Menace sur les toits de chaume
La multiplication des dégradations des couvertures en chaume peut inquiéter les 3 500 propriétaires de chaumières sur le territoire du Parc de Brière.
Depuis plusieurs années, champignons et micro-algues se développent sur les toitures en chaume. Un constat qui préoccupe les chaumiers commes les élus du Parc de Brière. « Le phénomène de la dégradation prématurée des toits de chaume en Brière concerne le patrimoine historique, le bâti et le paysage. Mais on n’a pas de réponse à apporter dans l’immédiat. Après l’étude préalable pendant cinq mois, le Parc de Brière a décidé de se lancer dans des recherches avec des spécialistes. Pourquoi ces champignons et cyanobactéries ? », s’interroge Chantal Brière, présidente de la commission économique, agricole et rurale du Parc et maire de Saint-lyphard. Commune qui abrite 873 des 3 500 chaumières de Brière. « La dégradation constatée dans les années 2000-2010 se multiplie et s’accélère. Cela concerne toute la Brière et toute la filière du roseau, depuis le coupeur au propriétaire, en passant par le transporteur et le chaumier. Tout le monde est dans le même bateau. On a des pistes, mais il faut que tout le monde adhère », ajoute Virginie Benoît, chargée de la mission urbanisme et paysage au Parc.
Lors de la réunion publique vendredi 8 septembre à Saintjoachim, elle a indiqué qu’il n’y a eu que 120 réponses de propriétaires de chaumières dont 80 % provenant de Saint-joachim et Saint-lyphard. « Ce qui est insuffisant pour mesurer l’ampleur du phénomène. 22 % de ces propriétaires déclarent avoir une chaumière atteinte par ces microorganismes. Durant les mois à venir, le Parc espère continuer avec l’ensemble des acteurs de la filière et les experts », souligne Florestan Bargain, ingénieur agronome chargé de l’étude.
Les propriétaires se mobilisent
Une association des propriétaires de chaumières devrait voir le jour très prochainement. Car il va falloir penser au financement de ces désordres avec les assurances, l’état, la Fondation du patrimoine… « Dans un premier temps, il faudrait autoriser les chaumiers à brûler sur place les roseaux malades plutôt que de les transporter sur les routes et disséminer les champignons. Il faudrait aussi tendre un fil de cuivre sur les toitures pour éviter la prolifération des mousses qui engendre le développement des champignons. Cela ne coûterait rien », affirme un participant à la réunion publique. « C’est pour cela que nous souhaitons que tout le monde adhère au projet pour émettre des idées », reconnaît Virginie Benoît. LE dessin DE LA SEMAINE