Plan alimentaire : «Un projet gagnant-gagnant pour les producteurs et la restauration collective»
Bertrand Plouvier, président de la société publique locale Restauration Presqu’île, milite pour que la part des produits locaux soit plus importante dans la restauration collective.
À Saint-Lyphard, la ferme de Mézerac fait partie des 18 producteurs locaux travaillant main dans la main avec la SPL (Société publique locale) Restauration Presqu’île qui a remplacé à La Baule l’entreprise privée qui réalisait les repas pour les cantines scolaires, le portage à domicile et le restaurant administratif.
Consommer local
« Restauration Presqu’île s’est engagé pour la souveraineté alimentaire et un renforcement des circuits courts pour permettre aux collectivités territoriales de suivre les producteurs locaux dans une alimentation durable et de qualité pour nos concitoyens », explique son président, Bertrand Plouvier.
Ce conseiller municipal baulois et conseiller communautaire à CapAtlantique a mis en place en 2021, sous l’égide du Parc naturel régional de Brière, le Plan alimentaire de territoire Presqu’île-Brière-Estuaire qui couvre la zone de CapAtlantique, de la Carene et de la communauté de communes
Pontchâteau/Saint-Gildas-desBois.
Avant l’instauration de ce plan, la ferme était isolée : « Si on avait compté que sur le collectif, on ne serait plus là, on a dû se débrouiller seul », confie Chantal Brière, la cogérante du Gaec et ancienne maire de Saint-Lyphard.
Soutenir les agriculteurs
Le fer de lance de ce plan est le développement de la restauration collective : « Si l’ensemble des élus locaux s’engage dans le projet, c’est un processus gagnant-gagnant, à la fois pour les producteurs locaux et les services de restauration. Les collectivités locales par le biais de la restauration collective peuvent soutenir les agriculteurs en consommant du local », martèle Bertrand Plouvier qui invite donc les collectivités à rejoindre la SPL Restauration Presqu’île.
Illustration avec la ferme de Mézérac où la restauration collective « représente 40 % de son chiffre d’affaires», souligne Chantal Brière.
Utiliser les 50 % restant
« Les agriculteurs manquent encore d’accompagnement », affirme Chantal Brière.
Avec la loi Egalim, tous les restaurants collectifs doivent servir 20 % de produits bio et 30 % d’approvisionnement local en produits labellisés (Label rouge, label Bleu-blanc, coeur…).
Problème : « Des kiwis bio du Pérou sont aujourd’hui comptés dans les 20 % des produits bio alors qu’une poule d’une ferme avoisinante ne rentre pas dans les labels», déplore Bertrand Plouvier.
Cependant, il reste encore un moyen pour les producteurs locaux(1) pour tirer leur épingle du jeu selon l’élu : «Sur les 50 % restants, on souhaite qu’un maximum de pourcentage soit laissé aux circuits courts et de proximité. Cela permettra également de faire un geste environnemental en réduisant les distances de transport ».
Forum professionnel
Lundi 26 février, un forum professionnel intitulé « Restauration collective et fournisseurs locaux : comment travailler ensemble ? » est organisé à SaintJoachim, à partir de 9 h jusqu’à 15 h 45 à la Scène des marais.
Des ateliers thématiques comme l’éducation au goût dès le plus jeune âge et le gaspillage alimentaire seront proposés. Il sera aussi question des lois Egalim.
(1) Le territoire de Presqu’îleBrière-Estuaire compte 108 fermes travaillant en circuit court et de proximité. Valentin FLEURY
■ Inscription au forum professionnel par mail sur forumrestoco.regionnazairienne@ gmail.com.