L'Action Républicaine

La balade à vélo aux sept lavoirs

Dans le cadre des Échappées à vélo, l’Office de tourisme et l’US Nogentaise proposent de vous faire découvrir les lavoirs de la Berthe.

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Après les lignes de chemins de fer, les lavoirs. Toujours dans le cadre des Échappées à vélo, l’Office de tourisme et l’US Nogentaise proposent de vous faire découvrir les lavoirs de la Berthe. « Ils sont au nombre de sept avec également une source » explique Anne-Laure Boiteux, chargée de mission au sein de l’Office de tourisme. « Nous partirons du bourg de Trizay avec une pause ravitaille­ment à Vichères avant de revenir vers notre point de départ ». Un circuit de 17 km, « assez facile - une seule petite difficulté à la Borde aux Mérelles - et donc ouvert à tous. Nous empruntero­ns une partie de la Véloscénie ». Déjà quelques personnes se sont inscrites pour faire un plongeon vers le passé. Car ces monuments ont une histoire.

Pierre plate ou simple planche

À l’origine le lavoir est une pierre plate ou une simple planche posée au bord d’un cours d’eau, d’une mare ou d’une source, sans abri. La pollution due à la révolution industriel­le, puis l’hygiénisme entraînent le développem­ent de constructi­ons spécifique­s à la fin du XVIIIe siècle qui voit les communes se munir de bassins situés au bas d’une prairie, en contrebas d’une source ou d’une fontaine en bordure d’un ruisseau, d’un canal, d’une rivière ou d’un fleuve où peut être amarré à un bateau-lavoir.

Choléra

Suite aux épidémies de choléra de 1830 et 1850, le parlement vote le 3 février 1851, un crédit spécial pour subvention­ner à hauteur de 30 % la constructi­on de lavoirs couverts. De nombreux lavoirs furent construits autour de points d’eau : source, ruisseau, rivière… Le temps a passé, les captages d’eau amenant l’eau dans les habitation­s, l’utilisatio­n de lessiveuse­s puis de machines à laver chez toutes les familles ont eu raison des lavoirs, beaucoup ont disparu par manque d’entretien.

Ils les préservent

Maintenant les communes ou les associatio­ns tentent de préserver certains lavoirs dans le cadre du patrimoine, elles les restaurent (réfection de la toiture, remplaceme­nt des piliers en bois, reconstruc­tion totale..).

Certains ne sont pas toujours entretenus, ils s’ensablent, la végétation envahit la zone humide, et finissent par s’écrouler. La vallée de la Berthe possède donc plusieurs lavoirs sur les communes de Trizay-Coutretot-Saint-Serge et de Vichères. Les lavoirs y sont accessible­s et en bon ou assez bon état. Une source a été réaménagée. Elle s’était perdue dans les broussaill­es. Un lavoir privé, dont il ne reste plus que la pierre est repérable, depuis la route. Il faut parfois s’écarter de la route principale et aller dans des chemins ou des impasses pour les dénicher.

Lieu social

Le lavoir était aussi un lieu social. Il était un des rares lieux où les femmes pouvaient se réunir et échanger. Effectuer à plusieurs le lavage du linge rendait ce travail difficile plus supportabl­e. Elles pouvaient discuter entre elles, plaisanter, chanter, cancaner… Le lavoir était certes un lieu d’échanges, d’informatio­ns, mais aussi de solidarité (on lave le linge des souffrante­s). Les laveuses savaient s’unir pour le bien commun et faire face aux pouvoirs des hommes. Obstinées, elles obtenaient soit la couverture du lavoir ou la constructi­on d’une cheminée, ailleurs un dallage…

La grande buée

Durant cette balade, AnneLaure Boiteux évoquera également le déroulemen­t de la grande buée. Dès le XIIème siècle la lessive du gros linge une fois l’an est en usage après les fêtes de Pâques puis deux fois l’an, voire trois fois au XIXème siècle, cela se passait après la fenaison et avant la moisson.

Les grandes buées se déroulent sur trois jours selon un rite immuable : Le 1er jour, le linge est trié puis déposé dans un cuveau, les pièces les plus sales d’abord : les torchons, les draps, les chemises… puis la ménagère verse l’eau froide par-dessus et le linge trempe toute la nuit pour éliminer les premières tâches. Le deuxième jour au matin, l’eau est vidée et le linge est recouvert d’une toile de chanvre (le charrier) sur laquelle on étale des cendres de bois sur 10 à 15 cm d’épaisseur qui jouent le rôle d’agent nettoyant (carbonate de potasse). Le troisième jour, c’est le lavage. Le linge est retiré du cuveau, mis dans des baquets en bois ou dans des paniers en osier posés sur la brouette, puis est emmené par la laveuse au lavoir.

Le linge est savonné sur la margelle inclinée afin de faire disparaîtr­e les taches rebelles, brossé, frappé au battoir (ou tapoir) pour faire pénétrer le savon dans les fibres, puis rincé à plusieurs reprises, et enfin essoré. Rendez-vous donc à Trizay samedi 9 septembre pour cette sortie découverte qui s’annonce passionnan­te et vous permettra de découvrir une autre facette de notre Région.

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Venez découvrir les lavoirs de la Berthe. Un des lavoirs de la Berthe.

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