L’Écho de la Presqu’île (SN)

Le Dragon des mers débarque en centre-ville

Un immense dragon des mers va s’échouer en plein centre-ville. La sculpture en bois est en fait une aire de jeux. Objectifs : amuser les enfants et attirer les chalands.

- Cathy Ryo

C’est un sacré morceau que ce dragon des mers. Il viendra s’échouer en décembre en plein centre-ville, juste avant les Féeries de Noël. Le dragon prendra alors ses aises Esplanade des Droits de l’homme, s’étalant sur 30 mètres et culminant à 7. À ses côtés, au printemps, une anguille. Les deux sculptures géantes, vouées à rester sur cette place, sont aussi et surtout des jeux pour les enfants. Ils pourront s’y cacher, glisser, s’aventurer, sauter, escalader…

Carte blanche

Le dragon des mers et l’anguille ont été imaginés par le duo Nathalie Massot-david Steinfeld. Basé dans le Gard, il est spécialisé dans la conception de jeux : « On avait carte blanche. On s’est déplacé, on a observé la place, on a pensé au dragon, cet animal protecteur. Ici, il protégera les Droits de l’homme et de l’enfant. C’est aussi, avec l’anguille, un animal entre deux mondes, l’estuaire et l’imaginaire », explique David Steinfled.

Les deux oeuvres sont uniques, fabriquées en atelier et composées d’une structure en bois. La naissance du dragon sera progressiv­e, la population sera invitée à le découvrir au fur et à mesure de son montage qui devrait durer 10 jours.

Projection d’images

C’est donc toute la place qui est en travaux depuis mercredi jusqu’à début décembre. Le dragon (réservé aux 6-12 ans) sera posé sur un sol souple (aux normes de sécurité pour les aires de jeux), couleur sable, pailleté (plus de photos sur lechodelap­resquile.fr) Au printemps, c’est au tour de l’anguille de débarquer en ville. Dédiée au 3-6 ans, elle a aussi été conçue comme une aire de jeux tout en bois. Entre les deux structures, du mobilier urbain pour se poser à l’ombre de Magnolias. Tout autour, une protection pour assurer la sécurité des enfants. L’ensemble bénéficier­a aussi d’un éclairage particulie­r avec une mise en lumière, comme la projection d’images sur la façade de 5e avenue. Coût total de l’aménagemen­t : 1,1 M € dont 450 000 € pour les sculptures ludiques.

Le centre-ville, « une destinatio­n »

« Je veux que les mômes y trouvent leur bonheur et que pour les parents, cela devienne un lieu de vie. Le centre-ville ce n’est plus une juxtaposit­ion de vitrines. Il doit devenir une destinatio­n entretenue, agréable, sécurisée, un endroit vivant et animé », insiste le maire David Samzun. Objectif : donner du souffle et du flux. L’installati­on du dragon et de l’anguille est l’une des mesures pour dynamiser le commerce et attirer les chalands. Elle s’ajoute aux aides à la rénovation des vitrines, des logements pour repeupler l’hyper centre, à la programmat­ion d’animations, à l’achat d’une dizaine de cellules vides par la Sonadev pour les remettre sur le marché (exemple des Lézards créatifs à Jouéclub, le futur Coffe shop à Genin…), au transfert de l’école d’ingénieurs du Cesi avec 700 étudiants sur le plateau du Paquebot… Bientôt, la Ville présentera le projet « design urbain » très attendu par les commerçant­s. L’idée, créer une balade en centre-ville avec toujours dans le viseur, l’augmentati­on d’une fréquentat­ion qui ne décolle toujours pas. Peu de monde à la réunion des commerçant­s, « dommage ». 450 invitation­s avaient été adressées aux commerçant­s pour assister à la réunion de présentati­on de l’aire de jeux. Une dizaine s’est déplacée. Au Salon république, technicien­s municipaux et élus étaient plus nombreux que les profession­nels du centre-ville. « C’est bien dommage », a regretté le maire. La « consternat­ion » de Natur’action. « Au moment même où la ville indique vouloir verdir et végétalise­r l’avenue de la République depuis la gare, cet aménagemen­t va à l’encontre du discours officiel. En 1988, l’architecte du nouveau centre-ville avait prévu une esplanade arborée. L’aménagemen­t Coeur carré a supprimé la moitié des arbres. Aujourd’hui, les plus beaux spécimens sont menacés. Les jeux en centrevill­e auraient pu trouver leur place sur le parking des Martyrs par exemple. Sacrifier 10 places est moins dramatique que de sacrifier une dizaine d’arbres trentenair­es ! ».

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