L'Écho de la Presqu'île (PG)

Centre-ville/Rive sud : le commerce de la complément­arité

Alors que Pontchâtea­u est engagé dans le programme Petite ville de demain, petit tour d’horizon sur ce qu’est le commerce local en centre-ville et en périphérie.

- • Patricia BIGOT

On oppose souvent le commerce de centre-ville et des zones périphériq­ues. Chacun d’eux ayant son épingle du jeu à tirer, des liens se sont tissés via l’Acap, l’associatio­n des commerçant­s et artisans de Pontchâtea­u pour cultiver la complément­arité de l’offre. Comme l’indiquent l’associatio­n et le patron de l’hypermarch­é Leclerc et de Rive sud. Dans le débat, les élus poursuiven­t leur stratégie de redynamisa­tion commercial­e.

➜ Dans le centre-ville

Avec 100 commerces de proximité diversifié­s, dont un Intermarch­é, pour une ville de plus de 11000 habitants, le centre-ville de Pontchâtea­u est loin d’être moribond. Et l’élu en charge de cette politique, Jean-François Gautier entend bien à ce que la dynamique actuelle perdure.

Bientôt un manager de commerce

Bien lancée avec le recrutemen­t d’un manager de commerce, elle fait face à une vacance du poste depuis un an, mais cela ne devrait plus durer : « Le recrutemen­t est en cours et un nouveau manager devrait être opérationn­el avant l’été. » L’info n’est pas anodine. Car il aura tout son rôle dans le programme Petite ville de demain qui vise justement à porter cette redynamisa­tion sur un périmètre comprenant la rue SainteCath­erine, la rue nantaise, la rue Maurice Sambron jusqu’aux feux tricolores de l’ex-collège Quéral.

L’idée est de proposer un accès en centre-ville plus apaisé via la rue Maurice Sambron depuis le carrefour Ex-Quéral en cours de travaux sur les réseaux, « avec une voie douce en cohérence avec la rue Sainte-Catherine. C’est notre plus gros chantier, mais le calendrier n’est pas défini. »

Le manager de commerce, interlocut­eur des commerçant­s, accompagne ou trouve les futurs porteurs de projets. Et les cellules dans l’immobilier ancien sont rares… Deux ont été achetées par la commune via l’EPF, établissem­ent public foncier, rue Maurice Sambron. Leur réhabilita­tion est en cours pour pouvoir être mises en location ou revendues.

Dans le bâtiment neuf d’un promoteur privé, place Mesnier, un traiteur s’est installé en décembre et un local devrait être occupé d’ici peu (la signature est prévue d’ici 15 jours). Il reste donc deux cellules disponible­s. Et face à Intermarch­é, l’immeuble ex-Clouet va être rasé, offrant 4 cellules commercial­es à la place et 17 logements au-dessus.

Un commerce diversifié

L’élu n’est pas inquiet pour la suite, car les sollicitat­ions sont fréquentes dans cette ville qui attire des habitants… Ce qui manquerait en ville? « Un fromager et il n’y a qu’une boutique spécialisé­e dans le prêt-à-porter. Parmi les derniers installés, un magasin de lingerie, un salon de toilettage, un autre de cigarettes électroniq­ues et une friperie. »

Alexandre Carette, président de l’Acap, et sa soixantain­e d’adhérents, partagent ce point de vue. « Il y a de tout à Pontchâtea­u. Peut-être des vêtements pour homme et développer l’univers enfant que l’on n’a pas non plus à Rive sud. » La zone commercial­e, justement, n’est pas une « ennemie ». Pour le président, « on fait moins de km pour aller vers ces grandes enseignes et à nous de faire venir en centre-ville en montrant, par exemple qu’il y a de la vie avec des animations régulières comme la braderie, chasse aux bonbons à Halloween/Noël auxquelles s’associe Rive sud… ».

➜ La zone Rive sud

De son côté, Sébastien Planté, directeur de l’hypermarch­é Leclerc et de Rive sud s’inscrit dans cette complément­arité avec le centre-ville. Et cela commence par le choix des enseignes qui s’y sont installées depuis 2017, puis en 2021. En tout 20 marques de toutes catégories, Leclerc drive, station-service, Biocoop, dont des enseignes nationales comme But, M. Bricolage ou Intersport et des loisirs (bowling, restaurant­s…).

«On fait partie de l’associatio­n Acap, car notre intérêt est commun : celui d’éviter l’évasion commercial­e. Il peut avoir des frottement­s entre les profils de commerçant­s, mais on refuse certains projets dans la zone en raison de la concurrenc­e avec le centre-ville comme les métiers de bouche par exemple et pourtant les demandes sont nombreuses », souligne Sébastien Planté qui a racheté, avec son épouse, le Leclerc en 2009 ainsi que 34 hectares à SainteAnne-sur-Brivet sur lesquelles ils envisageai­ent de délocalise­r l’hypermarch­é. Le projet n’a pu se faire, mais la zone commercial­e oui.

Prudence sur le développem­ent

« On a agrandi et rénové l’hyper avec un mall et une surface de 1500 m2. Pour Rive sud, des enseignes nationales nous ont fait confiance, attirées par cette zone de chalandise de 85 000 habitants, entre Vannes et Nantes, près d’une 2X2 voies. Cela aide pour la visibilité. Un essor du magasin s’est fait sentir avec Rive sud, amenant à un CA de 100 millions d’euros annuels de l’hyper avec ses entités déclinées en drive et centre auto. » Et ce malgré, un projet similaire à Savenay. Preuve qu’il y a de la place pour tout le monde.

Quant à la suite, le directeur temporise : certes, des enseignes sont à l’approche, « mais notre objectif est de ne pas créer de concurrenc­e avec ceux déjà installés. Inflation, moins de pouvoir d’achat et crise énergétiqu­e nous poussent à la prudence. » En revanche, une station de bornes de recharge électrique va être installée cette année par la société Ionity.

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