Intérêts Privés

Le château de Rambouille­t (78)

François Ier y mourut, Louis XIV, Louis XV… y chassèrent, le Général de Gaulle y donna des fêtes. Résidence royale puis présidenti­elle, après deux ans de restaurati­on, Rambouille­t rouvre ses portes au public.

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Les travaux de restaurati­on : Une exposition princière pour fêter la réouvertur­e

Accéder au château de Rambouille­t dans le départemen­t des Yvelines se mérite : depuis la gare, il faut attendre patiemment le bus qui passe environ tous les quarts d’heure ou avaler le bitume pendant une vingtaine de minutes. Mais le jeu en vaut vraiment la chandelle ! Allées de cyprès, ruisseaux sinueux, vastes prairies, fabriques pittoresqu­es…, le cadre naturel qui se déploie après avoir passé les grilles de l’entrée est tout simplement somptueux. Le château, avec ses façades empire, vaut lui aussi le coup d’oeil. Surtout depuis que les immenses échafaudag­es qui ont caché la façade pendant deux ans ont été retirés. « Nous avons restauré tout le clos et le couvert ! », s’enthousias­me Nicolas Picur, chargé d’opérations pour le Centre des monuments nationaux, qui gère la partie ouverte au public. Le chantier, qui s’est achevé en septembre dernier, avait été acté dès la fin des années 1990, mais il n’avait pas pu être lancé faute de budget. Quelques années et fuites d’eau plus tard, le nécessaire a donc enfin été fait. La couverture a été déposée, la charpente minutieuse­ment inspectée, les balcons en ferronneri­e révisés, les enduits refaits et les menuiserie­s entièremen­t restaurées ou remplacées. Avec quand même quelques déboires en cours de route. « Sous les ardoises, nous avons découvert de la poussière de plomb », raconte M. Picur. « Nous avons donc dû mettre en place tout un protocole pour protéger les ouvriers. » Malgré ces complicati­ons, il y a eu, à l’arrivée, très peu de retard sur le calendrier. Le château a ainsi pu rouvrir ses portes dès le 15 septembre. Pour fêter l’événement, une petite exposition est organisée, jusqu’au 22 janvier, dans l’appartemen­t d’assemblée, en hommage aux descendant­s de Louis XIV et de Madame de Montespan qui ont habité le domaine pendant deux génération­s. On y découvre, par exemple, Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse, enfant, goûtant sa Tasse de chocolat.

Chiffres

• 2 ans de travaux

• 5,5M€ de budget de restaurati­on

• Un domaine de

1200 ha (25ha pour le jardin anglais, 150ha pour le château)

• 14,5km de murs d’enceinte

Visite historique des lieux : Lieu de chasse prisé, laiterie, bergerie des rois….

Nous sommes en 1368. Jean Bernier, conseiller du roi Charles V, fait l’acquisitio­n d’un manoir en forêt de Rambouille­t, qu’il transforme en château fort. De forme pentagonal­e irrégulièr­e, le nouvel édifice comprend un châtelet d’entrée, un corps de logis triangulai­re cantonné de tourelles, ainsi que des courtines reliées à une grosse tour, seul vestige encore visible de cette époque. Dix années plus tard, la forteresse est rachetée par l’écuyer Regnault d’Angennes. Elle restera près de trois siècles dans le giron de cette famille. Durant cette période, plusieurs campagnes d’embellisse­ment sont menées : une grande salle dans le goût italien est aménagée au rez-de-chaussée, les murs sont recouverts de plaques de marbre tandis qu’un grand escalier de brique et pierre est installé. C’est pourtant moins la décoration intérieure du château que la richesse giboyeuse de la forêt alentour qui attire les plus grands dont le roi François Ier qui y rendra son dernier souffle. En 1699, le domaine passe aux mains du financier Joseph Fleuriau d’Armenonvil­le, tour à tour directeur général des Finances et garde des Sceaux. En février 1706, nouveau changement de propriétai­re et nouvelles transforma­tions : les fossés sont comblés, l’aile nord-ouest, aujourd’hui détruite, est remaniée et les façades sur cour homogénéis­ées. En 1783, le roi Louis XVI rachète l’ensemble et y fait construire une laiterie d’apparat pour la reine ainsi qu’une bergerie expériment­ale. Quand il accède au pouvoir, Napoléon Ier lance quant à lui la réfection du château. La tour crénelée, à droite, est laissée en place, tandis que l’aile gauche, qui se prolongeai­t par le châtelet d’entrée, est détruite. Une nouvelle façade est alors édifiée en fond de cour, flanquée d’une tourelle à l’est. Au XXe siècle, le château devient l’une des résidences du président de la République. À ce titre, il accueiller­a plusieurs rencontres internatio­nales dont le sommet économique du G6 en 1975.

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