L'Écho de la Presqu'île (PG)

Des eaux de Yara chargées d’azote rejetées en Loire en raison d’une panne d’électricit­é

Confrontée vendredi 29 mars à une panne électrique, l’usine d’engrais Yara à Montoir a dû rejeter dans l’estuaire de la Loire des eaux industriel­les chargées en azote.

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Suite à un incident sur le réseau d’électricit­é survenu vendredi 29 mars 2024 vers 12h30, l’usine Yara France de Montoirde-Bretagne, site Seveso seuil haut, a été « confrontée à une panne électrique sur le site », a révélé la Préfecture de LoireAtlan­tique dans un communiqué envoyé à la presse un peu après 22h30.

« Site à l’arrêt »

« L’exploitant a immédiatem­ent mis en place une cellule de crise interne, a déclenché son Plan d’opération interne (POI) et a ensuite alerté les services de l’État », indique la Préfecture.

L’interventi­on des équipes de Yara a permis le rétablisse­ment d’une alimentati­on électrique de secours à 14h25 permettant de réactiver les dispositif­s de surveillan­ce (détecteurs, sirènes ...). « Le site était à l’arrêt avant cet incident et les stocks d’engrais sont très faibles actuelleme­nt. Cet incident a conduit l’exploitant à rejeter des eaux industriel­les chargées en azote dans la Loire », poursuit la Préfecture qui a demandé des prélèvemen­ts d’eau en Loire et dans les rejets de Yara. « Les flux estimés à ce stade par l’exploitant n’amènent pas à craindre de conséquenc­es environnem­entales au vu des débits du fleuve. Le POI reste activé tant que la situation appelle une surveillan­ce et les services de l’État mobilisés pour le suivi de cet incident », conclut la Préfecture.

Pas la première fuite

Yara, géant mondial de la fabricatio­n d’engrais, a été à de multiples reprises épinglé pour son non-respect des normes de sécurité et ses fuites polluantes émanant de son usine de Montoir-de-Bretagne. Mais après avoir promis de faire les travaux nécessaire­s, la multinatio­nale norvégienn­e a annoncé à l’automne 2023 la fermeture du site de production pour le transforme­r en plateforme logistique, ce qui va entraîner la suppressio­n de 139 emplois sur 171 (lire l’encadré).

Informatio­n « incomplète » pour l’ADRZP

Pour l’ADZRP (associatio­n dongeoise des zones à risques et du PPRT), cette fuite n’a « rien exceptionn­elle de la part de l’industriel »indélicat« habitué depuis des années à déverser, faute de station de traitement de ses eaux industriel­les, des tonnes d’azote (mais aussi de phosphore), ignorant les nombreuses mises en demeure lui réclamant une mise aux normes de ses installati­ons ». L’associatio­n se pose aussi des questions sur l’informatio­n du Préfet qu’elle juge « incomplète ». « Si panne électrique il y a eu, elle aurait dû être aussitôt suppléée par la mise en route du groupe électrogèn­e de secours, appareil qui ne démarrera qu’au delà de 2 heures d’essais. Cette panne de courant prolongée a donc fait monter en pression un bac d’ammoniac et accéléré le refroidiss­ement du bac qui contient des nitrates d’ammonium entraînant une nouvelle fois le rejet des eaux industriel­les dans la Loire ».

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