Ralph Boelen
À 27 ans, le normand Ralph Boelen du team RRD est l’un des meilleurs rideurs français en strapless. Le local de Honfleur qui s’est déjà classé 5e sur le GKA Kitesurf World Tour s’est confié auprès de Kiteboarder sur son parcours et sa passion pour le strapless. Salut Ralph, peux-tu nous expliquer ton parcours en kite ?
Le kitesurf, voilà un mot qui me poursuit depuis maintenant quelques lustres, et j’en suis bien heureux. En fait, j’ai commencé le kite à l’âge de 10 ans par chez moi en Normandie avec mon père. C’était le hobbie famillial avec mes deux frères et soeurs aussi, jusqu’à ce que j’en termine avec l’école. À ce moment- là, j’ai pris une première année pour voyager et pouvoir m’enrichir sur les langues étrangères tout en gardant en ligne de mire la bonne destination qui me permettrait de m’entrainer en kite. À l’époque j’étais très orienté wakestyle et old school jusqu’à ce que je découvre en cours d’année le strapless lors d’une compétition organisée par le KSP à Hawaï. J’y avais rencontré les plus talentueux rideurs d’aujourd’hui encore comme Airton, Matchu, et Keahi… Imaginez bien qu’en croisant ces lascars ma motivation n’a pas manqué l’occasion pour leur emboîter le pas. Coup de chance pour moi, ma progression fut bien bonne après de longues sessions d’entraînement finalement bien payées car elles m’ont permis par la suite d’accrocher rapidement un partenariat avec Northkite, devenu Duotone depuis. C’était un rêve pour moi depuis tout petit de pouvoir faire partie du team international de North kiteboarding. Finalement, après de belles années parmi eux mais voyant cependant qu’un frein apparaissait coté épanouissement dans l’entreprise, j’avais d’un autre côté RRD qui me sollicitait. Une entreprise familiale un peu plus petite, mais du coup une relation humaine beaucoup plus présente. C’est en bonne partie ce qui m’a poussé à prendre un nouveau cap depuis plus d’un an maintenant et donc de prendre au passage plus de présence aussi dans la recherche et développement.
Après tant d’années sous cette passion du kite, qu’est ce qui rend le kitesurf si spécial selon toi ?
Aujourd’hui, toujours un grand amoureux du kite, et n’ayant pourtant pas quitté ma Normandie et son eau trouble, je prends toujours plaisir à affronter nos bons coups de vent. C’est pour moi ce qui rend ce sport fabuleux, peu importe vraiment les conditions, on a l’atout d’avoir cette polyvalence de pouvoir s’éclater peu importe vraiment les conditions : le surfkite,
le strapless freestyle, le twintip, et le foil qui permet vraiment de boucler la série de jouets avec sa qualité d’arme anti-pétole.
Explique-nous en particulier ta passion pour le strapless, ta spécialité…
Je pense que lorsque l’on n’a rien qu’un petit parcours relié au surf et qu’on touche au kitesurf, on a vraiment toutes les raisons de vouloir se lancer en strapless. Reprendre cette sensation de liberté dans les appuis, c’est vraiment quelque chose qui marque une différence. Il y a aussi le côté challenge à devoir gérer un bon contrôle avec la board. Et cette difficulté, on la retrouve tout long de la progression, surtout lorsque l’on attaque le freestyle strapless. On voit comment cette discipline a progressé, les manoeuvres ne cessent de monter en niveau. Aujourd’hui quand on regarde toutes les possibilités en surf et freestyle strapless, c’est juste fabuleux ! Les ailes destinées au strapless nous permettent d’aller surfer dans de toutes petites conditions de vent et de prendre des vagues superlisses, avec un ratio de vagues surfées par rapport au temps passé assez incroyable. Je pense que les compétitions aident en plus vraiment à voir jusqu’où on est prêt à repousser les limites du strapless, et donc de montrer ce qu’il est possible de faire avec une aile et une board de surf.
Quelles sont les plus grosses difficultés que tu as rencontrées au cours de ta progression ?
Durant ma progression, je dirais que ma plus grande erreur fut d’avoir pris l’habitude de rider switch en frontside pour surfer. J’ai naïvement pris cette habitude au début car je me sentais tout simplement à l’aise, mais aujourd’hui cette habitude m’a donné du retard car malheureusement il arrive un certain niveau où l’on rencontre finalement un blocage. Je crois que je serais donc allé beaucoup plus vite si je m’étais forcé à rider sur mon appui naturel en backside dès le début. Au niveau des blessures, je ne m’en sors pas trop mal. J’ai juste une fois heurté un rocher avec le talon après un crash. L’hématome m’a mis en suspend pendant 3 mois. Mis à part cela, je me suis toujours bien préparé physiquement, ce qui j’imagine à bien joué en ma faveur pour rester à l’écart d’une blessure plus majeure.