ÉLECTRICITÉ/ GAZ : ALLEZ À LA CONCURRENCE !
Il n’y a aucune difficulté aujourd’hui à changer de fournisseur d’énergie au profit d’un des concurrents d’eDF ou d’engie (ex GDF Suez). celui-ci s’occupe de tout et vous ne risquez pas de coupure. côté tarifs, l’avantage peut se calculer via un comparate
Voilà maintenant 10 ans que le marché de l’énergie s’est ouvert à la concurrence, permettant aux particuliers de s’adresser à d’autres fournisseurs d’électricité et de gaz (Alterna, Antargaz, Direct Energie, ekWateur, Enercoop, Eni, GEG Sources d’Energies, Lampiris, …) que ceux qui en détenaient le monopole jusqu’alors, EDF et Engie (ex-GDF Suez). Pourtant, une grande majorité de particuliers n’ont pas changé leurs habitudes : Sur les 32,1 millions d’abonnés à l’électricité, 26,9 millions sont encore clients d’EDF au tarif réglementé ; et sur les 10,6 millions d’abonnés au gaz, 5,2 millions sont encore clients d’Engie au tarif réglementé (Source : CRE, 2e trim. 2017). Ils restent fidèles aux tarifs réglementés ; certains par ignorance de la concurrence sur ce marché, d’autre part réticence à l’idée de devoir entamer des démarches qu’ils pensent compliquées ; d’autres encore par crainte, en cas de déception, de ne plus pouvoir revenir aux tarifs réglementés.
➜ Changer de fournisseur…
Concrètement, si vous faites partie des personnes qui n’ont rien changé à leurs habitudes depuis 2007, cela signifie que vous êtes toujours en contrat avec EDF et/ou Engie et que vous êtes donc soumis aux tarifs dits « réglementés ». Vous pouvez ne rien faire, et continuer à bénéficier de ces tarifs fixés par les pouvoirs publics. Ils sont proposés uniquement par les fournisseurs dits « historiques » (ou, dans quelques communes, représentant moins de 5 % des clients, par une entreprise locale de distribution). En électricité, le tarif réglementé évolue généralement une à deux fois par an. Pour le gaz, c’est tous les mois. Si vous optez pour la concurrence, vous allez choisir parmi les offres « à prix de marché » (fixé librement dans le cadre d’un contrat). Dans ce cas, il vous suffit de souscrire un contrat auprès de l’un des fournisseurs alternatifs ou même de votre fournisseur actuel (car EDF et Engie peuvent se faire « concurrence » et proposer eux aussi des offres à prix de marché) qui se chargera alors de toutes les démarches à accomplir et, notamment, de la résiliation de votre ancien contrat. « Il ne faut sur-
tout pas que le consommateur prenne, de son côté, l’initiative de la résiliation auprès de l’ancien fournisseur, indique Nicolas Mouchnino, Chargé de mission énergie et environnement - UFC-Que Choisir, car, outre qu’il s’expose à un risque de coupure, le gestionnaire du réseau de distribution lui facturera des frais de mise en service lors de la souscription du nouveau contrat ».
Avant de prendre contact avec votre nouveau fournisseur, munissez-vous de votre ancienne facture car il vous faudra lui indiquer un certain nombre d’informations. « Prenez soin également, le jour de la souscription, de relever l’index de consommation sur votre (vos) compteur (s) afin de transmettre ces chiffres au nouveau fournisseur, conseille Nicolas Mouchnino. En effet, c’est ce qui va servir de référence pour éditer la facture de clôture de l’ancien contrat. À défaut cela sera fait sur des estimations qui se fondent sur la consommation moyenne passée, avec le risque d’être surfacturé par l’ancien fournisseur et de devoir alors lui réclamer le trop-perçu ».
➜ … sans changer ses habitudes
Changer de fournisseur ne nécessite ni intervention technique, ni installation de nouveaux compteurs et n’occasionne pas de coupure de votre approvisionnement. Cela n’impactera pas davantage la qualité de l’énergie ni les délais d’intervention en cas de problèmes. « En effet, le réseau public de distribution reste assuré par les mêmes gestionnaires de réseau : Enedis (pour l’électricité), GRDF (pour le gaz) ou l’ELD desservant certaines communes », explique Mathieu Rochard, Directeur commercial, Direct Energie. Ainsi, quel que soit le fournisseur d’énergie choisi, c’est le personnel des réseaux qui va continuer à assurer, outre l’acheminement de l’énergie, le relevé des compteurs, l’entretien et le dépannage des réseaux, …. « Concrètement, la démarche est simple et transparente pour le consommateur qui ne se rend compte de rien. Le changement va juste être acté par la réception d’une facture de résiliation provenant de l’ancien fournisseur et l’édition des prochaines factures par le nouveau ».
sans engagement de durée
Toutes les offres sont sans engagement de durée de la part du consommateur « qui reste donc libre de changer de fournisseur, quand bon lui semble sans avoir à respecter de délai de préavis et autant de fois qu’il le souhaite sans aucun frais » indique Gaël Duval, fondateur de JeChange (www.jechange.fr). Et
cela, « même s’il bénéficie d’une offre proposant un prix fixe pendant, par exemple, 3 ans car, dans cette hypothèse, c’est uniquement le fournisseur qui s’engage à bloquer ses prix pendant la durée inscrite au contrat » explique Nicolas Mouchnino.
Par ailleurs, si vous regrettez d’avoir quitté le tarif réglementé pour une offre d’électricité et/ou de gaz à prix de marché, sachez qu’en vertu du principe de réversibilité, vous avez la possibilité de revenir à tout moment aux tarifs réglementés.
➜ Quels critères prendre en compte ?
Les fournisseurs proposent pléthore d’offres, parmi lesquelles il est parfois difficile de se retrouver. Aussi, avant de vous décider, comparez les différentes offres entre elles sur un certain nombre de critères que vous allez lister (1). À commencer, bien-sûr, par le coût.
• Le prix de vente de l’énergie
Il est tentant de faire son choix en comparant le prix global de vente… Profil consommateur : Type d’énergie : Électricité
Consommation : 10933 kWh
Puissance : 9 kVA
Option tarifaire : Base
Au 1er septembre 2017, au tarif réglementé, vous payez 1740,10 €/an. Le comparatif balaye 41 fournisseurs. Les offres s’échelonnent de 1576,74 € (pour Mint Energie) à 2035,87 € (pour Enercoop).
…. Mais cela ne doit pas être votre seul critère ! « Il est, en effet, essentiel que le contrat que l’on envisage de souscrire soit adapté à son profil de consommation. Il faut donc comparer non seulement la partie fixe du tarif (qui correspond à l’abonnement) mais aussi la partie variable (consommation d’électricité ou/et de gaz) », préconise Mathieu Rochard. Ainsi, si vous êtes un petit consommateur d’énergie, il vaudra mieux opter pour une offre qui privilégie un prix d’abonnement faible, même si cela s’accompagne d’un tarif plus élevé du kWh. Mieux vaut alors ne pas choisir un fournisseur comme ekWateur dont le prix de l’abonnement TTC revient à environ 124 €/an (pour une offre électricité d’une puissance de 3 kVa) alors que le tarif réglementé d’EDF le met à 67 €/an ! En revanche, le prix TTC du kWh chez ekWateur est à 0,1365 € ; alors que, chez EDF, il s’élève à 0,1546 €. Toutefois, à moins d’être un gros consommateur d’électricité, cela risque de ne pas suffire à compenser le surcoût lié à l’abonnement.
• Autres critères
Le consommateur pourra aussi tenir compte des points suivants :
- garanties sur les conditions d’évolution des prix ; - facturation et moyens de paiement acceptés ; - montant des frais en cas d’impayé ;
- conditions et modalités de résiliation ;
- qualité du service clients et modes de contact possibles.
« Un autre critère peut entrer en ligne de compte dans le choix du fournisseur : l’origine de l’énergie fournie » fait remarquer Gaël Duval. Certains proposent ainsi une électricité « 100 % verte », qui tire son appellation du fait que les fournisseurs ont produit ou acheté de l’électricité d’origine renouvelable en quantité équivalente à la consommation des clients ayant souscrit cette offre (énergie solaire, éolienne, hydraulique, géothermique, marémotrice, biomasse, …).
Pour le gaz, il existe des offres « compensées carbone » et des offres de gaz naturel produit de manière classique. La différence réside dans la compensation des émissions de CO2 avec des actions visant à prévenir l’émission de CO2 en d’autres endroits de la planète.
« De même, si l’on envisage de souscrire une offre duale (un seul contrat chez le même fournisseur pour l’électricité et le gaz), il faut bien comparer séparément le prix des deux énergies car si globalement, cela peut paraître intéressant, il peut arriver que l’une des énergies soit plus chère que les tarifs moyens du marché, relève Nicolas Mouchnino ;du coup, l’abonné risque de payer cher l’avantage d’avoir un interlocuteur et une facture uniques ».
(1) Le fournisseur doit vous remettre les informations précontractuelles listées dans l’article L. 224-3 du Code de la consommation.