Il ne harcelait pas son ex-femme, mais «aimait passer son temps sur les parkings»
Poursuivi pour avoir harcelé son ex-épouse entre décembre 2021 et mars 2023, un retraité de 61 ans, déclarait à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Nazaire qu’il pouvait rester des heures sur un parking, notamment celui de la VraieCroix à Donges, simplement «pour passer le temps, pas pour la surveiller… ».
Ce mardi 2 avril, la victime n’était ni présente ni représentée et le prévenu se défend sans avocat. Alors qu’elle l’avait quitté en décembre 2021 et qu’une procédure de divorce était en cours, son ex-femme, qui avait déjà déposé des mains courantes, a porté plainte à la gendarmerie le 7 mars 2023. Si elle avait quitté le domicile, elle continuait toutefois à travailler dans le salon de coiffure voisin, ce qui n’était pas évident.
Dans sa déposition, la plaignante a donné des précisions sur les suivis que lui imposait le sexagénaire. Partie chez son frère dans le sud, elle a loué une voiture pour qu’il ne la reconnaisse pas. Alors que la vidéo d’un hypermarché le montre faisant un demi-tour, se garant derrière elle, il nie : « Je ne connaissais pas son véhicule ». Le président est dubitatif : « Avouez que c’est étonnant ». Le prévenu persiste : «Je ne l’ai pas reconnue ».
Menaces de mort
Bien que leur fils ait dit que son père avait prononcé des menaces de mort sur sa mère, le prévenu n’a reconnu qu’une chose : « Avoir changé le barillet du salon de coiffure un jour où elle ne travaillait pas ».
Le président lui faisant remarquer qu’il avait signé sa déposition, il réagit : « Je n’ai rien à me reprocher, j’ai dit des choses pour rigoler, d’ailleurs, je ne sais pas lire… » Il a fini par admettre : « Au début, je l’ai peut-être suivie une ou deux fois, je croyais qu’elle avait un autre homme ».
Son ex-épouse avait accepté la confrontation, comme l’a expliqué la procureure : « Elle a maintenu sa version, le harcèlement qui a contribué à la dégradation de sa santé, à tel point qu’elle a été conduite aux urgences ».
Lui, dira la magistrate, « n’a pas évolué ». Alors qu’elle lui demande d’où vient le revolver retrouvé au domicile, le mis en cause lui a répondu : « Je l’ai acheté en 1981, je ne m’en suis jamais servi, elle me l’a piqué… »
Le tribunal a condamné le sexagénaire à huit mois de prison avec sursis.