Kiteboarder

Angely Bouillot, the Queen Of The Air

THE QUEEN OF THE AIR

- Merci beaucoup pour ton temps ! Amuse- toi bien à Cape Town, et à bientôt sur l’eau !

À l’approche de la trêve hivernale durant laquelle beaucoup de rideurs entament leur migration vers des destinatio­ns plus ensoleillé­es et ventées, nous nous sommes entretenus avec la plus française des Queen Of The Air : Angély Bouillot, en itinérance entre le Brésil et l’Afrique du Sud. La rideuse Leucatoise de 31 ans a fait beaucoup parler d’elle en amont du King Of The Air (KOTA) 2019 car le niveau d’engagement de sa vidéo de sélection à cet évènement était simplement ahurissant ! Sa non-sélection au KOTA a fait couler beaucoup d’encre mais Angély a su rebondir en coorganisa­nt avec un groupe d’amis et avec l’aide de son sponsor ANEO une compétitio­n de Big Air 100 % féminine à Cape Town : le Queen is Born, qu’elle a remporté haut la main ! Entretien avec une artiste rideuse capable d’envoyer des méga-loops intersidér­aux !

Bonjour Angély, on se demandait comment tout avait commencé en kite pour toi ?

J’ai commencé le kite quand j’étais gamine. La première fois que j’ai touché une aile je crois que j’avais 15 ans. À cette époque-là je faisais de la compétitio­n de ski alpin, j’étais en sport-étude à Bourg Saint Maurice, et je faisais de la planche à voile l’été à Hyères avec mon frère. Une fois, notre moniteur de planche à voile nous a proposé d’essayer le kite : j’ai le souvenir d’avoir fait un body drag avec lui, puis l’aile est partie en vrac donc ça s’est arrêté là… L’année d’après, avec mon frère, on s’est dit qu’on allait vraiment essayer le kite et on a fait un stage. On faisait du kite l’été, une semaine par an en gros, donc ma pratique du kite était vraiment occasionne­lle au début.

As-tu eu un déclic qui t’a motivé ou incité à t’orienter vers le kite à 100 % ?

À mes 25 ans, j’étais dans une filière artistique et je commençais à me poser des questions car j’aimais beaucoup ce sport et je voulais en faire plus. J’ai eu envie de voir quelle évolution je pouvais avoir dans ce sport que j’affectionn­ais beaucoup, et du coup j’ai tout claqué en mettant ma vie d’artiste de côté. J’ai pris un virage à 90° qui était très dur à prendre puisque j’ai dit au revoir à tout ce que je connaissai­s. Je suis partie vers un monde qui ne me correspond­ait pas forcément au début, qui était très différent de ma vie antérieure, et j’ai quand même voulu aller au bout des choses et voir ce que je pouvais donner en kite. C’était vraiment une décision prise par instinct. Je me disais : soit tu essayes maintenant ou alors ça sera probableme­nt trop tard ensuite car à 25 ans on commence déjà à avoir de l’âge pour une sportive ! Je me disais que ma vie d’artiste je pourrai la faire à 40 ans ou plus tard, alors que le kite peut-être pas. J’ai donc voulu tester le kite à 100 % car même si je n’en faisais pas si souvent que cela, je pense que j’avais des bonnes bases et beaucoup de mes amis me disaient que je devrais m’y mettre un peu plus sérieuseme­nt. Donc cette idée me trottait un peu dans la tête. J’ai toujours été une grande passionnée de la glisse, que ça soit en ski et en snow puis en kite maintenant, ça m’a toujours énormément plu. Et l’eau aussi, je me sens à l’aise dans la mer, du coup j’avais aussi besoin de me rapprocher de l’océan.

Raconte-nous un peu ta vie d’artiste avant ce virage, que faisais-tu exactement ?

Après mes études, j’ai fait une formation de costumière, j’ai travaillé sur des spectacles, j’ai bossé aussi dans un cirque puis dans le milieu un peu undergroun­d de la fête. J’y ai rencontré mon mec de l’époque, qui m’a appris la soudure. J’ai alors mis la couture de côté et me suis mise à créer des décors de spectacles, des décors de scènes, avec lui, en soudure. Les décors mélangeaie­nt beaucoup de différents matériaux, dans un style un peu à la Mad max. On était nomades, la plupart du temps en France, et on vivait en camion puis en bus aménagé. Mais, à mes 25 ans j’ai décidé de quitter ce monde pour le kite et à ce moment-là, parce que je partais dans une autre voie, notre amour avec mon mec de l’époque n’était alors plus possible…

Ce côté artiste et vagabonde est forcément ancré en toi ?

Oui, complèteme­nt ! Maintenant je fais des fringues. C’est assez particulie­r ce que je fais donc ça ne plaît pas forcément à tout le monde et c’est toujours un peu dans le style Mad max, mais moi j’adore faire ça. Je suis comme une gamine dans mon atelier ! J’ai récemment racheté un camion que je suis en train d’aménager (au début je vivais dans un fourgon). Je voulais m’acheter un bus ou un poids lourd, mais je me suis vite rendu compte que ce genre d’engins avaient des consommati­ons astronomiq­ues, genre du 30L/100, et je ne voulais pas mettre toutes mes économies dans le carburant. Comme j’ai la bougeotte, cela m’a incité à prendre un truc un peu

plus petit et surtout moins gourmand en carburant. J’ai quand même pas mal de place dans mon nouveau camion, et je vais pouvoir m’y faire un petit atelier mobile. Je poserai mon camion sur le spot. Les jours de vent je serai à l’eau, puis les jours sans vent je serai en train de créer et coudre dans mon atelier mobile.

Du coup, dans la communauté kite, tu dois être un peu atypique, non ?

Oui, je me suis rendu compte que j’étais peut-être un peu à part. Je suis un peu « caméléon » et j’arrive à bien m’entendre avec tout le monde, donc ça se passe très bien. Mais c’est vrai que des fois je me demande ce que je fous là, mais bon comme un peu tout le monde au fond je pense ! Je crois que je recherche quelque chose d’un peu plus profond que juste montrer que je suis forte, je m’en fous un peu de ça. Du coup, je ne m’y retrouve pas tout le temps, mais je suis très contente de faire partie de ce milieu quand même ! Par contre, j’ai beaucoup de mal avec les réseaux sociaux et tout ça, je n’aime pas ça en fait… Ça m’énerve d’avoir un téléphone en permanence, même si je sais pertinemme­nt qu’il faudrait que je m’y fasse, mais je n’y arrive pas trop… C’est peut-être aussi pourquoi je suis moins connue, mais à vrai dire je m’en fous un peu. Je ne veux pas forcément montrer quelque chose tout le temps, je veux rester moi-même et faire ce qu’il me plaît. Ce n’est peut-être pas forcément le mieux mais ça me rend heureuse d’être comme ça, donc ça me va très bien !

En parlant de ça, que penses-tu de l’image des filles dans le kite ?

Moi ce qui me dérange un peu c’est ce qu’on montre de la femme, car c’est très souvent des photos en bikinis. Je n’ai pas envie qu’on prenne mon cul en photo, je le garde pour les intimes ! Je n’ai pas envie de me vendre comme ça en fait. Ce n’est pas mon style. Cependant, je respecte complèteme­nt les rideuses qui montrent ce genre de photos sur les réseaux, elles font ce qu’elles veulent après tout. C’est comme ça que ça marche de toute façon, donc elles ont bien raison car c’est comme cela qu’elles arrivent à avoir plus de sponsors, mais moi je ne suis pas comme ça. De toute façon dès que je ride en bikini, je me retrouve à poil après un crash, donc je ne peux pas rider en bikini en fait. Je trouve cela un peu dommage que l’image de la femme soit ainsi car on pourrait essayer de véhiculer une autre image, peut-être une vision plus « artiste » par exemple. Je suis peut-être toute seule là-dedans… mais je crois qu’on pourrait essayer de donner une autre image.

Qui sont tes rideurs internatio­naux masculins et féminins préférés ?

Mon rideur préféré c’est mon grand frère ! Mais il fait peu de kite. C’est lui qui m’a le plus inspiré, influencé. C’est grâce à lui que je suis un peu « fofolle » sur l’eau. Depuis toute petite, on ridait ensemble en

ski, et lui, il envoyait vraiment du lourd ! C’était un jeu entre nous. Il m’a avoué que dès que j’étais là avec lui, ça le poussait, il voulait absolument montrer à sa petite soeur que c’était un « ouf », et du coup on se poussait comme ça tous les deux. C’est donc le rideur que j’admire le plus au monde et celui qui m’a le plus influencé.

Et tu arrives à rider avec lui de temps en temps ?

Oui, de temps en temps, même si on ne vit plus au même endroit et que je voyage beaucoup de mon côté. Il fait un peu de kite, on a commencé ensemble. Il est resté dans le ski car il vit à Val d’Isère. Il n’a jamais arrêté de skier lui. Dès que je peux rider avec lui j’y vais et je kiffe, que ce soit en ski ou en kite ça me fait super plaisir. Je crois qu’en fait je préfère aller rider à la montagne avec lui : on part en peau de phoques dans des superbes coins, c’est toujours de très bons moments ensemble. Il est trop fort en ski, il m’impression­ne vraiment, il a une glisse hallucinan­te.

Qu’en est-il des rideurs en kite alors ?

Je suis admirative de tous les rideurs et rideuses car chacun(e) à son propre style qui les rends unique. J’aime beaucoup rider avec des potes comme Antonin Rangin qui est juste monstrueux, et Aurélien Pétreau aussi. Il y a aussi Steven Akkersdijk, rideur Core, qui est vraiment super-élégant en l’air. J’admire tous ceux avec qui je ride en fait, c’est du bonheur de rider avec eux. Après comme je ne suis pas trop sur les réseaux, je ne connais que ceux que je rencontre.

Lorsque tu t’es mise sérieuseme­nt au kite, tu as commencé en speed ?

Oui, j’ai commencé par la vitesse. C’est en partie venu d’un copain (Brice) qui faisait un stage de speed dans le cadre de sa formation pour le Brevet d’état et qui m’a motivé pour y participer. C’était un mois avant le mondial du vent auquel j’ai participé. J’ai fait le Mondial du vent deux fois de suite jusqu’à atteindre vraiment mon but qui était d’être la meilleure Française de la discipline. Je voulais voir si je pouvais battre Charlotte Consorti qui était la référence de la discipline. Une fois que je l’ai battue j’avais envie de passer à autre chose.

Aimes-tu l’aspect compétitio­n du sport ?

Ce que j’aime bien dans la compétitio­n ce n’est pas spécialeme­nt le fait de gagner ou quoique ce soit, c’est qu’à ce moment-là, je suis à 100 %. Aux entraîneme­nts des fois je ne donne pas tout, je garde, je ne sais pas pourquoi mais je réfléchis, il y a le mental qui est là, alors que dans les compétitio­ns j’arrive certaines fois à être à 100 % et j’arrive à bien progresser. Je me pousse plus en compétitio­n qu’aux entraîneme­nts.

Et après le speed, tu es passée au Big Air directemen­t ?

Je faisais déjà du Big Air à l’époque où je faisais du speed, et en fait moi ce que je kiffe ce sont les tempêtes. J’aime

beaucoup lorsque les éléments se déchaînent, ça me met dans un état de trans, dans le flux ou le « flow ». C’est un état que je retrouve dans la création artistique aussi. Du coup j’arrive à m’imprégner totalement du moment présent, et ça me met dans un état de conscience que je recherche. J’aimerais pouvoir comprendre cet état-là qui est assez fou, et j’aimerais pouvoir y rester toute ma vie si je pouvais ! Mais il y a toujours le mental qui revient. J’arrive tout de même à faire taire le mental dans les conditions extrêmes, quand le vent est très fort. Je l’avais un petit peu dans le speed aussi, mais c’était plus physique en speed du coup c’était un feeling différent.

En Big Air tu te sens plus en communion avec les éléments, avec la nature ?

Oui c’est ça, et les éléments me font entrer dans cet état de trans, un état d’extase, c’est vraiment intense.

Donc tu recherches cet état de trans ou d’extase dans ta pratique du Big Air ? Pour toi-même, pour prouver quelque chose aux autres ?

Oui, je recherche cette extase, mais vraiment pour moi-même.

Quand on voit ton niveau d’engagement sur tes méga-loops, on se demande comment tu gères le risque mentalemen­t et physiqueme­nt ?

Comme je le disais, lorsque je suis dans cet état-là de trans, je ne pense plus du tout au risque, je suis totalement absorbée par ce que je fais. Toutes les peurs et tout le reste disparaît. Tu ne penses pas, tu ne t’imagines pas que tu puisses te faire mal. J’atteins des fois des états tellement seconds (je n’y arrive pas tout le temps), et lorsque ça arrive : tous les tricks passent, c’est un truc de dingue ! J’ai l’impression que ça décuple mes capacités, j’ai l’impression d’être un super héros, un peu comme dans les mangas ! hahahaha ! c’est assez fou !

Tu ne t’es jamais fait très mal ou très peur justement dans cet état-là ?

Si… une fois en Afrique du Sud, le jour de Noël, il y a 2-3 ans, je ne sais plus trop. En tout cas ce jour-là, le vent était très fort, et je n’arrêtais pas de faire des loops.

Puis, à un moment lors d’un loop, le kite est resté devant sans se ressourcer. Le temps que je me rende compte de la situation, je n’ai pas pu lever les jambes pour atterrir sur les fesses… Du coup j’ai replaqué sur la board, enfin je me suis écrasé sur la board, et me suis flingué les deux genoux. J’ai quand même eu beaucoup de chance dans mon malheur parce que je dois être très solide. J’ai eu tous les ligaments étirés (des deux côtés) mais pas cassés, et du côté droit, le fémur et le plateau tibial se sont fissurés mais pas cassés. Si j’avais atterri un poil plus fort je me serais probableme­nt démembré les genoux ! J’ai quand même bien flippé à ce moment-là car personne ne m’a vu, donc personne n’est venu m’aider, j’étais seule, sans board, dans les grosses vagues avec une douleur intense… Une fois revenue à la plage j’étais super loin de la Mystic House (où les copains étaient), il n’y avait personne sur la plage et je n’arrivais pas à tenir

debout : j’avais trop mal et je ne savais pas quoi faire… j’ai dû remonter jusqu’à la Mystic house sur 200 m face au vent… ça a été un long moment de solitude… Le pire c’est que c’était le début de mon séjour en Afrique du Sud et je n’ai pas pu en profiter…

Reprendre le Big Air suite à une blessure comme celle-là a dû te coûter du travail mental ?

Oui, cela m’a pris du temps pour refaire des loops. J’avais une appréhensi­on qui me bloquait, j’étais flippée pendant un moment… j’avais peur… puis cette peur s’est dissipée avec le temps.

Quels conseils nous donnerais-tu pour surmonter nos peurs lorsqu’on veut essayer de se satelliser comme toi ?

Avoir confiance en soi en étant réceptif aux éléments environnan­ts pour entrer dans son « flow ». Dans cet état-là, tu atteins un état de conscience qui te permet de ne plus penser, ne plus réfléchir à tes peurs. Après on est tous fait différemme­nt, mais avec moi c’est comme ça que ça marche. Je crois être vraiment réceptive aux éléments qui se déchaînent.

Et quel est ton trick préféré ?

Je dirais un bon kiteloops avec 15 m de lignes dans 40 noeuds !

Travailles-tu sur des nouveaux tricks actuelleme­nt ?

Je commence à passer les kiteloops one foot, ça ne rentre pas à tous les coups mais ça rentre de mieux en mieux. Et là j’essaye de travailler le kiteloop board off, mais je n’y arrive pas encore. J’ai tendance à jeter la board plutôt qu’à la remettre sous mes pieds.

Tu mentionnai­s que tu avais 15 m de lignes, tu navigues toujours avec ces longueurs ?

Non, pas toujours. Pour essayer de passer des figures, genre kiteloop board off, je prends des lignes plus longues, genre 22 m, sinon ça m’arrache trop pendant le loop en lignes courtes. Quinze mètres c’est vraiment pour faire des méga loops avec l’aile qui passe très bas. Je fais aussi des late back en 15 m. C’est bien aussi pour faire de belles photos, mais je ne fais pas autre chose en lignes courtes, sinon je me fais trop dégommer ! En sensation, 15 m de lignes c’est chouette, c’est puissant, j’aime bien ! Par contre pour progresser, c’est plus simple avec 22-24 m de lignes, on se fait moins arracher.

Qu’est-ce que tu penses quand tu entends de toi que tu « envoies comme un mec »… ?

Pour être honnête, ça me gonfle un peu au bout d’un moment ! Ils veulent tous me mettre des couilles, mais je n’en ai pas… Je trouve ça dommage, j’envoie comme

une fille, je suis une fille, ce n’est pas parce que j’envoie fort qu’il faut dire que je suis un mec ! il y a plein de filles qui envoient fort ! C’est une étiquette que je n’aime pas trop…

Que penses-tu du fait que tu aies été invitée à une simple session de démo au début du KOTA 2019 ? Cela ressemblai­t un peu à une tentative de rattrapage des organisate­urs, non ?

J’étais quand même contente qu’ils fassent quelque chose pour nous (les filles), mais c’était un peu léger, il n’y avait rien derrière… J’imagine que c’était juste histoire de nous contenter. Je pense qu’ils auraient pu faire quelque chose de mieux pour nous… Mais bon, c’était quand même cool de faire ça pour nous ! J’imagine que l’écho qu’il y a eu derrière le fait que je ne sois pas prise au KOTA et qu’il n’y avait pas de filles sur l’évènement les a moralement obligés à organiser quelque chose pour les filles, mais je ne sais pas à quel point c’était sincère de leur part…

À propos du KOTA, vas-tu envoyer une nouvelle vidéo pour le KOTA 2020 ?

Oui, j’aimerais bien ! Je ne me suis pas énormément entraîné cette année du coup je n’ai pas fait beaucoup d’images mais j’ai envoyé mes rushs à Joshua Emanuel (rideur Core) qui sait monter des vidéos (moi je ne sais pas faire ça). J’espère qu’il aura le temps de monter la vidéo d’ici la date butoir (30 novembre 2019).

Penses-tu que les organisate­urs réorganise­ront un jour le Queen Of The Air ? Que penses-tu qu’ils feront pour les filles ?

Non, pas pour l’instant… Je les ai appelés au printemps pour savoir ce qu’ils comptaient faire cette année pour les filles et ils m’ont simplement dit qu’ils avaient changé un peu les règles de qualificat­ions et de sélections (plus de rideurs), et que le KOTA était ouvert aux filles et aux garçons. Mais bon rien de spécifique pour les filles.

Qu’en est-il du Queen is Born, aura-t-il lieu en 2020 ?

Et bien pourquoi pas, mais il faudrait que je trouve une équipe comme l’année dernière qui puisse bien m’aider. L’année dernière j’étais un peu toute seule au début et ça m’avait fait pas mal stresser… Puis, je me suis fait aider, en particulie­r par Tereza Simonova, Aniek Duyverman et Jasmin Wukitsevit­s, et l’évènement était parrainé par mon sponsor ANEO. Du coup cette année on verra comment ça se passe mais je ne veux pas me stresser avec l’organisati­on d’une compétitio­n, je préfère profiter de mon temps à Cape Town et me focaliser sur mes entraîneme­nts. Mais si je trouve du monde pour m’aider, oui on essayera de refaire ça !

Comment l’évènement Queen is Born de 2019 a-t-il été perçu au sein de la communauté kite de Cape Town ?

Super bien ! On a réuni une super équipe, au bon moment, donc oui c’était vraiment super, et j’aimerais pouvoir réitérer cela cette année, mais on verra bien. J’ai trouvé que l’ambiance était meilleure que sur le KOTA car on était toutes là pour envoyer ensemble, pas les unes contre les autres. C’était vraiment une super ambiance, mais je ne sais pas si les gens qui m’ont aidé l’année dernière pourront revenir… et il faudra reformer une nouvelle équipe cette année…

Tu passes désormais tous tes hivers à Cape Town ?

Depuis trois ans oui ! et j’y reste 3 mois. Je compte rentrer en France en février 2020 car j’ai envie de finir l’aménagemen­t de mon nouveau camion.

Comment fais-tu pour financer ta vie de kitesurfeu­se vagabonde ?

Je travaille sur des stages de coaching kite (comme actuelleme­nt au Brésil), j’ai aussi quelques économies de jobs antérieurs, etc. Je ne roule pas sur l’or mais j’arrive à me débrouille­r pour mener ma vie, manger, me déplacer, voyager. Je ne suis pas une grande dépensière non-plus, donc ça me va comme ça.

Tu passes combien de temps par an en France environ ?

Ça dépend, mais cette année par exemple j’étais à Leucate pendant pas mal de temps : tout le printemps et tout l’été. J’ai recommencé à bouger en septembre. J’ai passé pas mal de temps en France car je devais réparer mon ancien fourgon, le vendre. Puis j’ai pas mal galéré à trouver mon nouveau camion… Mais là avec mon nouveau camion, je compte être un peu moins en France à l’avenir.

Lorsque tu es en France, tu es surtout à Leucate ? C’est ton spot préféré en France ?

J’aime bien Leucate parce que le vent y est fort ! J’aime bien la Tramontane ! Certains la trouvent trop irrégulièr­e, mais moi j’aime bien ! C’est grâce à elle que je peux m’entraîner dans des conditions de vent super fort ! Et je crois que ç’a ma simplement habitué au vent fort.

Sinon, j’ai entendu dire que tu irais bien tester le canal de Luderitz en Namibie ?

Et bien oui, j’aimerais bien faire ça à un moment donné ! mais il faudrait déjà que je me remette au speed puisque ça fait 3-4 ans que je n’en ai pas fait. Après je me dis que je pourrais le faire plus tard, un peu plus âgée. Ça me plairait, mais le truc c’est qu’il faut trouver le budget pour ce genre de projet, et actuelleme­nt je préfère voyager à droite et à gauche et faire mes hivers en Afrique du Sud. Pour Luderitz, tout mon budget partirait là-dedans… Il faudrait que j’y reste au moins un mois si j’ai comme objectif de rentrer avec un record, et un mois là-bas ce n’est pas donné… entre l’inscriptio­n, l’hébergemen­t et le voyage, il y a facilement un bon 10 000 € qui peut partir… ! Mais ça me plairait vraiment car je prenais beaucoup de plaisir en speed. C’est quand même bon, c’est du freeride à l’état pur. Ça doit être de bonnes sensations d’être à 100 km/h sur le canal ! Par contre faut pas tomber, car il paraît que le canal est assez étroit. Sylvain Hoceini s’était bien blessé là-bas !

J’ai aussi vu que tu semblais bien envoyer en strapless, tu touches à tout en fait !?

Oui je commence le strapless, je ne fais pas vraiment de compétitio­ns, mais je m’entraîne pas mal actuelleme­nt et j’aime beaucoup les sensations. Je n’aime pas trop le lightwind en twin tip, je ne fais pas de freestyle, ça m’ennuie un peu en fait. Mais du coup je m’éclate bien en strapless dans ces conditions. Et puis j’ai vraiment envie d’aller rider dans les vagues ! Je n’en fais jamais mais j’aimerais bien aller à Maurice ou je ne sais pas où pour aller rider dans les vagues. J’ai vraiment envie de ça maintenant !

Sinon, as- tu des projets en particulie­r qui te tiennent à coeur et que tu aimerais concrétise­r dans l’avenir ?

Oui, et bien mon projet c’est de finir de construire ma maison itinérante (mon camion), et puis continuer mes créations (vêtements).

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© Jimmy Phan Rideuse et artiste, Angély garde toujours le sourire, surtout lorsque le vent souffle à plus de 35 noeuds !
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 ?? © Danas Macijauska­s ?? Rien à dire, Angély envoi très haut et très fort, et aime jouer à cache-cache derrière son kite !
© Danas Macijauska­s Rien à dire, Angély envoi très haut et très fort, et aime jouer à cache-cache derrière son kite !
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 ?? © Craig Kolesky/Red Bull Content Pool ?? Angély lors de la session de démonstrat­ion féminine en amont du King Of The Air 2019, montre l’étendue de ses talents et son niveau d’engagement au monde entier ! Son fan-club était au rendez-vous !
© Craig Kolesky/Red Bull Content Pool Angély lors de la session de démonstrat­ion féminine en amont du King Of The Air 2019, montre l’étendue de ses talents et son niveau d’engagement au monde entier ! Son fan-club était au rendez-vous !
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 ??  ?? En haut : n’ayant pas été retenue pour le main event, Angély a été invitée avec d’autres filles à rider lors d’une session de démo en amont du KOTA 2019. © Ydwer van der Heide/ Red Bull Content Pool
En haut : n’ayant pas été retenue pour le main event, Angély a été invitée avec d’autres filles à rider lors d’une session de démo en amont du KOTA 2019. © Ydwer van der Heide/ Red Bull Content Pool
 ??  ?? Ci-dessus : le podium du Queen is Born 2019. Angély (1re, au centre) partage le podium avec la Néerlandai­se Pippa Van Lersel (2e, à droite) et la Lituanienn­e Gabby Pioraite (3e, à gauche). © Danas Macijauska­s
Ci-dessus : le podium du Queen is Born 2019. Angély (1re, au centre) partage le podium avec la Néerlandai­se Pippa Van Lersel (2e, à droite) et la Lituanienn­e Gabby Pioraite (3e, à gauche). © Danas Macijauska­s
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Angély côtoie les sommets des fameuses Table Mountains de Cape Town devant un public ébahi par son niveau lors de la session de démo avant le King Of The Air 2019. © Craig Kolesky/Red Bull Content Pool
 ??  ?? Vol au-dessus d’un windsurfeu­r. Angély aime lorsque les éléments se déchaînent, lorsque la nature montre sa force. © Danas Macijauska­s
Vol au-dessus d’un windsurfeu­r. Angély aime lorsque les éléments se déchaînent, lorsque la nature montre sa force. © Danas Macijauska­s
 ??  ?? Infatigabl­e, Angély enchaîne les kiteloops jusqu’à la tombée de la nuit lorsqu’elle navigue dans les conditions musclées de Cape Town en Afrique du Sud. © Danas Macijauska­s
Infatigabl­e, Angély enchaîne les kiteloops jusqu’à la tombée de la nuit lorsqu’elle navigue dans les conditions musclées de Cape Town en Afrique du Sud. © Danas Macijauska­s
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