Un arrêté pour protéger l’un des joyaux naturels de la Loire-Atlantique
Fin mars, une réunion avec les représentants de la Préfecture, du Département et du Conservatoire du Littoral était organisée à la mairie de Piriac.
Depuis le 1er mars, l’île Dumet est une zone protégée et inaccessible jusqu’au 31 juillet. Cette mesure vise à préserver l’équilibre biologique des milieux et à garantir la conservation des habitats essentiels à la survie des espèces qui y résident. Après une longue phase de préparation et de concertations, un arrêté interpréfectoral daté du 28 février 2024 a été mis en place.
Xavier Hindermeyer, chef du service ressources naturelles et paysages de la DREAL (Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) donne des éléments de contexte : « On a une stratégie nationale d’aires protégées. Cette stratégie a l’objectif très ambitieux que 30 % du territoire national soit sous protection, dont 10 % en protection forte. Le chiffre pour la région Pays de la Loire n’est actuellement que de 0,33 % d’espaces sous protection forte (c’est par exemple le cas du lac de Grand Lieu) ». L’objectif national étant impossible à atteindre pour la région, elle ambitionne de tripler les aires sous protection forte en essayant d’atteindre 1 % de son territoire sous protection forte, d’ici 2030.
« Les enjeux humains et touristiques étaient en confrontation avec les enjeux environnementaux », indique Emmanuelle Dacheux, la maire de Piriac. « Nous avons rendu un avis positif en émettant trois réserves : avancer la date de débarquement, ce qui est le cas, l’autorisation de mouillage au droit des deux plages toute l’année, cela n’a pas été retenu et c’est encore un sujet de crispation auprès des plaisanciers et enfin réduire la surface de l’espace maritime fermé, ce qui a été le cas. Nous sommes donc plutôt satisfaits d’avoir été entendus ».
Des contrôles pédagogiques
Patrice Belz, du Conservatoire
du littoral, rappelle pour sa part que « le Conservatoire a pu acquérir l’île Dumet, petit site unique et fragile, de 8 hectares, en 1990. Elle a toujours fait l’objet d’une attention particulière, avec une recherche d’équilibre avec la conservation du patrimoine culturel en raison des 2 forts (du XVIIIe siècle pour le fort rond et du XIXe siècle pour le fort carré), mais aussi avec l’accueil du public ». Dans un premier temps, il est prévu que des contrôles soient assurés dans une démarche pédagogique. Éloïse Petit assure que les équipes du Département seront présentes pour s’assurer de meilleures conditions d’application de l’arrêté.
Chloé Girardot-Moitié, conseillère départementale, conclut : «On sera tous très fiers, à la fois de pouvoir continuer à aller voir l’île quand c’est possible et en même temps d’avoir une biodiversité fleurissante. Si en plus on a des espèces qui reviennent, on aura gagné ».