Kiteboarder

Le Kite, accélérate­ur de business ?

NOUVEL ACCÉLÉRATE­UR DE BUSINESS ?

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C’est bien connu, pour faire des affaires il est important de soigner son réseau. En matière de networking, avoir de nombreux contacts sur Linkedin c’est bien, mais avoir un vrai relationne­l avec les personnes de son réseau, c’est encore mieux. Se retrouver autour de passions communes et partager des expérience­s ensemble loin du bureau n’ont pas leur pareil pour générer le « et plus si affinités ». Le business se passe ainsi parfois loin des soirées mondaines parisienne­s. Pour ceux qui ont le goùt de l’aventure, le kitesurf semble cocher toutes les cases du bon moteur de networking. Nous avons assisté au B2B kite summit du club Kite & Connect, le rendez-vous des kitesurfeu­rs entreprene­urs qui se déroulait fin septembre à Dakhla au Maroc. 220 chefs d’entreprise ou indépendan­ts s’y retrouvaie­nt pour faire du kite et du business. Comment ça marche ? Pourquoi le kite est-il en train de devenir le nouveau golf ? Éléments de réponse.

POURQUOI LE KITE S’Y PRÊTE BIEN ?

Lorsqu’on parle de networking et de business informel, le golf est le plus souvent évoqué. Pourtant, à une époque ou « casser les codes » a bonne presse, d’autres activités constituen­t de bons prétextes à faire des rencontres, partager des expérience­s et aussi, ne nous en cachons pas, à se positionne­r comme quelqu’un de « tendance ». Ce n’est pas un hasard si au terme de son mandat présidenti­el Barack Obama s’est rendu chez Richard Brandson pour apprendre le kite et si cela a été médiatisé. Avec l’impact de ces influenceu­rs, le kite s’est retrouvé encore plus sous les feux de la rampe et positionné comme l’activité à la fois « cool » et potentiell­ement accélératr­ice de business. Comment le kite peut- il impacter les affaires ou votre carrière ? À partir du moment, où ce sport concentre des personnes « cool » qui « cassent les codes », les rencontres se font et la magie opère. En fondant, le club Kite & Connect des entreprene­urs kitesurfeu­rs il y a six ans, Laurent Houitte avait senti ce potentiel « Le Kite amène quelque chose de spécial. L’état d’esprit est différent. On est sur du pur loisir, on recherche le dépassemen­t de soi, l’aventure avec beaucoup d’entraide. Sur la plage, il n’y a pas de compétitio­n et l’état d’esprit est très convivial et bienveilla­nt. C’est un moyen parfait pour créer du « business émotionnel » autour de valeurs communes. » explique- t- il.

Jean-Pierre Valesa, chef d’entreprise dans l’informatiq­ue et membre depuis le départ du club Kite & Connect n’en pense pas moins : « Le kite t’oblige à une certaine humilité, et tu ne peux pas tricher. Cela crée des liens sur la plage et autour du kite qui facilitent ensuite d’éventuelle­s relations d’affaires ». Un autre participan­t ne dit pas autre chose « le fait d’être à la plage, de quitter son costume habituel et de se détendre facilite inconsciem­ment beaucoup de choses dans le relationne­l. Faire un parcours de golf sur un évènement de business, ce n’est pas très loin d’un rendez-vous formel. Quand on va faire du kite, on ne pense plus à autre chose et le reste vient ensuite plus naturellem­ent. » Ghilhem Miranda, dirigeant de la start-up Edgar, adhère à fond au concept également. Il a déjà participé à plusieurs « Kite Camps » de Kite and Connect. Pour lui, « les gens qui font du kite ont un caractère qui correspond bien à l’entreprena­riat. Ce sont des gens qui veulent voir l’horizon, qui ont un goùt de l’aventure supérieur à la moyenne, et qui aussi sont forcés à une certaine humilité. Cela permet déjà de se retrouver autour de ça. On ne trouve pas le même type de personnes que sur un parcours de Golf. De plus, le cercle de rencontre est plus ouvert, tu échanges avec plus de monde sur une plage que sur un parcours. C’est un vrai plus pour vraiment networker. Tu crées des relations plus profondes et plus

fortes au niveau de l’entraide aussi. » Il est vrai qu’évoluer dans un environnem­ent changeant et non maîtrisabl­e facilite au final des échanges informels et bienveilla­nts. En kite, sur l’eau ou sur la plage, les repères habituels sont remis en cause, la notion de prise de risque est présente, on est obligé de s’y adapter tant bien que mal, qui que l’on soit. « Dans le golf ou le vélo,l’état d’esprit est vraiment différent, ça ne fonctionne vraiment pas pareil » conclut Laurent Houitte définitive­ment persuadé du potentiel autour du « Beach Business », et du kite comme catalyseur des relations d’affaires.

COMMENT ÇA MARCHE ?

Bien entendu, il ne suffit pas de réunir des entreprene­urs au même endroit au même moment pour garantir que cela fonctionne. La recette du B2B kite summit est bien plus savante que cela. Bien sûr, le kite occupe une place spéciale dans le programme, sans quoi tout cela n’aurait pas de sens. D’ailleurs au niveau des participan­ts, il est intéressan­t de noter qu’il y a pas mal de « kiteurs entreprene­urs », mais aussi d’entreprene­urs qui veulent devenir kiteurs. Ils profitent donc de l’évènement pour débuter et se lancer, ce qui est déjà remarquabl­e. Au cours de la journée, les rencontres sont aussi organisées de manière à ce que les participan­ts échangent. Les prises de contacts sont facilitées, accompagné­es, tout en restant

assez naturelles car, au final, tout le monde est là pour ça. Chaque journée débute ainsi par un temps de speed meeting en one to one sur le concept des « speed datings ». Les participan­ts sont ainsi invités à présenter mutuelleme­nt leur activité en 5 minutes chrono, avant de passer à un autre interlocut­eur. Libre à chacun de se retrouver plus tard pour éventuelle­ment poursuivre sur la plage, au déjeuner ou au dîner. Après l’aprèsmidi consacrée à la navigation sous l’encadremen­t de Victor Hays, Charlotte Carpentier et Aurélien Petreau, des keynotes en séance plénière sont dispensées par des intervenan­ts experts sur différents thèmes d’actualité. Cette année, il a beaucoup été question de traitement des données personnell­es, de business éthique et d’intelligen­ce artificiel­le, entre autres. Divers membres du club ont aussi eu l’opportunit­é de présenter leurs parcours faits d’échecs et de réussites afin d’inspirer les autres. Comment ne pas mentionner que toutes ces séances plénières étant programmée­s juste avant le lancement des soirées, tout le monde s’y retrouvait déjà déguisé selon le thème du jour. Soirées blanche, Black Mirror, et « Burning Kite party » constituai­ent le programme cette année ! Les soirées déguisées contribuen­t indéniable­ment à créer du lien et de l’interactio­n entre les participan­ts tout en apportant du second degré et du lâcher prise avec les codes habituels. Grâce à cette organisati­on parfaiteme­nt pensée, avocats, créateur de start-up, P.-D.G. de grands groupes ou petites structures, gérants de PME, business angels, coachs d’entreprise­s, consultant­s, influenceu­rs, gérants d’écoles de kite et autres pro-rideurs ont pu interagir librement et de manière décontract­ée sous prétexte d’une passion commune pour le kite. Après, pour ceux qui auraient peur, il ne faut pas non plus s’imaginer un niveau de pratique extrêmemen­t élevé en kite. À vrai dire, il y a de tout, de très bons rideurs mais aussi des débutants complets, mais tout est fait pour que cela ne constitue pas un frein. Et ce qui est bien avec le kite, c’est qu’au final, sur l’eau tout le monde devient anonyme. Difficile de dire qui a fait quoi qui est bon qui ne l’est pas. En conséquenc­e, il y a très peu de jugement là- dessus et, au contraire même, la bienveilla­nce domine. Il faut avouer que le concept du B2B Kite Summit est quand même particuliè­rement bien vu. Et le pire, c’est que ça marche…

ET LE PIRE, C’EST QUE ÇA MARCHE !

Pour sa deuxième édition, le B2B Kite Summit de Dakhla a donc rassemblé plus de 220 participan­ts. Quand on sait qu’il faut être chef d’entreprise pour y participer, le succès se révèle quand même assez remarquabl­e. C’est sans doute déjà la première preuve que cela fonctionne. Dans les faits, même si c’était génial, difficile d’avoir du recul sur l’impact de cet évènement en lui-même en termes de business, même deux mois après. Le résultat est très personnel pour chaque

participan­t. Certains ont levé des fonds, d’autres ont trouvé de nouvelles collaborat­ions. Beaucoup ont juste élargi leur réseau mais le réseau n’est jamais plus utile que lorsqu’on a besoin de l’activer. Alors oui, on peut avoir de la chance et tomber sur le bon contact au bon moment sur cet évènement. Y participer, c’est déjà se donner les moyens de provoquer cette chance. Mais c’est sans doute sur le long terme et en entretenan­t ces rencontres que cela peut payer. C’est pourquoi le B2B Kite Summit est un bon moyen d’intégrer le club Kite & Connect, afin d’ensuite participer aux Kite Parties à Paris ou partir en Kite Camps entre chefs d’entreprise. Présent à Dakhla, mais fidèle du club depuis plusieurs années, Alban Perreul témoigne : « J’apprécie la diversité des profils d’entreprene­urs que l’on retrouve sur les évènements Kite and Connect. J’en ai réalisé six jusque-là. Cela m’a été très utile à un moment de mon parcours, alors que je plafonnais en termes de business. J’ai pu échanger avec d’autres membres, qui m’ont apporté des regards extérieurs qui m’ont beaucoup aidé dans la poursuite de mon business. Grâce à cela, j’ai franchi un palier. Sous prétexte d’une passion commune, on fait des rencontres. On n’est pas là pour facturer ou faire directemen­t du business. C’est plus informel, mais il y a de nombr euses compétence­s et expérience­s rassemblée­s. » En effet, rompre avec la solitude du chef d’entreprise face à ses nombreuses problémati­ques est un enjeu important pour l’ensemble des dirigeants.

« Pour ma part au niveau de ma vie d’entreprene­ur, l’impact du club Kite and Connect a été énorme, explique Jean Pierre Valesa. Se retrouver entre entreprene­urs pour faire du kite à l’autre bout du monde, cela permet de faire tomber un peu les barrières et de discuter entre chefs d’entreprise de nos problémati­ques. Le partage d’expérience est super intéressan­t et parfois tu trouves carrément la solution dont tu as besoin. Par exemple, en ce qui me concerne lorsque j’ai réorganisé ma boite, j’ai eu la chance d’être aidé par le patron d’une grosse boite de consulting parce que je l’avais rencontré sur un camp. Sans cette connexion, d’abord je n’aurais peut-être pas été aidé, peut-être que j’aurais frappé à la mauvaise porte et sans doute que je n’aurais pas été géré par le boss en personne. En l’occurrence, ça a été un succès. De même, lorsque j’ai vendu ma boite, c’est un avocat rencontré via Kite and Connect qui a géré l’opération. »

Au final, après cette seconde édition réussie du B2B Kite Summit dont le succès a été salué par l’écrasante majorité des participan­ts, il ne fait aucun doute que ce type d’évènement est appelé à se développer dans le futur, accompagné de ses satellites « Kite Parties » et « Kite Camps » à travers le Monde. La troisième édition du grand rendez-vous B2B Kite Summit est déjà annoncée pour septembre 2020 toujours à Dakhla ! D’ici là, cela laisse même le temps de créer sa boite !

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 ?? © Maio Arias ?? Le spot de la Dune Blanche, un must see à Dakhla. Les entreprene­urs y sont descendus tous ensemble en downwind !
© Maio Arias Le spot de la Dune Blanche, un must see à Dakhla. Les entreprene­urs y sont descendus tous ensemble en downwind !
 ?? © Maio Arias ?? En haut : la « photo de famille » du B2B Kite Summit 2019 chez Dakhla Atitude et devant l’Île du Dragon.
© Maio Arias En haut : la « photo de famille » du B2B Kite Summit 2019 chez Dakhla Atitude et devant l’Île du Dragon.
 ?? © Benoit Diacre ?? Ci-dessus, à droite : Anaïs Leroux de l’école mfkite à Giens participai­t pour la première fois.
© Benoit Diacre Ci-dessus, à droite : Anaïs Leroux de l’école mfkite à Giens participai­t pour la première fois.
 ?? © Benoit Diacre ?? Ci-dessus, à gauche : la soirée Burning Kite !
© Benoit Diacre Ci-dessus, à gauche : la soirée Burning Kite !
 ?? © Benoit Diacre ?? Ci-dessus, à gauche : les soirées déguisées participen­t à créer l’alchimie de l’évènement B2B.
© Benoit Diacre Ci-dessus, à gauche : les soirées déguisées participen­t à créer l’alchimie de l’évènement B2B.
 ?? © Benoit Diacre ?? Ci-dessus, à droite : les Keynotes en soirée apportent des éclairages sur des thèmes de la vie quotidienn­e des dirigeants.
© Benoit Diacre Ci-dessus, à droite : les Keynotes en soirée apportent des éclairages sur des thèmes de la vie quotidienn­e des dirigeants.
 ?? © Benoit Diacre ?? Ci-contre, à gauche : fidèle du club Kite & Connect Guilhem Miranda se régale.
© Benoit Diacre Ci-contre, à gauche : fidèle du club Kite & Connect Guilhem Miranda se régale.
 ?? © Maio Arias ?? Ci-contre, à gauche : Charlotte Carpentier officiait comme coach durant l’évènement.
© Maio Arias Ci-contre, à gauche : Charlotte Carpentier officiait comme coach durant l’évènement.
 ?? © Benoit Diacre ?? Ci-contre, à droite : Les speed meeting en one to one du B2B kite summit permettent de nouer un premier contact pour approfondi­r par la suite si ça matche.
© Benoit Diacre Ci-contre, à droite : Les speed meeting en one to one du B2B kite summit permettent de nouer un premier contact pour approfondi­r par la suite si ça matche.
 ?? © Benoit Diacre ?? Ci-contre, à droite : Chaque jour donne lieu à un petit contest décalé comme la session de kite déguisée.
© Benoit Diacre Ci-contre, à droite : Chaque jour donne lieu à un petit contest décalé comme la session de kite déguisée.

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