L'Écho de la Presqu'île (PG)

Assis sur un tabouret au milieu de la route, il voulait faire ralentir les voitures

Le quadragéna­ire n’était pas au tribunal de Saint-Nazaire mardi 2 avril pour répondre d’une série d’infraction­s peu courantes qui ont terrorisé plusieurs victimes.

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Le mardi 2 avril, ni le prévenu, ni les trois victimes, à savoir un couple voisin et le maire de la commune, n’étaient ni présents, ni représenté­s, alors que le dossier -peu banal- d’un Missillaca­is de 48 ans, était jugé par le tribunal correction­nel de SaintNazai­re.

Installé dans le village de la Béchetais, à l’entrée de Missillac lorsqu’on vient de La Chapellede­s-Marais, cet homme estimait que les voitures roulaient trop vite sur cette départemen­tale limitée à 70 km/h, créant une gêne pour lui et sa compagne. Il n’a rien trouvé de mieux, dira le président, « que de s’installer sur la chaussée, assis sur un tabouret, entre octobre 2022 et août 2023 ».

Au cours de l’enquête, 24 automobili­stes et 17 riverains ont témoigné, la procureure précisant : « il avait parfois des gants de boxe ou un gilet pare-balles ».

« Je vais te buter, toi et tes enfants »

Pas facile d’être le voisin de cet homme dont le casier porte plus d’une dizaine de condamnati­ons et qui, sans enfants, voue un véritable culte à ses chats, comme le fait remarquer le président. Le quadragéna­ire rend d’ailleurs ses voisins responsabl­es de la mort de l’un d’entre eux, leur rendant depuis la vie impossible. À cinq reprises, il les a menacés de mort ! « Je vais te buter, toi et tes enfants ».

Complétons ce profil avec « un problème d’alcool, un traitement et une hospitalis­ation sous contrainte en juin 2003 et le fait qu’il a été vu avec une hache ». C’est la voisine qui a porté plainte, décrivant « un mari terrorisé ».

L’examen psychiatri­que n’a fait ressortir ni abolition ni altération du discerneme­nt du mis en cause au moment des faits.

Le maire, Jean-Louis Mogan, est aussi victime des agissement­s de cet administré, et ne sait plus que faire. En effet, le quadragéna­ire n’a eu de cesse de téléphoner à la mairie pour faire abaisser la vitesse sur la route qui passe devant son domicile. À tel point que menaçant régulièrem­ent la tenue du conseil municipal, il a fini par provoquer un report.

Les gendarmes sont intervenus régulièrem­ent mais... le mis en cause a porté plainte contre eux « pour violences ». En garde à vue, il s’est d’ailleurs plaint, traitant ses voisins de « menteurs ».

Le tribunal a suivi les réquisitio­ns du parquet : vingt mois dont douze assortis d’un sursis probatoire. Il a interdicti­on de tout contact avec ses voisins, de détenir une arme pendant cinq ans. Il devra suivre des soins psychologi­ques et addictolog­iques.

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