Infrarouge

CLÉMENCE THIOLY

- Par Olivia de Buhren

Elle a joué devant les caméras de Guillaume Gallienne, Patrice Leconte, Zabou Breitman ou encore Bertrand Blier. À partir du 28 avril, elle joue dans une pièce qu’elle a elle-même composée, La Banquette, un face-à-face poignant entre deux personnage­s que la vie n’a pas épargnés. Nous avons eu la chance de rencontrer cette artiste à multiples facettes et d’en savoir un peu plus sur elle.

Si vous deviez vous raconter en quelques adjectifs ? Heureuse de vivre, légèrement hyperactiv­e et esthète.

Avec qui vous a-t-on déjà confondue ?

On me prend souvent pour Keira Knightley à cause de mon côté prognathe. Je l’adore, donc c’est plutôt un compliment, sinon on me confond aussi avec la petite brune du Dracula de Coppola, Winona Ryder.

Quelle est la pièce que vous n’avez toujours pas vue ? Il y en a plusieurs : Un amour de jeunesse, avec Stéphane De Groodt, Par le bout du nez, avec François Berléand et François-Xavier Demaison. J’aimerais également voir Stéphane Freiss dans La Promesse de l’aube au Théâtre de Poche, à Montparnas­se.

Une qualité que l’on vous reconnaît souvent ? Je suis généreuse et à l’écoute des autres.

Votre truc contre le trac ? J’écoute de la musique.

Qu’avez-vous osé de plus fou pour décrocher un rôle ?

Un jour, j’ai écrit à Patrice Leconte et, depuis, on est devenus amis.

Qu’est-ce qui vous agace au théâtre ?

Quand ça joue faux et qu’on se prend trop au sérieux, que c’est prétentieu­x et vulgaire. Il m’est arrivé d’assister à des pièces avec des acteurs qui se baladaient nus sur la scène ou qui vomissaien­t.

N’est-ce pas troublant de jouer dans une pièce que l’on a écrite ?

Je n’avais pas imaginé à quel point ça allait être compliqué de me dissocier de l’auteur.

Comment vous est venue l’idée de la pièce ?

C’est un mélange de plusieurs choses. J’avais vu une série qui s’appelait In treatment, avec Gabriel Byrne dans le rôle du psychiatre. La série m’avait fascinée. Et puis, mon père est psy, j’ai passé beaucoup de temps à regarder les gens dans sa salle d’attente. Je les prenais pour des fous. Ils m’amusaient.

Et vous, vous n’êtes jamais allée chez un psy ?

Si ! J’en ai fait plein ! Je n’ai jamais arrêté. Mes parents ont divorcé quand j’étais jeune. Je n’avais pas confiance en moi, j’ai dû me reconstrui­re.

Un partenaire que cela ne vous dérangerai­t pas d’embrasser pour une scène ?

Antoine de Caunes. Il m’a toujours beaucoup plu.

Une erreur que vous ne commettrez pas deux fois ? Ne pas dormir avant un gros rendez-vous.

Une situation qui vous laisse perplexe ?

Une situation peut me laisser perplexe quand par exemple, je suis dans une salle de théâtre et que j’entends les gens rire alors que moi, je ne ris pas du tout. C’est une sensation de solitude terrible.

Un principe de base auquel vous tenez ? Rester positive.

Racontez-nous un casting ou un moment de tournage particuliè­rement raté, selon vous.

C’était avec Ladislas Chollat. Il avait écrit une pièce que j’avais adorée et il m’a fait faire un essai pour le rôle principal féminin. Je devais me mettre en colère et j’ai été totalement à côté du personnage.

Une illusion qui persiste dans le métier ? Les acteurs ne vieillisse­nt pas.

Une critique qui vous a fait du mal ?

Comme je ne suis pas très connue, on ne m’a jamais vraiment critiquée. Pas encore, du moins.

Un compliment qui vous enchante ?

J’ai toujours eu du mal avec les compliment­s. Et puis, j’accepte beaucoup mieux ceux qui viennent des femmes que ceux des hommes.

Quel est le défaut typiquemen­t masculin qui vous plaît ?

Les défauts masculins, je dirais qu’ils ne me plaisent pas ! Bordélique, de mauvaise foi, jaloux aussi.

Un beau mec qui fait craquer toutes vos copines, mais pas vous ? Bradley Cooper. Et chez les Français, François Civil.

Que devons-nous vous souhaiter pour La Banquette ? Que la pièce voyage beaucoup !

« MON PÈRE EST PSY, J’AI PASSÉ BEAUCOUP DE TEMPS À REGARDER LES GENS DANS SA SALLE D’ATTENTE. JE LES PRENAIS POUR DES FOUS. ILS M’AMUSAIENT. »

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