L'Écho de la Presqu'île (PG)

Six mois avec sursis pour avoir menacé d’incendier le foyer Blanchy

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Les faits avaient marqué en raison de leur contexte. Le 24 octobre dernier, moins de 10 jours après l’assassinat d’un professeur à Arras et en pleine vague d’alerte à la bombe à Saint-Nazaire et partout en France, un homme de 44 ans avait menacé d’incendier le foyer Blanchy, centre d’hébergemen­t nazairien où il résidait.

Lors de son interpella­tion, il aurait également insulté les forces de l’ordre et tenu des propos en faveur de l’État islamique avant de menacer de poser une bombe au commissari­at de police de Saint-Nazaire.

Schizophré­nie

L’audience, initialeme­nt prévue en comparutio­n immédiate fin octobre, avait été repoussée à ce mercredi 6 mars. À la barre, l’homme, déjà sous curatelle, comparait libre, sous contrôle judiciaire. Il se présente calmement, la tête baissée, les mains dans le dos et fixe le sol pendant qu’un interprète en arabe lui traduit les propos de la présidente.

Toute l’affaire semble se nouer dans le suivi psychologi­que du quarantena­ire. Des troubles lui étant connus, il a fait l’objet d’une expertise psychiatri­que au cours du mois de janvier.

Diagnostiq­ué schizophrè­ne, l’homme est décrit dans le rapport du médecin comme « atteint de troubles psychotiqu­es avec des éléments dissociati­fs à tendance hallucinat­oire (…) se rapprochan­t des troubles de la personnali­té. Ces derniers sont majorés par une consommati­on de cannabis. Tous ces troubles psychiques ayant pu altérer le discerneme­nt » lors de

25 octobre.

Ce soir-là, un équipage de la police nationale intervenai­t au foyer Blanchy, après une dispute entre deux locataires, dont l’un d’eux, le prévenu, aurait proféré des menaces avec un couteau. Devant les juges, l’accusé expliquera avoir utilisé l’arme comme tournevis. C’est après son interpella­tion, et notamment une fois arrivé au commissari­at, que l’homme aurait proféré des insultes et menaces aux forces de l’ordre.

Il ne s’en souvient plus, mais reconnait les faits. « Je regrette la soirée du beaucoup » dit-il, ajoutant qu’il était «énervé en raison de soucis extérieurs. En réalité, je ne ferais pas de mal à une mouche. » Pour ses problèmes psychiques, l’homme devait recevoir son traitement 3 jours après les faits, mais ce soir-là il avait pris « peut-être trop » de Lyrica, un médicament classé comme anxiolytiq­ue.

Obligation de soins

Dans son réquisitoi­re, le procureur s’est dit étonné « que le prévenu ne comparaiss­e pas pour apologie du terrorisme », compte tenu de ses propos favorables à l’État islamique. Concernant les menaces proférées Maitre Couerbe, avocate de l’accusée, à rappelé les troubles de son client qui « n’avait pas conscience de ce qu’il disait (…) et n’avait aucune intention de le faire.» L’homme sera reconnu coupable pour les menaces à l’encontre du foyer Blanchy et pour les outrages aux agents de police. Il écopera de 6 mois de prison avec un sursis probatoire de 24 mois. Il est également astreint à une obligation de soins et interdit de porter une arme.

« Je ne ferais pas de mal à une mouche »

• Julien Gouesmat

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