L’ancien patron des tanneries de PontAudemer, Alain Costil, est décédé
C’est avec tristesse que tous ceux qui l’ont connu ont appris le décès d’Alain Costil, ancien patron de la tannerie Costil. Alain Costil est décédé jeudi 3 novembre à Paris à l’âge de 82 ans. Il a été inhumé mardi 8 novembre à Corneville-surRisle. Alain Costil résidait en effet à Corneville – à temps partiel ces dernières années – où il était membre actif de la confrérie de charité. Nous avons appris son décès après le bouclage de l’édition de l’Eveil évoquant le 8 novembre l’avenir de la friche Costil.
Il succéda à son père et son grand-père
Alain Costil était l’ancien grand patron et propriétaire de la tannerie familiale pontaudemérienne Costil. La tannerie Costil traitait des peaux de bovins et de veaux, dont le « cuir » servait à faire des sacs, des chaussures, des ceintures, des sièges… Il y avait succédé à son père Etienne et avait dû céder l’entreprise familiale à une branche industrielle du Crédit lyonnais en 1993.
L’histoire des tanneries, celle de la famille Costil et celle de la ville de Pont-Audemer sont indissociables. En 1810, selon des recherches effectuées par Jacques Daligaux, qui a travaillé pendant quarante-six ans « chez Costil » (voir notre précédente édition), il y avait trente-cinq tanneries à Pont-Audemer. L’abondance de l’eau (grâce à la Risle), d’écorces de bois (grâce aux forêts environnantes) et la possibilité de s’approvisionner en peaux brutes dans une région favorable à l’élevage ont favorisé cet essor. Elles étaient encore au nombre de quinze en 1914.
Celle qui allait devenir la tannerie Costil a été fondée en 1794 à Pont-Audemer. Par la suite un certain Monsieur Plummer prit les rênes de l’établissement puis Messieurs Couillard et Vitet, Corbeau, Gruel, Ferret… et René Costil, en 1908. Ce dernier, père d’Etienne (et donc grand-père d’Alain) était à l’époque collecteur de cuirs bruts. L’usine était alors implantée place d’armes. En 1925, René Costil reprit à son compte la société « Le cuir de Pont-Audemer », située le long du quai maritime, après le barrage de la rue Notre-Damedu-Pré.
Le fils de René, Etienne Costil, prit la direction des tanneries au décès de René, en 1935. L’actuelle usine, quai du Mascaret, fut construite à partir de 1947. Ses premiers ateliers ont fonctionné en 1951.
Alain Costil était entré dans l’entreprise au début des années 60 et en était devenu le P-DG de l’entreprise en 1977, quand son père Etienne était parti à la retraite. Les années 70 ont été difficiles pour l’entreprise, la tannerie passant de 600 à 300 salariés après plusieurs vagues de licenciements.
Alain Costil dut gérer les difficultés économiques survenues à partir de 1974. Il parvint néanmoins à redresser la situation en axant les productions des tanneries Costil vers le « haut de gamme ». « Alain Costil était un bon patron qui a eu à gérer des situations difficiles ; il l’a toujours fait avec courtoisie et humanité », se souvient Jacques Daligaux.
Alain Costil avait dû céder son entreprise au Crédit lyonnais par l’intermédiaire de sa branche industrielle Altus en 1993. Il était personnellement resté en poste jusqu’en juillet 1996. L’entreprise a cessé son activité en 2005. Serge Velain