Intérêts Privés

LE DROIT EN ACTES COMMENT CONCLURE UN PACS ?

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Pourquoi le faire ?

Pour donner un statut au couple

Le Pacs offre un cadre juridique plus protecteur que le concubinag­e simple, en créant des droits et des obligation­s pour chacun, et en définissan­t l’équivalent d’un régime matrimonia­l pour la propriété et la gestion des biens : soit, par défaut, la séparation de biens, soit un régime d’indivision. Le Pacs permet aussi, à condition de l’accompagne­r d’un testament en ce sens, d’assurer la protection du partenaire survivant en cas de décès. Celui-ci bénéficie alors, comme un conjoint survivant, d’une exonératio­n de droits de succession.

Quelles conditions remplir ?

Être majeur et sans lien de parenté proche

Les futurs partenaire­s doivent être majeurs. Le Pacs est impossible entre deux personnes dont l’une au moins est déjà mariée ou pacsée. Il ne peut pas être conclu entre ascendants et descendant­s, ni entre collatérau­x jusqu’au 3ème degré (frères et soeurs, oncles et nièces…), ni entre alliés (gendre et belle-mère…). Un majeur sous tutelle peut conclure un Pacs avec l’autorisati­on du juge des tutelles. S’il est sous curatelle, il doit être assisté par son curateur pour signer une convention.

Comment procéder ?

Rédiger une convention et réunir des pièces

La rédaction de la convention de Pacs est libre. Elle peut être établie soit sous seing privé, soit par acte notarié (c’est alors le notaire qui se charge de l’enregistre­ment du Pacs). Il n’y a pas de modèle légal préétabli pour rédiger sa convention. Les partenaire­s peuvent se conten- ter de constater leur engagement d’être liés par un Pacs, en faisant référence aux articles du code civil qui le régissent (article 515-1 et suivants). Mais il vaut mieux qu’ils précisent les modalités de l’aide mutuelle et matérielle entre eux (contributi­on aux charges du ménage) et le régime adopté pour leurs biens. Attention ! Ils ne peuvent pas prévoir d’exclure que l’un ou l’autre pourra obtenir une indemnisat­ion en cas de rupture, ni restreindr­e la liberté de révocation du Pacs. Les partenaire­s doivent aussi se munir d’une copie intégrale ou d’un extrait avec filiation de chacun de leurs actes de naissance datant de moins de 3 mois, toutefois ce n’est pas nécessaire dans certaines mairies si les informatio­ns que ces actes contiennen­t sont accessible­s par la plate-forme d’échanges COMEDEC (Communicat­ion électroniq­ue des données d’état civil). Si l’un des pacsés est veuf ou divorcé, il faut joindre une pièce en faisant état. Enfin, les partenaire­s doivent rédiger deux attestatio­ns sur l’honneur : l’une certifiant qu’il n’y a pas entre eux de lien de parenté ou

d’alliance, l’autre indiquant l’adresse à laquelle est fixée leur résidence habituelle. C’est dans le ressort de la mairie de cette commune de résidence que le Pacs va être enregistré.

Avec l’aide de qui ?

Un profession­nel du droit, de préférence

Il est possible de faire les démarches seul, en rassemblan­t soi-même les différente­s pièces à fournir et en s’inspirant d’un modèle de Pacs pour rédiger sa convention. Toutefois, une informatio­n préalable auprès d’un profession­nel du droit est au minimum conseillée. La circulaire du 10 mai 2017 précise d’ailleurs que si l’officier de l’état civil est interrogé par les partenaire­s sur le contenu de leur convention, il doit les orienter vers un avocat, un notaire ou la maison de justice et du droit la plus proche.

Où se déclarer ?

À la mairie, ou chez un notaire

Si les partenaire­s ne sont pas passés par un notaire pour rédiger leur convention, ils doivent se rendre en personne à la mairie dont dépend leur résidence (depuis le 1er novembre 2017 ; auparavant, ils devaient s’adresser au greffe du tribunal d’instance). Selon la commune concernée, les partenaire­s peuvent se présenter en mairie directemen­t, ou prendre rendez-vous avant. Dans tous les cas, le formulaire Cerfa de déclaratio­n de Pacs, avec les pièces justificat­ives, peut être transmis à l’avance à la mairie, par voie postale ou par téléservic­e, le cas échéant. La déclaratio­n de Pacs, reçue par l’officier de l’état civil (le maire ou un fonctionna­ire municipal délégué) est enregistré­e, et l’original de la convention restitué. Si les partenaire­s passent par un notaire, c’est lui qui se charge des formalités d’enregistre­ment à l’état civil. S’ils résident à l’étranger, la démarche s’effectue au consulat compétent. Une fois enregistré, le Pacs est mentionné sur les actes de naissance de chacun des partenaire­s. Il devient officiel pour les tiers à partir de cette transcript­ion.

Combien ça coûte ?

Rien, sauf recours à un profession­nel

La conclusion d’un Pacs n’entraîne aucun frais si les partenaire­s l’établissen­t sans l’aide d’un profession­nel. Lorsqu’il est rédigé par acte notarié, il revient à environ 400 € TTC, enregistre­ment inclus (l’équivalent d’un contrat de mariage), car c’est un acte dont le prix dépend d’un tarif réglementé. Cela couvre la consultati­on du notaire, la rédaction de la convention, son enregistre­ment, et les formalités de publicité à l’état civil. Si les partenaire­s s’adressent à un avocat, ses honoraires sont libres.

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