IMPÔTS : DEVENIR ATTRACTIF
Comme chaque année à pareille époque, vous êtes nombreux à pester sur votre feuille d’impôt qui devient trop écrasante … D’autant plus que certains ne paient rien ou presque et que d’autres, plus riches et puissants, vont faire une belle économie l’an prochain après la réforme de l’ISF qui ne concernerait plus que l’immobilier. Un sentiment désagréable s’installe : celui d’être rattrapé par l’impôt à chaque fois que vous pensiez avoir gagné plus… Alors, est-ce que cela vaut la peine de travailler autant, pour n’en garder qu’une partie ? Parfois moins de la moitié du gain, une fois toutes les cotisations payées ! Car, peu à peu, la CSG et ses satellites deviennent un « impôt bis » avec un taux fixe jusqu’à 17,2% en 2018 !
Notre fiscalité (celle des revenus, mais aussi les taxes foncières : en hausse de 14% entre 2011 et 2016) continue d’assommer nombre de Français entreprenants. Même si les célébrités qui s’expatrient ne sont pas forcément à plaindre (Florent Pagny, dernière vedette en date à partir, a annoncé son installation au Portugal) il faut quand même s’interroger, sans idéologie, sur les effets décourageants d’impôts qui, sans pouvoir régler les problèmes sociaux du pays, cherchent parfois à punir la richesse, au nom de la réduction des inégalités, plutôt qu’à l’attirer. Cela ne devrait pas être toujours les mêmes « vaches-à-lait fiscales » (cadres supérieurs, entrepreneurs, professions libérales, propriétaires…) que l’impôt cible pour boucler les comptes publics. Comme pour la pêche, il ne faut pas épuiser la ressource ! Sinon, la mondialisation et la libre circulation en Europe pourraient finir par donner des envies de fuite à davantage d’entre nous. Dans un autre domaine, on en voit l’illustration avec le développement de l’assurance-vie au Luxembourg (voir p. 43) accentué depuis la loi Sapin II et lors de l’élection présidentielle, un temps porteuse de craintes économiques.
Avec l’impôt sur le revenu, pour échapper au poids d’une fiscalité qui ne s’allège toujours pas sur les ménages qui paient déjà le plus, il reste la soupape des investissements de défiscalisation (voir dossier p.30). Mais cela ne suffira pas toujours à dissuader certains d’aller vivre ailleurs pour y travailler à distance (via internet) ou partir en retraite. Dans un monde ouvert où la concurrence s’amplifie, les Etats doivent aussi devenir attractifs fiscalement pour empêcher l’exil de leurs « meilleurs contribuables », sollicités par des pays voisins plus généreux avec eux.