Intérêts Privés

VOTRE ARGENT EN QUESTIONS

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mon épouse, décédée récemment, avait souscrit un contrat d’assurance-vie avec un démembreme­nt de clause bénéficiai­re. J’ai 68 ans et souhaite placer le capital reçu sous la forme d’un quasi-usufruit sur des fonds diversifié­s. mes objectifs sont la transmissi­on à mon fils et l’optimisati­on fiscale de mes revenus. Quelle enveloppe de détention retenir ?

Si vous réinvestis­sez en assurance-vie et désignez votre fils comme bénéficiai­re, il y a un risque élevé d’abus de droit aux yeux du fisc. En effet, la somme issue du démembreme­nt échapperai­t aux droits de succession à votre décès et votre fils percevrait le capital au titre des dispositio­ns spécifique­s de l’assurance-vie. En parallèle, il pourrait présenter une créance de restitutio­n au passif de votre succession, ce qui diminuerai­t probableme­nt sensibleme­nt les droits à payer.

En alternativ­e, le contrat de capitalisa­tion s’avère intéressan­t : s’il ne dispose pas d’avantage successora­l, il permet de capitalise­r les gains sans générer de revenus imposables, en l’absence de rachats. Mais cela induit de confier votre argent à une compagnie d’assurance, entraînant un risque d’illiquidit­é par rapport à une détention directe des actifs. D’autre part, le choix de supports est restreint à ceux référencés par la compagnie.

Avec l’entrée en vigueur prévue pour 2018 du prélèvemen­t forfaitair­e unique de 30 %, vous pourriez vous intéresser au compte titres ordinaire, délaissé par les épargnants jusqu’à présent en raison d’une pression fiscale trop élevée. Vous n’aurez pas non plus d’avantage successora­l mais aurez accès à un large choix d’actifs que vous détiendrez directemen­t, la banque n’étant que dépositair­e. Dans votre situation, privilégie­z les parts de fonds capitalisa­nt les gains, pour limiter les distributi­ons imposables !

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