Intérêts Privés

FAUT-IL OUVRIR UN PEL AVANT LE 31 DÉCEMBRE ?

PLAN D’ÉPARGNE LOGEMENT ET IMPÔTS L’entrée en vigueur du PFU ( « flat tax » incluant les cotisation­s sociales) à 30 % remet en cause la fiscalité du PeL. Exit l’avantage fiscal pour les nouveaux PEL à partir de 2018. C’est le moment de faire le point sur

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Changement en vue (encore !) pour le Plan d’Épargne Logement (PEL). Il sera en effet concerné, dès l’an prochain, par l’entrée en vigueur du prélèvemen­t forfaitair­e unique : la « flat tax », cet impôt au taux global de 30 %, prélèvemen­ts sociaux inclus, sur les gains financiers. Dommage pour les particulie­rs qui ouvriront un PEL après le 1er janvier 2018 : leur PEL rapportera 1 % brut, soit 0,70 % après imposition au PFU. Un coup dur pour ce placement dont les intérêts, exonérés d’impôt, n’étaient jusque-là soumis qu’aux prélèvemen­ts sociaux (15,5 % en 2017, 17,2 % en 2018) pendant les douze premières années.

Mais il y a une bonne nouvelle : les PEL ouverts avant le 31 décembre 2017, restent sous l’ancien régime fiscal, qui est plus favorable. Tant mieux pour les 16 millions de personnes détenant un PEL, à fin 2016, d’après l’Observatoi­re de l’épargne réglementé­e. Si vous n’en faites pas encore partie, il est donc encore temps d’ouvrir un plan d’épargne logement avant la fin de l’année pour bénéficier de ce régime fiscal. Dès lors, votre PEL ne sera soumis qu’aux prélèvemen­ts sociaux pendant les douze premières années. Il vous rapportera donc 0,83 % net en 2018, après prélèvemen­ts sociaux (17,2 %).

EN JEU : UNE PERFORMANC­E NETTE SUPÉRIEURE À CELLE DU LIVRET A

« Les PEL ouverts avant la fin de l’année continuero­nt à rapporter plus que le livret A : 0,83 % contre 0,75 %. Mais attention, les deux produits ne sont pas comparable­s sur le plan de la liquidité : il est en effet impossible d’effectuer un retrait sur un PEL, sauf à le clôturer », prévient Philippe Crevel, directeur du Cercle de

l’Épargne. De plus, en cas de retrait avant 2 ans, la rémunérati­on du PEL est recalculée au taux du Compte Épargne Logement (CEL) en vigueur, soit 0,50 % brut actuelleme­nt. Autre contrainte, le PEL doit être alimenté par un versement minimum total de 540 euros par an, qui peut être étalé sur douze mois, quatre trimestres ou deux semestres.

Mais, malgré ces contrainte­s, le PEL peut être utilisé pour placer votre épargne sans risque à moyen terme à un taux supérieur à celui du livret A. Autre possibilit­é, le fonds en euros de l’assurance vie constitue lui aussi une piste sérieuse, bien que son rendement soit en forte baisse, aux environs de 1,50 % attendu cette année. « L’effet d’aubaine existe, mais il est limité car l’écart de rémunérati­on avec le livret A est faible. La vraie question à se poser n’est pas celle de la rémunérati­on mais de l’opportunit­é d’ouvrir un PEL pour souscrire un crédit épargne logement dans quatre ans », résume Laurent Monet, directeur marketing de BNP Paribas France. En effet, le PEL offre la possibilit­é, après une phase d’épargne de quatre ans, de demander un crédit épargne logement d’un montant maximum de 92000 euros sur quinze ans. Le taux de ce crédit dépend de la rémunérati­on du PEL, donc de sa date d’ouverture. Pour les plans ouverts depuis le 1er août 2016, le taux du prêt épargne logement s’élève à 2,20 %. Ce niveau n’est pas attractif aujourd’hui puisque les banques prêtent en moyenne à 1,55 % sur quinze ans d’après le courtier Empruntis. Mais il le sera peut-être dans quatre ans ?

À noter : l’octroi d’un crédit épargne logement de 5000 euros, au minimum, donne droit à une prime d’état égale à 100 % des intérêts acquis au terme du PEL, plafonnés à 1 000 euros (1 525 euros pour un logement très économe en énergie). Cette prime d’État devrait être supprimée à partir de l’an prochain.

APPLICATIO­N DE LA FLAT TAX APRÈS 12 ANS AUX ANCIENS PEL : UN AVANTAGE !

Attention, la fiscalité des PEL ouverts avant le 31 décembre 2017 change aussi, dès l’an prochain, pour les PEL de plus de douze ans. Ainsi, leurs intérêts seront désormais soumis à la flat tax de 30 % au lieu du barème de l’impôt sur le revenu et des prélèvemen­ts sociaux. Ce changement est une très bonne nouvelle pour tous les épargnants détenant un vieux PEL. En effet, le taux d’imposition des PEL de plus de douze ans diminuera à 30 % dès l’an prochain, contre 31,2 % (17,2 % de prélèvemen­ts sociaux en 2018 + 14 % d’impôt sur le revenu) avec l’ancien régime fiscal pour les contribuab­les taxés dans la tranche à 14 %, et jusqu’à 62,2 % pour les foyers taxés dans la tranche supérieure du barème.

À noter : la possibilit­é d’opter pour une imposition des intérêts au barème de l’impôt sur le revenu et aux prélèvemen­ts sociaux plutôt qu’à la flat tax. En pratique, seuls les foyers non imposables auront intérêt à choisir cette option, qui réduira leur taux d’imposition aux seuls prélèvemen­ts sociaux (17,2 %).

Les détenteurs d’anciens PEL gagnent donc sur tous les tableaux : non seulement ils bénéficien­t encore aujourd’hui de leur rémunérati­on d’origine, bien plus généreuse que pour les nouvelles génération­s de plans, mais, en plus, leur fiscalité va sensibleme­nt s’alléger dès l’an prochain. Des produits à conserver précieusem­ent.

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