Cent photos géantes dans la ville pour sensibiliser au handicap
«On se rend bien compte que l’on est les petits poucets de la programmation. Et on en est très fiers». Dixit l’adjoint Julien Grégoire. Les élus de la municipalité de Montoirde-Bretagne vont inaugurer ce vendredi 29 mars une grande exposition photo, dont les tirages grand format sont dispersés dans toute la ville. De grands portraits noir et blanc de personnes porteuses de handicap, visible ou non, signés de l’artiste Francesca Clayton. Après Bordeaux, Marseille et avant Paris, les voici donc à Montoir jusqu’au 14 avril.
Parmi tous ces corps, les Montoirins reconnaîtront sans doute le visage de Sandrine Graneau. Cette habitante de la commune avait fait connaître son handicap il y a quelques années, une perte de ses doigts et de ses jambes, suite à un choc toxique menstruel. C’est grâce à elle que l’exposition de Francesca Clayton se retrouve aujourd’hui chez elle.
«J’y ai vu un challenge»
«Tout a commencé il y a déjà presque deux ans », se souvient-elle, évoquant une petite annonce laissée par l’artiste sur les réseaux sociaux. « Je ne sais pas trop pourquoi, mais j’ai postulé. J’ai beaucoup de mal avec mon image depuis toujours, j’y ai vu un challenge ». Une séance photo dans un hôtel de Nantes plus tard, les complexes ne se sont pas atténués. « J’ai détesté ça ! » Pourtant le contact avec la photographe s’est montré très enrichissant. «On a essayé plein de choses, elle était très rassurante, très à l’écoute. Moi je voulais représenter la femme dans le handicap, car j’avais eu une maladie de femme ». Mais le résultat ne s’affichait pas seulement sur le papier. « J’ai été en fait frustrée de n’avoir que les photos en ma possession. Je trouvais que c’était un bon moyen de faire changer quelques mentalités ».
Un «défi» pour les services municipaux
La voilà donc frappant à la porte de la mairie pour proposer l’exposition. Banco, répond la municipalité, malgré l’ampleur de la tâche : cent photos de deux mètres de haut, à mettre en valeur tout en les protégeant des intempéries. « Cela a été un défi pour les services municipaux », souligne Julien Grégoire. «Ils m’ont proposé de faire partie de l’organisation, ce que j’ai vraiment apprécié, note Sandrine Graneau. J’ai eu le sentiment d’aller jusqu’au bout de la démarche. D’autant qu’aujourd’hui, on est en plein handiwashing, que l’on ne passe qu’à travers le vecteur du sport ». Des apparences que d’autres images peuvent faire bouger.
■ La mairie va mettre en place un QR Code pour indiquer le parcours des photos dans la ville