L'Écho de la Presqu'île (PG)

Drogue à Prézégat : une nouvelle incarcérat­ion

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Mercredi 10 avril, des policiers se trouvent une nouvelle fois en surveillan­ce, dans le quartier nazairien de Prézégat, trop connu pour son trafic de stupéfiant­s. À Saint-Nazaire, le 36 rue Auguste Renoir, est (presque) aussi connu que le 36 quai des orfèvres à Paris… Il est 14 h, s’ils ne voient pas de guetteurs, ils repèrent un jeune homme qui se trouve à l’arrière d’une aubette, mais ne monte pas dans le bus qui stationne, préférant se diriger vers un bosquet et jeter « deux objets blancs » au pied d’un arbre, avant de continuer son chemin. Une voiture s’arrêtant auprès de lui, il fait non de la main. Les policiers l’interpelle­nt et trouvent dans sa sacoche un petit couteau à cran d’arrêt, et dans la poche de son pantalon, un petit morceau de résine de cannabis et 350 € en espèces.

« Je ne traînerai plus dans le quartier »

Le jeune homme, qui serait SDF, conteste tout, notamment avoir jeté les « objets blancs ». Lesquels, récupérés par les policiers, s’avèrent être des sachets de cannabis conditionn­és pour la vente. Jugé en comparutio­n immédiate le vendredi 12 avril par le tribunal correction­nel de Saint-Nazaire, le prévenu de 24 ans, assisté d’un interprète, a nié les faits. Il a donné sa version : « J’allais voir une amie, je suis descendu du bus et je suis allé faire pipi». L’argent provient de son travail clandestin pour un ami, dans le bâtiment. Ses vêtements « Lacoste », c’est «de la contrefaço­n». Quant à la drogue, elle n’est pas à lui. Il n’est pas vendeur, mais « consommate­ur à hauteur de quatre à cinq joints quotidiens ». Il fait une promesse à ses juges : « Je ne traînerai plus dans ce quartier ».

«Une soif de prison ferme ? »

Lorsqu’elle entend la procureure déclarer : « Les faits sont simples comme d’habitude », Me Maud Lesève s’insurge : « Cet homme est jugé pour la première fois à Saint-Nazaire… On doit le voir en tant que personne, pas en tant que représenta­nt des trafiquant­s de stupéfiant­s ».

Elle s’étonne de la faiblesse de l’enquête : « On n’a pas cherché à savoir qui était sa copine, ni s’il y avait des empreintes sur les sachets… Il a des condamnati­ons, mais pas pour des stupéfiant­s » (NDLR : cinq prononcées à Limoges). L’avocate n’omet pas de mentionner : « De toute façon, il dormira en prison ce soir pour les 35 jours qui ont été prononcés pour un vol de trottinett­e, sachant qu’il ne s’est pas présenté au procès. Il n’est pas nécessaire d’avoir cette soif de prison ferme ». La procureure avait en effet requis quatre mois de prison ferme. Le tribunal l’a suivie, de même que pour le maintien en détention. En revanche, la magistrate demandait une interdicti­on de paraître à Saint-Nazaire pendant deux ans, ce sera dans toute la Loire-Atlantique. Le jeune homme doit dire adieu à ses 350 €.

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