L'Écho de la Presqu'île (PG)

Elle ne savait pas qu’elle était assise sur un revolver...

Le parquet demandait quatre mois ferme pour stups et détentions d’armes à l’encontre d’une femme de 35 ans. Le tribunal l’a suivi.

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La prévenue n’était pas présente le mardi 2 avril au tribunal correction­nel de Saint-Nazaire pour répondre de détention de cannabis et de détention d’arme. Aurait-elle maintenu, comme elle l’avait fait lors de son audition, qu’elle ne savait pas qu’elle était assise sur un revolver ?

Le 1er juin 2021, à 3 h, des policiers s’aperçoiven­t que le conducteur et la passagère d’une Golf ne portent pas leur ceinture de sécurité. Une odeur qu’ils repèrent facilement les interpelle. De fait, un morceau de résine de cannabis se trouve dans le plafonnier. Elle a sur elle de l’herbe de cannabis, de l’ecstasy, un couteau et quatre cartouches 22 long rifle. Elle reconnaît que le couteau et la bombe lacrymogèn­e lui appartienn­ent, mais ne rien savoir sur le revolver. Si le véhicule lui appartient, elle déclare le prêter régulièrem­ent. Le conducteur, qui serait mineur, de son côté, déclare qu’ils ont acheté la drogue ensemble la veille à Nantes. La procureure n’apprécie guère, d’une part, que la prévenue a d’abord nié connaître le chauffeur, disant que c’était un autostoppe­ur, d’autre part qu’elle laisse son enfant de trois ans en garde pour son addiction aux produits stupéfiant­s. Son avocate, Me Julie Conta, s’est attachée à expliquer les difficulté­s de sa cliente : « Elle vit désormais dans une autre région et n’a pas les moyens financiers de se présenter devant vous, malgré ses souhaits ». Soulignant qu’elle a toutefois pris attache avec un avocat, elle a été victime de violences graves de son ex-compagnon, à tel point que sous les coups, elle a perdu l’enfant qu’elle portait. C’est sa rencontre avec ce mineur qui l’a entraînée dans la drogue.

Si elle avait un couteau et une bombe lacrymogèn­e, précise Me Conta, « c’est parce qu’elle craint la sortie de prison de son ex-compagnon ».

La prévenue de 35 ans avait cinq condamnati­ons à son casier judiciaire, elle en a à présent une sixième. La procureure avait requis quatre mois ferme. Le tribunal l’a suivie.

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