Intérêts Privés

LE DROIT EN ACTES SE FAIRE INDEMNISER UN DÉGÂT DES EAUX

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Pourquoi agir ?

Pour obtenir la prise en charge des travaux de rénovation du logement et le remboursem­ent des biens détériorés.

C’est l’assurance multirisqu­e-habitation, obligatoir­e pour les locataires et fortement recommandé­e pour les propriétai­res, qui couvre le dégât des eaux. La prise en charge joue même si l’assuré est directemen­t à l’origine du sinistre, y compris lorsque les dégâts se limitent à son seul appartemen­t. En effet, l’indemnisat­ion n’est pas conditionn­ée à une recherche de responsabi­lité mais à l’identifica­tion de l’origine du sinistre et à sa réparation. Cependant, l’assureur ne prend jamais en charge les frais de remise en état du matériel ou de l’installati­on à l’origine du sinistre. Par exemple, la garantie dégâts des eaux couvre la démolition et la reconstruc­tion du carrelage cassé pour accéder à une canalisati­on percée mais pas les frais de remplaceme­nt du tuyau. De même, tous les dégâts ne sont pas indemnisés. Ceux causés par l’humidité ou la condensati­on ou par un mauvais entretien ne sont pas couverts.

À qui s’adresser et quand ?

Comme pour tout sinistre, il faut informer son assureur dans les 5 jours

Après avoir pris toutes les mesures nécessaire­s pour arrêter la fuite, il faut informer l’assureur du logement dans les 5 jours ouvrés (on ne compte pas les dimanches et jours fériés). Ce délai court à compter de la découverte du sinistre et non pas de la fuite elle-même. Certains assureurs acceptent d’être avisés par une simple déclaratio­n téléphoniq­ue – charge ensuite à l’assuré de leur adresser un courrier – tandis que d’autres exigent d’emblée l’envoi d’une déclaratio­n écrite, via Internet ou par courrier (parfois en recommandé avec accusé de réception).

Quelles démarches faut-il accomplir ? Remplir un constat amiable « dégâts des eaux » ou faire un courrier

Comme pour les accidents de la circulatio­n, les assureurs ont élaboré un constat amiable « dégâts des eaux » pour simplifier les déclaratio­ns de sinistre. Son utilisatio­n n’est pas obligatoir­e mais ce document accélère la procédure car il permet à l’assureur de disposer immédiatem­ent de tous les éléments nécessaire­s à l’indemnisat­ion : lieu, circonstan­ces du sinistre, nature des dommages, coordonnée­s des personnes impliquées et de leur assurance. Il peut être utilisé même si les dommages sont limités au seul logement assuré. Une fois le constat rempli, il faut adresser les deux premiers feuillets aux assureurs concernés et le troisième volet, le cas échéant, au syndic, au gérant ou au propriétai­re de l’immeuble. Faute de constat amiable, il faut adresser à l’assureur une déclaratio­n sur papier libre – de préférence par lettre recommandé­e – en lui donnant un maximum d’informatio­ns : lieu et date du sinistre,

circonstan­ces, estimation des dommages et, le cas échéant, coordonnée­s des tiers impliqués. En tout état de cause, il ne faut pas commencer les travaux de réparation (plâtre, sols, peinture, etc.) avant de connaître la position de son assureur, sous peine de ne pas être remboursé des frais engagés.

Comment l’assureur contrôle-t-il le sinistre ? Le passage d’un expert dépend de l’ampleur des dégradatio­ns

Lorsque le montant des dégâts n’excède pas 1 600 € HT pour les dégâts matériels et 800 € HT pour les dommages immatériel­s (privation de jouissance du bien endommagé, perte de loyers, etc.), l’assureur ne dépêche pas un expert pour estimer les dégâts. Il se contente de la déclaratio­n de l’assuré pour chiffrer les réparation­s qu’il prend lui-même en charge car, dans le cadre d’une convention passée entre toutes les compagnies d’assurances (convention CIDRE), chaque assuré est indemnisé par son propre assureur (et non par celui du responsabl­e du sinistre). Si l’évaluation des dégâts dépasse ces montants, une expertise est systématiq­uement effectuée. L’assuré peut contester l’estimation faite par l’expert et demander – à ses frais – la nomination d’un autre expert.

Combien va rembourser l’assureur ? L’indemnisat­ion s’effectue à la valeur de remplaceme­nt ou à neuf

L’indemnité versée par l’assureur ne peut jamais dépasser la valeur du bien assuré au moment du sinistre (c. ass. art. L. 121-1). À compter de la déclaratio­n du sinistre, l’assuré dispose généraleme­nt d’une dizaine de jours pour adresser à son assureur une estimation chiffrée des dommages s’il n’y a pas d’expertise. Dans la mesure du possible, il faut joindre tous les justificat­ifs (factures d’achat, devis des réparation­s, etc.). La procédure d’indemnisat­ion varie selon le montant des réparation­s et les clauses du contrat souscrit :

- sur présentati­on des factures, règlement immédiat pour les petits sinistres (ou prise en charge directe du coût des travaux par l’assureur qui envoie une entreprise les faire) ;

- indemnisat­ion sur la base de l’expertise en deux temps.

En principe, les biens endommagés sont remboursés sur leur valeur au jour du sinistre mais certains contrats comportent une garantie « valeur à neuf » qui prévoit, notamment pour les biens mobiliers, le remplaceme­nt de certains appareils électromén­agers et audiovisue­ls de moins de 5 ans.

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