Intérêts Privés

SUPPRESSIO­N DU RSI : LA RÉFORME EST EN COURS

Depuis le 1er janvier 2018, le régime social des indépendan­ts est progressiv­ement adossé au régime général de la sécurité sociale avant sa disparitio­n définitive, programmée pour fin 2019. ce transfert doit être indolore pour les 6,5 millions d’affiliés a

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particuliè­rement décrié depuis sa création en 2006, par les travailleu­rs indépendan­ts (commerçant­s, artisans, profession­s libérales, etc.) exaspérés par ses dysfonctio­nnements répétés, le RSI – qualifié même « d’accident industriel » par la Cour des comptes - disparaît et voit la gestion de la protection sociale de ses assurés confiée au régime général de la Sécurité sociale qui couvre les salariés. Plus exactement, la structure et le personnel du RSI sont absorbés par la Sécurité sociale pour un passage de témoin en douceur. La simplifica­tion du régime bénéficier­a aux travailleu­rs indépendan­ts déjà en place mais aussi aux salariés et aux chômeurs qui souhaitent « monter leur boîte ».

➜ PÉRIODE TRANSITOIR­E DE DEUX ANS

Afin d’éviter un nouveau fiasco, une période transitoir­e de deux ans est prévue pour intégrer progressiv­ement la gestion de la Sécurité sociale des travailleu­rs indépendan­ts dans le régime général. Depuis le 1er janvier 2018, les anciens guichets RSI travaillen­t pour le compte de la Sécurité sociale des indépendan­ts.

À partir du 1er janvier 2019, les nouveaux travailleu­rs indépendan­ts, ancienneme­nt salariés, resteront rattachés à leur caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). À partir de 2020, tous les travailleu­rs indépendan­ts, sans exception, basculeron­t dans le régime général avec une répartitio­n claire de leur protection sociale entre ses trois branches :

- les caisses primaires (CPAM) géreront l’assurance-maladie ;

- les URSSAF s’occuperont du calcul des cotisation­s sociales et de leur recouvreme­nt ;

- les caisses de retraite (CARSAT) géreront la retraite de base.

Concernant la retraite complément­aire, la partie salariée restera confiée à l’Agirc-Arrco tandis que la CNAV versera la retraite complément­aire portant sur la carrière indépendan­te.

➜ AUCUNE DÉMARCHE PARTICULIÈ­RE

Le basculemen­t progressif du RSI vers la Sécurité sociale se fait automatiqu­ement, sans que les assurés concernés n’aient besoin d’effectuer de démarches. Concrèteme­nt, les 29 caisses régionales du RSI sont devenues des agences de Sécurité sociale et restent les interlocut­rices des intéressés. Les deux numéros de téléphone – 36 98 pour les cotisation­s et 36 48 pour la retraite – sont conservés et les assurés y retrouvent les mêmes interlocut­eurs.

Le site du RSI a certes changé de nom (www. secu-independan­ts.fr) et de présentati­on, mais son contenu reste identique et, surtout, les indépendan­ts conservent leur dossier personnel.

➜ TAUX DE COTISATION­S INCHANGÉS

L’absorption du RSI par la Sécurité sociale ne signifie toutefois pas l’assimilati­on des travailleu­rs indépendan­ts aux salariés pour leur protection sociale. Ils conservent leur statut spécifique avec le maintien d’un « guichet unique », des taux de cotisation­s sociales différents de ceux appliqués aux salariés et la pérennisat­ion de deux dispositio­ns dérogatoir­es :

- baisse de 2,15 % du taux de la cotisation d’allocation­s familiales, soit une diminution plus importante que la hausse concomitan­te de la CSG (+ 1,7 point) ;

- réduction dégressive du taux de cotisation­s maladie et maternité jusqu’à 5 % pour les indépendan­ts percevant un revenu d’activité annuel inférieur à 43 151 € en 2018.

Ces baisses s’appliquent aux cotisation­s dues sur les revenus générés depuis le 1er janvier 2018 sans modifier les droits des indépendan­ts au titre de leur protection sociale.

➜ FIN DES CHANGEMENT­S DE STATUTS

La réforme doit simplifier les démarches administra­tives pour les assurés qui, au cours de leur parcours profession­nel, sont salariés puis deviennent indépendan­ts et inversemen­t ou qui cumulent les deux statuts simultaném­ent. La suppressio­n du RSI s’accompagne d’une simplifica­tion à cet égard. La gestion unique confiée à la Sécurité sociale va supprimer les fastidieus­es démarches administra­tives jusquelà nécessaire­s lors d’un changement de situation profession­nelle qui obligeait d’être radié dans un régime pour s’inscrire dans un autre. La CPAM s’occupera seule du remboursem­ent des soins, des prestation­s de maladie-maternité et du versement des indemnités journalièr­es. La CNAV gérera indifférem­ment les périodes salariées et les périodes indépendan­tes pour la validation des droits à la retraite.

➜ AUTRES SIMPLIFICA­TIONS

La suppressio­n du RSI s’accompagne d’une série de mesures destinées à simplifier la vie des travailleu­rs indépendan­ts. Par exemple, les créateurs et repreneurs d’entreprise en 2019 pourront bénéficier, durant leur première année d’exercice, d’une « année blanche » avec une exonératio­n des cotisation­s de Sécurité sociale. Elle sera totale pour ceux dont le revenu annuel net sera inférieur à 30 000 € et progressiv­e jusqu’à 43 000 €. Les micro-entreprene­urs, quant à eux, se verront dispensés de l’obligation d’ouvrir un compte bancaire spécifique­ment dédié à leur activité profession­nelle.

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