L'Écho de l'Armor et de l'Argoat

L’esprit des Castors

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25 maisons bâties par le premier groupe Castor en 1955. 90 autres par le second groupe dans les années suivantes. « Oui, mais l’esprit n’était plus le même », tranche Bébert Le Moal. « Il n’y avait plus la solidarité des débuts. J’ai travaillé dans ce deuxième groupe et je touchais un salaire pour cela, ce n’était plus du bénévolat comme avant. L’esprit des Castors avait disparu », estime-t-il. La conception aussi n’est plus la même. « En passant de deux à trois niveaux, les maisons ont perdu en fonctionna­lité. Elles étaient trop hautes, les constructe­urs n’ont pas pensé aux vieux jours des habitants. D’ailleurs, toutes les personnes âgées qui étaient dans ces maisons ont dû les revendre. » L’architectu­re reste néanmoins semblable. L’ossature des maisons est constituée de plaques de béton assemblées les unes aux autres. Du coup, elles sont toutes de couleur grise. C’est d’ailleurs ce qui donne son cachet à ce quartier atypique. En juillet dernier, la municipali­té de Guingamp a décidé de lancer une étude de valorisati­on sur le quartier des Castors. Pour éviter que des travaux des propriétai­res sur la structure de leurs maisons viennent dénaturer ce patrimoine architectu­ral rare. « On n’accorde pas suffisamme­nt d’importance à ce patrimoine du XXE siècle, or c’est un patrimoine digne d’intérêt. Celui des Castors est le fruit d’une histoire particuliè­re et d’une constructi­on collaborat­ive », notait le maire, Philippe Le Goff. De quoi froisser Bébert Le Moal. « Il faut dissocier les deux génération­s des Castors, elles sont bien différente­s, insiste-t-il. Le deuxième groupe ne travaillai­t plus de manière collaborat­ive, le principe d’égalité et d’entraide n’étaient plus les priorité… » F.L.P.

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