Amende et prison avec sursis pour le patron et «ses blagues de cul»
Le 30 janvier dernier, le patron de l’Intermarché de La Chapelle-Launay était à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Nazaire pour répondre d’agressions sexuelles.
Lors de l’enquête, deux plaignantes ont été reconnues victimes, mais une dizaine d’employées se sont étonnées du comportement du directeur.
Au cours de leur entretien d’embauche, il parlait plus de sa vie privée que de leur CV, tenait régulièrement des propos graveleux… Au travail, il leur faisait des réflexions, posait des questions émaillées d’allusions à caractère sexuel (cf. notre édition du 2 février).
À la barre, le quadragénaire estimait : «Il y a beaucoup de mensonges, je ne parle jamais comme ça ! » Il n’épargnait pas les gendarmes : « Ils ont entendu les 33 salariés, mais pas moi, je suis allé moi-même à la caserne. Il y avait une volonté de trouver quelque chose à tout prix ».
Son avocat précisera : « 33 personnes, sauf la cheffe caissière ! » Le prévenu a luimême porté plainte pour diffamation, estimant : « L’enquête trop longue a été menée par des rigolos ».
« Un dossier démesuré »
D’une part, la présidente n’adhérait pas à sa réflexion : «Parler de cul, ça met une bonne ambiance ». D’autre part, la procureure aurait préféré qu’il se dise « naïf plutôt que trop con », sans y adhérer évidemment.
L’avocat de la défense avait commencé sa plaidoirie par « Je ne souhaite pas à mon pire ennemi ce que cet homme a vécu», précisant : « tout est démesuré, y compris les réquisitions de dix-huit mois de prison avec sursis, alors que son casier est vierge ». Il avait mentionné que dans les dépositions, il y avait beaucoup de « J’ai entendu dire », soulignant que les deux plaignantes n’étaient pas parties civiles.
Le patron qui ne s’occupe plus du personnel, mais uniquement de la partie technique dans le magasin, a été condamné à douze mois de prison avec sursis et à 3000 € d’amende.