Mort d’Anthony : «Le lien de causalité entre le décès et le vaccin est établi»
Le 18 mars 2021, Anthony Rio, originaire de La Turballe, décédait des suites de thromboses, 10 jours après une injection d’AstraZeneca, vaccin contre le Covid-19.
Trois ans plus tard, les premières réponses apparaissent pour expliquer la mort brutale de ce jeune homme de 24 ans, étudiant en 6e année de médecine et interne au CHU de Nantes.
Document à l’appui, Me Etienne Boittin, l’avocat de la famille, est formel : « Au vu des éléments dont je dispose, le lien de causalité sur le plan médical est établi ». Interrogé par Ouest-France, le parquet de Paris a fait savoir que « le dossier d’information judiciaire était toujours en cours ». Il précise qu’il a été « ouvert le 26 janvier 2023 du chef d’homicide involontaire ».
Différents lots
Peu de temps après le décès, une plainte en urgence a été déposée au parquet de Nantes pour obtenir la réalisation d’une autopsie. « Dans le cas où l’autopsie établissait un lien vraisemblable de causalité, la plainte remontait au pôle santé du parquet de Paris », présentent le même tableau clinique. «Nous étions au tout début de la campagne de vaccination, car à part pour une victime, les personnes décédées étaient dans le monde médical ou para médical ».
Dans le cas d’Anthony, le Turballais a reçu le lot ABV 53 00 du vaccin. Un lot ayant été retiré au même moment après la mort d’une infirmière en Autriche.
« Mais, parmi les victimes, il y a des lots différents », précise Me Boittin. Problème «d’embouteillage» ou problème lié à la conception même du vaccin ?
« Cela fait encore partie des questions qui doivent être résolues ».
Pour rappel, le vaccin suédois sera dans un premier temps déconseillé aux moins de 55 ans puis disparaitra des centres de vaccination français à la mimars 2021.
Le dossier s’articule sur deux volets : le pénal et le civil.
« Sur la phase pénale, nous nous sommes constitué parties civiles. Il y a un gros travail d’investigation avec un dossier de près de 8000 pages », explique l’avocat.
Dans le même temps, Me Boittin va saisir la commission de conciliation et d’indemnisation (CCI) dont la mission est de désigner des experts pour analyser le dossier et déterminer s’il y a un lien de causalité entre le vaccin et le décès, « car les conclusions qui peuvent résulter d’un rapport d’autopsie en matière pénale ne sont pas juridiquement opposables en matière civile ». Un travail estimé entre 6 et 12 mois qui pourrait enrichir scientifiquement le dossier d’Anthony. « Le moyen de contribuer à la recherche de la vérité pour comprendre ce qu’il s’est passé ».
Benjamin EPINEAU