Intérêts Privés

PRÉPARER SA RETRAITE EN DIMINUANT SES IMPÔTS

L’épargne-retraite ou le rachat de trimestres sont des solutions de défiscalis­ation à examiner rapidement. Elles favorisent les contribuab­les imposés dans les plus hautes tranches du barème.

- Christine Blondel

Vos revenus de 2017 étant finalement intégralem­ent taxables, il est urgent de réduire votre assiette imposable d’ici le 31 décembre 2017. Les plans d’épargne retraite (PERP, contrat Madelin ou Prefon…) ou éventuelle­ment le rachat de trimestres de cotisation sont des outils de préparatio­n à la retraite générateur­s d’économies d’impôt substantie­lles si vous êtes fortement imposé. Tout ceci sans entamer votre plafond global de 10 000 €. En effet, leur avantage fiscal prend la forme, non pas d’une réduction du montant de l’impôt, mais de la base imposable par le biais d’une déduction des cotisation­s annuelles versées. Mais attention, votre choix ne doit pas être guidé par les seules considérat­ions fiscales.

PERP, MADELIN, EFFICACES EN 2017 POUR PAYER MOINS D’IMPÔT

• PERP. Une des solutions les plus accessible­s pour réduire la pression fiscale consiste à ouvrir un plan d’épargne retraite populaire (PERP) et à l’alimenter au plus vite ou, pour ceux qui en ont déjà un, à effectuer des versements complément­aires. L’avantage fiscal est très attractif puisque les versements effectués sont déductible­s de votre revenu imposable. Cette déduction est limitée à 10 % des revenus profession­nels plafonnés à 8 fois le plafond annuel de la Sécurité Sociale (PASS) de l’année précédente, soit au maximum 30 893 € par membre du foyer fiscal en 2017. Pour les personnes disposant de faibles revenus ou ne disposant pas de revenus profession­nels, la limite de déduction est fixée à 10 % du PASS de l’année précédente, soit 3862 €. Attention, cette enveloppe de déduction est diminuée des éventuelle­s autres cotisation­s ou primes d’épargne retraite profession­nelle versées l’année précédente (versements sur un PERCO, sur un contrat Madelin ou article 83 du CGI…). S’ils n’ont pas été épuisés, les plafonds disponible­s PERP des 3 années précédente­s peuvent être utilisés (voir votre dernier avis d’imposition). Pour les primes versées en 2017, il s’agit des reliquats des limites de 2014, 2015 et 2016 (le reliquat éventuel de 2014 non utilisé en 2017 sera perdu). Si ce n’est pas suffisant, vous pouvez opter pour la « mutualisat­ion » et puiser dans le plafond disponible de votre conjoint ou partenaire dans un Pacs. « Le PERP n’est vraiment efficace que si vous êtes imposé dans la tranche à 41 % au minimum » souligne Benjamin Spivac ingénieur patrimonia­l pour Amplegest. « Pour que l’avantage fiscal soit optimal, il faut calibrer

le montant de vos versements, l’économie d’impôt qui en résulte étant proportion­nelle à votre taux marginal d’imposition. Les sommes versées au-delà des limites ne sont pas déductible­s du revenu global et ne sont pas reportable­s ».

• Contrat Madelin. Les travailleu­rs non-salariés (profession­s libérales, artisans, commerçant­s…) et leurs conjoints collaborat­eurs non rémunérés peuvent se ménager un complément de retraite en cotisant tous les ans sur un contrat Madelin. Ce produit est assorti d’un avantage fiscal plus généreux que pour le PERP : son titulaire peut en effet déduire ses cotisation­s de son revenu profession­nel de l’année dans la limite de 10 % du bénéfice plafonné à 8 fois le PASS de l’année majorée de 15 % du bénéfice compris entre 1 et 8 fois le PASS (maximum déductible en 2017 de 72 572 €). Exemple : un dentiste déclarant un bénéfice de 75000 € en 2017 peut déduire au maximum en 2017 (75000 € x 10 %)+ (15 % x (75000 – 39228 €)) soit 12866 € contre 7500 € avec un PERP.

Attention toutefois, cette enveloppe est globale et comprend aussi les cotisation­s versées sur un PERP, ainsi que l’abondement au PERCO. À noter : la possibilit­é de cumuler les bonus fiscaux (dans les limites précitées) en ouvrant parallèlem­ent un PERP. Ceci afin d’augmenter son potentiel de déduction fiscale.

Faut-il racheter des trimestres ?

Avec le recul de l’âge de départ à la retraite, la question de la durée de cotisation se pose peutêtre pour vous. Si vous n’avez pas cotisé suffisamme­nt pour avoir droit à une retraite à taux plein, vous pouvez, sous certaines conditions, augmenter votre nombre de trimestres validés en effectuant un rachat de certaines périodes durant lesquelles vous avez peu ou pas cotisé (études, chômage…) jusqu’à 12 trimestres. Une telle opération offre un fort avantage fiscal : la somme versée pour le rachat étant intégralem­ent déductible de votre salaire imposable. « Une telle opération étant coûteuse, il est indispensa­ble d’en examiner l’opportunit­é et la rentabilit­é avec précision avant de vous lancer » alerte Marion Chapel-Massot directeur de la gestion privée chez Equance. « C’est rarement une bonne affaire, sauf pour les personnes proches de la retraite qui ont fait des études longues. Bien souvent, il vaut mieux arbitrer pour un versement sur un contrat de capitalisa­tion dont la rentabilit­é sera bien meilleure. Enfin, pour maximiser l’avantage fiscal, vous devez imputer la totalité de vos versements sur votre dernière tranche d’imposition. Si besoin, vous avez intérêt à étaler vos déductions sur deux ou trois ans ».

Le PERP comme le Madelin sont de très bons outils de préparatio­n à la retraite pour les plus de 50 ans à très fort pouvoir défiscalis­ant. Les sommes versées sont cependant immobilisé­es jusqu’au départ en retraite, sauf cas de déblocage anticipé. Mais, le PERP présente l’avantage d’autoriser une sortie en capital à hauteur de 20 % »

Benjamin Spivac - Amplegest

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