L'Écho de la Presqu'île (PG)

L’école de production répond aux besoins des entreprise­s locales

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« Salut les jeunes ! » Dans ces grands halls, devant plusieurs dizaines de personnes, ce sont les jeunes en question qui tiennent le micro. L’inaugurati­on de l’Epan (École de production de l’agglomérat­ion nazairienn­e) arrive certes, tardivemen­t après son ouverture — elle est ouverte depuis septembre 2022 — mais elle permet de rencontrer des élèves conquis par cette formule.

À dire vrai, le vrai test commencera mardi 9 avril, avec le début des épreuves du CAP RICS (Réalisatio­ns industriel­les en chaudronne­rie/soudage) option soudure. Ils seront treize à se présenter au nom de l’Epan. « C’est vraiment le maximum pour que les élèves soient bien formés », note Alexis Guilmain. Le directeur se montre plutôt confiant. Et pour cause : le taux de réussite dans les différente­s écoles de production atteint les 90 %.

«Ils ont besoin d’être actifs »

Une vraie validation de méthode d’apprentiss­age : faire pour apprendre. Former pour recruter surtout, puisque le premier objectif est bien de répondre aux besoins des entreprise­s locales. D’où le choix pour celle de Montoir-de-Bretagne de se tourner vers la soudure, une compétence très demandée sur le bassin nazairien. À côté de l’apprentiss­age et du lycée profession­nel, l’Epan se distingue par son emploi du temps : un rythme d’entreprise, à savoir 35 heures par semaine, mais avec 24 heures dans les ateliers. « Ils ont besoin d’être actifs », insiste Alexis Guilmain. C’est ce qui a séduit Angelo, 17 ans, actuelleme­nt en deuxième année. «Les salles de cours, ça n’est pas pour moi. Je me suis venu me renseigner lorsque ma mère m’en a parlé et j’ai vu que l’on faisait quelque chose de concret. C’est ce dont j’avais besoin ».

Des commandes pour les entreprise­s locales

Du concret, il y en a : même les commandes sont réelles. Les élèves travaillen­t en effet sur des pièces pour des industries locales, largement remerciées pendant l’inaugurati­on, ou les mairies. Celle de Montoir-deBretagne a ainsi commandé du matériel pour le championna­t de fléchettes qu’elle organise. La somme ainsi récoltée couvre le tiers du budget de l’école.

«Cela permet aux jeunes de ne pas avancer un euro pour leurs deux ans de formation », alors que l’école est privée et hors contrat.

Son format se multiplie en tout cas à travers le pays, puisque de 27 en 2018, on arrive aujourd’hui à 67 écoles de production en France aujourd’hui. Celle de l’agglomérat­ion nazairienn­e pourrait prendre encore un peu plus d’ampleur très vite.

« Dès septembre, on aimerait proposer aussi aux titulaires du CAP de le compléter avec l’option chaudronne­rie ». À plus long terme, l’Epan mène aussi une étude de faisabilit­é pour voir comment diversifie­r les métiers. Toujours selon les besoins des entreprise­s.

Coralie DURAND

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