Intérêts Privés

Visite historique des lieux :

Lieu de retraite du philosophe pendant vingt ans

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Après la parution de ses Lettres philosophi­ques, Voltaire tombe en disgrâce à la cour de France. C’est en Prusse puis en Suisse qu’il va dès lors trouver refuge. Il séjourne, pendant un temps, à Prangins et à Lausanne dans le canton de Vaud, puis, en 1755, acquiert une belle demeure à proximité de Genève qu’il considère comme le temple de la liberté. Il est alors loin de s’imaginer qu’en 1757 la compagnie des Pasteurs, chargée de veiller sur la moralité publique, interdira plusieurs de ses ouvrages. Pour être indépendan­t et parfaiteme­nt libre, l’homme de lettres achète un domaine à Ferney, un hameau misérable d’à peine 200 âmes, non rattaché à la république de Genève. Sur les ruines de l’ancien château fort, il fait bâtir une belle maison aristocrat­ique. Un corps de logis rectangula­ire auquel il adjoindra bientôt deux ailes. L’occasion en même temps de démolir le mur d’enceinte existant ainsi que les quatre tours qui cachent la vue. Dans sa nouvelle demeure, Voltaire reçoit l’élite de toute l’Europe : de Condorcet à d’Alembert, de Pigalle à Denon. Il y commet surtout une profusion d’oeuvres en tous genres : des tragédies, quelques comédies, des poésies, des études historique­s et juridiques mais aussi des écrits philosophi­ques, contes, romans ou traités. Après presque trente ans d’exil, il fait, à 84 ans, un retour triomphal à Paris où il enchaîne réceptions, répétition­s d’Irène et séances à l’Académie. Mais l’état de grâce dure très peu. Atteint d’un cancer de la prostate, il meurt le 30 mai 1778. Le domaine est alors vendu au marquis de Villette qui s’emploie à perpétuer le mythe de l’ancien maître des lieux : il commande notamment un cénotaphe en forme d’obélisque pour y accueillir le coeur de Voltaire. Après lui, plusieurs propriétai­res se succéderon­t à Ferney jusqu’en 1999, date à laquelle l’État s’en porte acquéreur.

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