Un quai pour les croisières
Projet d’un terminal à paquebots dans l’avant-port de Saint-nazaire
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Et si les paquebots jetaient l’ancre à Saint-nazaire, débarquant leurs croisiéristes dans la cité navale ? L’idée fait son chemin depuis 2 ans, au moment de la construction de l’harmony of the Seas. Une pré-étude technique a été présentée cet été par le Club croisière Nantessaint-nazaire. Grand port maritime, collectivités, compagnies, professionnels du tourisme, tout le monde semble intéressé par le projet. Reste à se mettre d’accord sur le qui paie quoi. Sur la table : 26 M €, au moins, à dégoter.
Ça bloque au pont
Le Club croisière est parti d’un constat : Bordeaux, La Rochelle accueillent une cinquantaine d’escales de paquebot par an, Nantes-saint-nazaire, une dizaine. Certes le nombre a augmenté mais il reste bloqué. La raison ? Le pont de Saint-nazaire. Les paquebots construits ces dernières années ne passent pas dessous. Seuls les petits navires de croisière remontent la Loire jusqu’à Nantes ou en aval, à Montoir-de-bretagne, au terminal à conteneurs. « C’est une vraie contrainte. On passe à côté d’escales », constate Yannick David du Club croisière et Pilote de Loire. Alors pourquoi ne pas faire accoster les paquebots avant le pont et donc à Saint-nazaire, la ville où se construisent ces mêmes palaces flottants.
Près du Vieux Môle
Une idée pas si saugrenue et étudiée de très près par le Club croisière qui a confié le volet technique aux Pilotes de Loire et plus exactement à leur simulateur. « Il fallait trouver un endroit pour implanter un quai en eau profonde et qui ne perturbe pas le trafic maritime », poursuit Yannick David. L’avant-port et ses pinces de crabes étaient tout trouvés. Le projet prévoit de construire, à proximité du Vieux Môle et perpendiculaire à la jetée Est, deux passerelles d’accès de 300 m, dédiées aux piétons et aux véhicules. Au bout, un ponton sur lequel irait se positionner le paquebot, amarré sur des pieux. Les études ont été réalisées à partir du gabarit de l’harmony of the Seas. Ce type de quai, qui reste un équipement « léger » et non contraint par les marées, est utilisé au Canada, en Alaska et en Europe du Nord.
Tout le monde dans le même bateau
Les esquisses circulent depuis cet été. Le Club croisière les a présentées au Port, maître des lieux, aux instances municipales, départementales, régionales, aux compagnies maritimes et aux professionnels du tourisme. Les chantiers STX ont aussi été informés, l’infrastructure pourrait leur servir de quai de repli.
« Il y a une bonne dynamique, un bon accueil. Les compagnies sont très intéressées, les collectivités aussi », indique Yannick David qui rappelle qu’un « croisiériste dépense à chaque escale, ici, environ 100 €. Ce n’est pas neutre ». Une nouvelle étude de marché a été lancée. Le projet est maintenant sur la table. Si le financement est trouvé, le quai pourrait très vite devenir réalité. « Les décideurs sont informés, il faut maintenant créer une synergie autour du Port pour avancer », espère Yannick David.