À vos soins a mesuré l’impact de son camion Marsoins, et il est puissant
Le Marsoins, c’est quoi ? Depuis sa création en 2017, le camion prévention tout en couleurs de l’association À vos soins fait partie du paysage nazairien. À l’intérieur du poids lourd, on trouve un cabinet médical qui permet aux différents praticiens d’exercer contrôles et prévention. Un jour l’audition, le lendemain, les dents, l’autre, les yeux; un jour, la Bouletterie, le lendemain, Prézégat, un autre, Kerlédé. Gratuitement, sans rendez-vous, les habitants, quelquefois éloignés du système de soins, peuvent bénéficier d’un bilan, qui peut les amener à consulter un spécialiste.
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Et ça marche ?
Au premier abord, on a envie de dire oui. En effet, depuis 2017, le Marsoins nazairien a fait des petits. Trois autres camions remplissent aujourd’hui la même mission dans d’autres territoires : Châteaubriant, Redon, une partie du Finistère. «Nous allons bientôt en inaugurer un cinquième à La Roche-sur-Yon, annonce Nicolas Blouin, co-directeur d’A vos soins. Et un autre est envisagé dans le centre Bretagne avec Pontivy en 2025». Une
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vraie marque de confiance des institutions.
Est-ce justifié ?
C’était tout l’objet de l’étude d’impact que l’association a mené sur son activité depuis les débuts du Marsoins. Et les chiffres sont parlants : plus de 8800 dépistages ont été menés en 7 ans, dont plus de 5300 sur Saint-Nazaire seulement. Avec des profils de personne très variés. « On touche tout le monde et de tous les âges », note le co-directeur. Avec un accent tout de même
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sur celles sans médecin traitant, représentant plus de 10 % des personnes accueillies à SaintNazaire. Et un peu moins de la moitié ont été orientées vers le soin.
Est-ce suivi de faits ? C’est souvent la question posée sur des actions de prévention contre le Marsoins. Oui, mais après ? Eh bien après, « on a un retour ». Et il est fort : 65 % des personnes ont enclenché une démarche dans l’année après une consultation dans le Marsoins. « La Sécurité sociale
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recontacte aussi les gens éloignés du système de soins ».
Est-ce suffisant ?
Pas pour Nicolas Blouin, qui espère lui « un changement de paradigme » avec la notion de prévention. «En étant suivi, on coûte moins cher au système de sécurité sociale ». En 2017, le Marsoins détonnait, mais «il faut que l’on passe aujourd’hui de l’innovation au droit commun. C’est cela qui permettra aussi de réduire les consultations ».
Coralie DURAND