L'Écho de la Presqu'île (PG)

Tabassé, il sort un couteau et finit au tribunal

Un homme de 37 ans a été condamné à 10 mois de prison avec sursis pour des violences au couteau à Saint-Nazaire.

- • Julien BOULIOU

Lundi 15 janvier 2024, les juges du tribunal correction­nel de Saint-Nazaire ont tenté d’éclaircir les circonstan­ces d’une bagarre brumeuse entre trois individus alcoolisés survenue le premier jour de l’année dans la cité navale.

Le 1er janvier donc, vers 13 h, une habitante de la rue Descartes est contactée par son ex-conjoint, sous le prétexte fallacieux d’obtenir des cigarettes, mais surtout de régler ses comptes avec son nouveau compagnon, présent avec sa fille de 5 ans.

«Il m’avait déjà tabassé »

Accompagné d’un comparse, cet homme de 30 ans se présente à l’appartemen­t et, la porte à peine ouverte, roue de coups son « rival ».

Ce dernier, âgé de 37 ans, se relève, retourne chez lui pour s’emparer d’un couteau en céramique dans la cuisine, et ressort pour porter un coup « de haut en bas » au niveau de la tête de l’ex. Bilan pour ce dernier : une plaie à l’arrière du crâne et 3 jours d’ITT.

Des antécédent­s avec l’agresseur

Parce qu’il y a une notion de préméditat­ion, qu’il s’est servi d’une arme et qu’il est en récidive, cet homme est jugé en comparutio­n immédiate, tandis que ses deux agresseurs passeront devant le tribunal en septembre 2024.

À la barre, il exprime des regrets (« c’est parti en sucette »), mais explique avoir surtout eu peur : « Il m’avait déjà tabassé dans la rue il y a 6-7 mois ». Contredisa­nt même sa petiteamie, il assure avoir uniquement brandi la lame « parce qu’ils ne voulaient pas s’en aller ». « Il n’est tout de même pas venu s’empaler la tête sur le couteau », rétorque le président du tribunal.

Le prévenu a lui-même été blessé au tendon de la main gauche, ce qui l’empêche d’exercer son métier de maçon pendant trois mois.

«Au point d’en casser la lame»

S’est-il blessé lui-même ? « Je suis tombé par terre. Ils ont pu s’emparer du couteau»,

suggère-t-il. Le procureur balaie ces « molles dénégation­s » :

« La légitime défense ne tient pas. Il a administré un violent coup au point d’en casser la lame ».

Pour la défense, Me Charlotte Evenat requiert la relaxe :

« Pourquoi à aucun moment on ne croit la version de mon client? Il est tout de même victime d’une expédition punitive, et on se base sur le témoignage des responsabl­es. C’est quand même incroyable ! »

Le trentenair­e est malgré tout condamné à 10 mois de prison avec sursis probatoire de deux ans comprenant une obligation de travail et de soins pour sa consommati­on d’alcool.

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