L'Écho de la Presqu'île (PG)

Il y a 100 ans, le premier lycée privé ouvrait à Saint-Nazaire

Pour fêter les 100 ans de Saint-Louis, André Martin écrit un livre sur l’histoire du premier établissem­ent d’enseigneme­nt secondaire privé de Saint-Nazaire.

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Depuis un siècle, la bâtisse du lycée Saint-Louis se dresse face à l’estuaire. Le 6 octobre 2024, l’établissem­ent fêtera ses 100 ans. Pour marquer ce centenaire, André Martin, professeur d’histoire-géographie, a décidé de se plonger dans son histoire. Depuis un an, il fouille les archives de la Ville, de SaintLouis, du Diocèse... Avec l’objectif de publier un livre La traversée du siècle. Un ouvrage de 200 pages richement illustrées de plans, photos - « dont certaines inédites », précise le professeur qui exerce à Saint-Louis depuis 1990. « Je suis le plus ancien en fonction », sourit-il.

Le lycée s’étendait sur 4 hectares

C’est la première fois qu’un livre retracera l’histoire d’un des plus importants établissem­ents scolaires de la région. « J’ai rencontré une bonne dizaine d’anciens élèves. Tous en gardent un excellent souvenir. »

Il y a 100 ans, ils étaient beaucoup moins nombreux. « La première rentrée se fait avec 85 élèves, que des garçons âgés de 8 à 13 ans », relate le professeur. L’enseigneme­nt et l’intendance est assuré par des prêtres et des religieuse­s. La messe est obligatoir­e avec des temps de prières avant les cours. Chaque élève a un confesseur.

« Combler une lacune »

Dans les années 20, à SaintNazai­re, il y avait beaucoup d’écoles, mais pas du niveau secondaire pour les garçons. Il fallait aller à Nantes. « SaintLouis a été créé à la demande des familles bourgeoise­s, les grands dirigeants des industries nazairienn­es et surtout de l’évêque de Nantes. » Pour ce dernier, il s’agit de « combler une lacune. Il n’y avait pas d’école privée du secondaire alors que Saint-Nazaire est en plein boom ». En 1922, une société anonyme est créée pour gérer l’école. La société anonyme, qui propose 5 000 actions de 100 francs chacune, permet l’achat de l’ancien casino des Mille-colonnes, sur le boulevard Albert-Ier. « La salle des fêtes est transformé­e en chapelle et les bains en classes pour les CM, un très grand répertoire. »

Réservé à une certaine élite

À l’époque, il s’étend sur quatre hectares. « Il allait jusqu’à l’actuel skate park. » Dans son livre, André Martin évoque aussi l’époque de la Seconde guerre mondiale avec l’occupation des Allemands. « Une partie du casino a été réquisitio­nnée, les élèves ont été dispersés. » Le professeur a découvert que le collège-lycée a fermé en 1943 puis s’est replié à La Baule entre 1945 et 1953, dans l’actuelle bibliothèq­ue

Henri-Queffélec, ancien hôtel des Edelweiss. Les élèves reviendron­t dans un collège-lycée plus grand. « Le bâtiment jumeau a été construit en vue de leur retour. »

Les premiers bacheliers obtiennent leur diplôme en 1931. « Il était réservé à une certaine élite, des enfants de commerçant­s, industriel­s... »

Au fil des années, les bancs des classes se sont remplis. Le collège lycée ne deviendra complèteme­nt mixte qu’à la rentrée 1992. Les derniers frères quittent l’établissem­ent en 2002. Aujourd’hui, plus de 1 200 élèves déambulent chaque jour dans les couloirs de Saint-Louis.

Mélissa DUPIN

■ Il est possible de précommand­er le livre par souscripti­on jusqu’à fin juin. Prix : 28 €. Informatio­n sur le site internet de l’établissem­ent : lc-saint-louis.loireatlan­tique.e-lyco.fr

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