Un parcours sonore pour raconter la vie carcérale

Depuis plus d’un an, le service culturel de la Ville travaille sur un projet dont le but consistera à faire s’exprimer, virtuellement, tous ceux qui ont été amenés à vivre dans l’ancienne prison lorsqu’elle était en activité.

Quelle que soit la raison de leur séjour dans cet espace privatif de liberté, les personnes comme des prisonniers de droit commun, des réfugiés espagnols arrivés en Bretagne de plein gré ou contraints pour fuir le régime de Franco, ou, encore, des résistants à l’occupant puis des collaborateurs de la Gestapo enfermés en attendant leur procès, sont amenés à raconter leurs séjours par conteurs interposés.

Piloté par Julien Simon, ce projet doit aboutir à la réalisation d’une bande sonore qui accompagnera les visiteurs de cet espace dès lors que les travaux de restauration seront achevés. sur un long ou court terme, exprimant leurs conditions de détention ou de vie forcée avec les termes de l’époque ou les expressions adaptées à leurs séjours.

« Nous avons confié à Julien Simon le soin de convoquer les fantômes des personnes qui ont fréquenté ces lieux », indique Céline Larrière en charge de l’activité culturelle de la mairie. Quant à Julien Simon, il précise : « Nous avons essayé de retrouver la mémoire de ce qui nous intéresse, à savoir, l’humanité de ceux qui sont passés ici et toutes ces voix proviennent des prisonniers, de la bonne soeur, des gardes de la prison ou, encore, celle des différents directeurs qui se sont succédé ici ».

Les trois périodes de la prison

Ce projet situe trois périodes essentielles de la prison avec celle allant de 1834 à 1935 où est accueillie toute la misère du monde avec des voleurs condamnés, des prostituées, des auteurs d’infanticides et des romanichels qui font régner un climat de rixes et de violence.

Puis, celle de 1935 à 1939 où les lieux sont désaffectés pour servir au cantonnement de l’armée. Enfin, les années sombres de la dernière guerre mondiale, de 1939 à 1945, voient la prison servir à son statut originel avec la mise en captivité des collaborateurs avec l’ennemi avant leur condamnation.