Après la séparation, le compagnon éconduit multiplie les actes de harcèlement
Un homme de 40 ans a vu une première condamnation s’inscrire à son casier judiciaire mardi 26 mars lors de son procès pour harcèlement devant le tribunal correctionnel de SaintNazaire sur son ex-compagne, une Herbignacaise de 47 ans, qu’il avait trompé.
Entre le 1 avril et le 5 octobre 2023, il l’a suivie en voiture, lui barrant la route, lui a envoyé des messages, parfois avec une prose de poète... Selon lui : « Pour parler, pour la reconquérir ». Il inondait également son entourage de messages.
Terrorisée, la jeune femme a fini par porter plainte et le mardi 26 mars, l’homme de 40 ans, domicilié à Machecoul, était à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Nazaire.
« Elle a fait beaucoup pour moi »
« Oui, je reconnais tout », a-t-il d’abord déclaré, avant d’ajouter : « Je ne me sentais pas bien, je m’en voulais beaucoup de mon adultère, je n’ai pas eu la bonne attitude, je regrette ». Selon lui : « L’arrestation des gendarmes a été un électrochoc ». Il répète : « Cette femme a fait beaucoup pour moi ».
Si la quadragénaire était absente à l’audience, dira Me Sylvie David, c’est « parce qu’elle n’en a pas la force ». Elle estime que le prévenu adopte devant ses juges « une attitude de circonstance », car pendant six mois, il a infligé à la quadragénaire une présence quotidienne, dormant souvent dans sa voiture. L’avocate explique : « En fait, il jouait sur les deux tableaux, ayant renoué avec son ex. Il a mis en place un pseudo-cambriolage, faisait aboyer les chiens des voisins, déposait des paquets, des écrits... du jour au lendemain, cette femme forte a perdu pied ».
À la suite des faits, amaigrie, souffrant d’hypertension, de troubles du sommeil, la victime a eu un premier arrêt de travail de trois jours en juin et un second de cinq jours en septembre.
« Six mois, j’appelle cela une obsession », dira la procureure, en commençant son réquisitoire. Elle comprend la peur de la victime et de ses enfants. La magistrate juge le profil du prévenu « légèrement inquiétant, car ce n’est pas la prise de conscience qui l’a fait arrêter ses surveillances, c’est parce qu’il a croisé un sanglier ».
Elle a été suivie dans ses réquisitions : le tribunal a prononcé dix mois de prison avec sursis simple, une interdiction de tout contact avec la victime et de paraître à Herbignac pendant trois ans. Il devra verser 3 000€ de préjudice moral et 800€ de frais de justice à la victime.