L'Écho de la Presqu'île (PG)

Les frères Kelly se retrouvent pour créer Vernipolis

Éloignés pendant des années, les frères Kelly se retrouvent à Saint-Nazaire, là où tout a commencé, pour former un duo de rock « progressif », Vernipolis.

- • Marwan Nabli

L’un vient de l’univers du piano jazz, l’autre du rock. L’un revient de Touraine où il a façonné sa passion pour la ferronneri­e d’art pendant des années, tandis que l’autre n’a jamais quitté Saint-Nazaire où il écume les concerts solos. Les chemins se croisent, se séparent et se recroisent pour Kevin et Peter Kelly. Après plusieurs années à évoluer musicaleme­nt et artistique­ment de leur côté, les deux frères, d’origine américaine par leur père, sont de retour dans la cité navale pour lancer un nouveau groupe, inspiré du rock progressif des années 70, Vernipolis. Kevin chante et joue de la guitare, et Peter l’accompagne au piano ou au synthétise­ur.

Ils ont déjà sorti un EP au mois de janvier. « C’est la suite logique de ce que l’on a toujours aimé faire », avancent-ils.

Un retour aux sources

Ils avaient aux alentours de 12 ans lors de leur premier « concert » ensemble. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, et ils ont eu le temps de perfection­ner leur art avant de revenir sur le devant de la scène : « On s’est toujours filé des coups de main dans la musique. Je me rappelle que petit, nos chambres étaient l’une en dessous de l’autre, ça m’arrivait de composer à la guitare et Peter entendait, venait me voir, et me demandait de rejouer ce qui l’avait fait tilté, et vice-versa», se remémore l’aîné Kevin.

« Guidés par l’improvisat­ion », les deux frères ont ensuite accordé leurs violons et Peter a « grandement aidé » Kévin dans sa carrière solo, notamment en l’accompagna­nt sur son premier EP solo.

En ce début d’année 2024 est donc né le groupe Vernipolis, dont la significat­ion a un sens fort : « C’est inspiré du nom du film américain Métropolis, où est mise en scène une société dystopique, et par le verbe “vernir”. » À travers cet intitulé, les deux musiciens veulent « définir des codes musicaux » propres à eux-mêmes.

Pour ce faire, Kévin et Peter se sont réparti la compositio­n en fonction de leurs appétences et de leurs goûts : « D’abord Kévin crée une acoustique sur la base d’une guitare-voix, je l’habille ensuite avec d’autres harmonies et éléments musicaux, puis le morceau revient à Kévin qui mixe le tout», résume Peter.

La « fusion d’influences » est possible, car les deux mélomanes sont « ouverts au mélange » : « À la manière des Daft Punk dans les années 1990 ».

« Se retrouver humainemen­t »

De l’émulsion naît des sonorités rocks aux « inflexions électroniq­ues propres à l’univers de Peter », selon son aîné. L’alchimie a créé un EP de cinq titres, qui fait office de « carte de visite faite à la maison », intitulé Vernissage. La voix suave de Kévin enchante l’instrument­ale de Peter pour créer un univers onirique singulier. Le clip du morceau Le Sahel a aussi été diffusé sur internet au mois de janvier, dans lequel les deux protagonis­tes sont simplement représenté­s et font monter l’ambiance crescendo grâce à une instrument­ale, là encore entremêlée entre rock et électro, qui crée une ambiance solennelle.

« On joue du contraste dans nos morceaux, c’est un peu comme dans un film », détaille Kévin.

«Soif de liberté»

« On veut définir nos propres codes »

Vernipolis ne se rêve pas « à la mi-temps du Superbowl»,

mais veut simplement « vivre d’une passion commune»,

comme l’avoue le chanteur : « On a soif de liberté, plein d’idées en tête et près de 75 morceaux et un album enregistré­s. » Ils veulent que le résultat de leur labeur « se traduise dans de bonnes conditions de création. » Si le festival des Escales «n’est pas un objectif », ils avouent tout de même qu’y jouer un jour « ferait quelque chose. »

En attendant, les deux artistes se retrouvero­nt déjà au Kiosq le 23 février pour leur premier concert public.

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