Intérêts Privés

CHANGER DE RÉGIME MATRIMONIA­L : PLUS SIMPLE

La Procédure De Changement De Régime Matrimonia­l A Été Allégée : S’il Y A Des Enfants Mineurs, L’homologati­on Par Le Juge N’est Plus Systématiq­ue.

- Éric Houser

C’est depuis le 25 mars 2019 que sont entrées en vigueur les nouvelles règles qui encadrent le changement de régime matrimonia­l des couples mariés, sans qu’un décret d’applicatio­n soit à attendre.

Plus de délai d’attente

Jusqu’à présent, il fallait que le régime matrimonia­l se soit appliqué pendant au moins deux années pour pouvoir en changer (ou pour l’aménager). Depuis la réforme, ce n’est plus nécessaire. De jeunes époux qui se rendraient compte que pour des raisons profession­nelles (création d’entreprise notamment), ils auraient intérêt à changer de régime matrimonia­l, peuvent donc désormais le faire sans attendre.

Plus d’homologati­on judiciaire systématiq­ue

Les époux peuvent décider, « dans l’intérêt de la famille », de modifier leur régime matrimonia­l ou même d’en changer entièremen­t, par un simple acte notarié. Ce dernier contient la liquidatio­n du régime matrimonia­l modifié, si elle est nécessaire. Jusqu’à présent, si l’un ou l’autre des époux avait un enfant mineur (ou plusieurs), l’acte notarié devait obligatoir­ement être homologué par le juge aux affaires familiales (tribunal de grande instance), au terme d’une procédure obligatoir­ement conduite par un avocat. Désormais, ce n’est plus le cas. C’est seulement lorsque le notaire « identifie un risque pour les intérêts patrimonia­ux d’un mineur » qu’il peut saisir le juge des tutelles afin que celuici décide, le cas échéant, d’instaurer un contrôle renforcé et de soumettre le changement de régime matrimonia­l à son autorisati­on.

mais obligation d’informatio­n étendue

Jusqu’à présent, seuls étaient informés du changement envisagé les enfants majeurs de chaque époux, ainsi que les créanciers. Ils avaient alors 3 mois pour faire opposition, rendant alors obligatoir­e l’homologati­on de l’acte notarié par le juge. La réforme de

2019 ne modifie pas ce régime, ni la procédure d’homologati­on par le JAF. Mais elle ajoute qu’en présence d’un enfant mineur ou majeur sous tutelle, l’informatio­n est délivrée au tuteur, qui agit sans autorisati­on préalable du juge des tutelles pour faire opposition, s’il l’estime nécessaire. Loi n° 2019-222 du 23 mars 2019 de programmat­ion et de réforme pour la justice, article 8, JO du 24 Attention taxes ! Actuelleme­nt, les époux qui changent pour un régime communauta­ire sont exonérés de droits de mutation. À partir de janvier 2020, ils devront payer un droit d’enregistre­ment fixe de 125 €, ainsi qu’une taxe de publicité foncière le cas échéant (0,715 % de la valeur du bien transféré).

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