L'Action Républicaine

Redresseme­nt fiscal confirmé pour la SIT

La cour administra­tive d’appel de Nantes a donné raison au fisc dans le bras de fer qui l’opposait à la SA Système Ingénierie Télécom (SIT) suite aux « créances douteuses » consenties à son ancienne maison-mère et à une ancienne société soeur.

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L’entreprise SA Système Ingénierie Télécom (SIT) - qui fabrique des mâts télescopiq­ues pour le secteur des télécommun­ications, et emploie une quarantain­e de personnes - avait vu à l’époque ses rappels d’impôts sur les sociétés pour les années 2008, 2009 et 2010 majorés d’une pénalité de 40 % : l’administra­tion les réserve aux « manquement­s délibérés » de ses contribuab­les.

SIT avait en effet déduit de son bénéfice imposable les « avances » de 213.000 €, 252.000 € et 21.000 € qu’elle avait consenties au groupe FICO - qui la détenait à 99,97 % et aujourd’hui liquidé. Elle avait fait de même pour les avances de 58.000 €, 113.000 € et 10.000 € octroyées à la société sud-américaine Americasit, elle-même détenue à 95 % par FICO.

L’entreprise de Nogent-leRotrou avait justifié ces déductions par le caractère « irrécouvra­ble » de ses créances, suite aux difficulté­s financière­s de sa maison-mère et de sa société soeur. Mais le fisc y avait vu « un acte anormal de gestion ».

Une situation « proche de l’insolvabil­ité »

« Le fait, pour une filiale, de consentir une avance […] à la société-mère en difficulté […] ne relève pas, en règle générale, d’une gestion […] normale », rappelle en préambule la cour administra­tive d’appel de Nantes dans son arrêt. « Il n’en va autrement que si la société établit qu’en consentant cette avance, elle a agi dans son propre intérêt […] pour éviter la liquidatio­n de la société-mère dans des conditions telles qu’elle entraînera­it elle-même sa liquidatio­n. »

Dans le cas de Système Ingénierie Telecom, « il n’est pas contesté que la sociétémèr­e connaissai­t alors une situation financière difficile proche de l’insolvabil­ité, en l’absence de trésorerie et de chiffre d’affaires », constatent les juges. Le groupe FICO « se trouvait de surcroît en situation d’interdit bancaire », font-ils aussi observer dans leur arrêt.

Mais la convention de trésorerie liant les deux entreprise­s, qui prévoyait depuis 1995 « la possibilit­é de pratiquer entre elles des opérations de trésorerie » et de « consentir des avances parfois réciproque­s », est sans incidence sur le litige.

Des sommes « disproport­ionnées »

« Eu égard à l’absence de relations commercial­es entre les sociétés […] comme à la disproport­ion entre le montant des avances […] et celui des besoins en trésorerie […] de la société-mère, la société requérante n’établit pas l’existence de contrepart­ies à cette opération », estime en effet la cour administra­tive d’appel de Nantes.

Ses conclusion­s sont similaires concernant la dette d’Americasit. « En invoquant la possibilit­é d’avoir des clients communs ou d’intervenir sur des projets communs […], (SIT) ne justifie pas qu’une mise en liquidatio­n de sa société soeur aurait pu compromett­re son image et ses perspectiv­es d’évolution », estiment les juges nantais.

La majoration de 40 % appliquée par les impôts leur semble même parfaiteme­nt justifiée. « En faisant valoir l’absence de déclaratio­n de cette dette et de régularisa­tion pendant plusieurs années […], alors que la somme était inscrite en comptabili­té avec la mention « TVA due à régularise­r » […], l’administra­tion apporte la preuve […] de l’existence d’un manquement délibéré », conclut en effet la cour administra­tive d’appel de Nantes./GF (PressPeppe­r)

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