’affinité. Aujourd’hui, je travaille avec trois restaurants triplement étoilés : l’Astrance (Pascal Barbot), le restaurant éponyme de Pierre Gagnaire ainis que le V, la table de l’hôtel Four Seasons George V (Christian Le Squer).
Des jeunes chefs vous contactent-ils pour travailler avec vous ?
D’un côté, ils n’osent pas venir me voir et, de l’autre, je ne peux pas travailler avec tout le monde. Et puis je préfère garder mes champs comme ils sont, c’est-à-dire petits. Si on cherche la fécondité, il faut abandonner la qualité.
Les chefs avec qui vous travaillez vous demandentils parfois de cultiver un légume en particulier ? Non, les chefs ne me demandent rien. C’est moi qui apporte ma sélection le matin, en général deux fois par semaine. Ils vont adapter leur carte en fonction de mes légumes. Je ne leur fournis qu’une petite quantité de produits. Recevez-vous des demandes pour venir déguster vos légumes sur place ?
Oui, cela arrive, mais je ne suis pas table d’hôtes ! Généralement, on prépare un repas avec plusieurs plats autour de mes légumes de saison, que l’on sert soit avec du poulet soit du poisson.
Depuis quand êtes-vous installé en France ?
Ça fait trente ans, et un peu plus de vingt ans que je fais des légumes. Avant de me lancer dans la production de légumes, j’étais spécialiste d’arbres bonsaïs, j’en produisais ici. Il y a eu une grande mode autour de cet arbre, mais, depuis, cela s’est calmé.
Pourquoi ce changement d’activité ?
Un jour, le chef d’un restaurant japonais m’a demandé de cultiver des légumes japonais que l’on ne trouve pas à Paris. J’ai hésité pendant quelques années avant de me lancer.