Tous les services touchés
La veille du mercredi noir, les membres du service cardiologie ont manifesté dans le hall de la cité sanitaire, pancarte à la main, dessin d’un coeur brisé sur la poitrine. Ils ont appris le matin même que leur chef de service était en arrêt maladie et avait quitté ses fonctions de chef. Une goutte d’eau qui a fait déborder le vase des tensions pour le personnel. « On était un grand service », note cette jeune femme. Au début de l’année, la cardiologie comptait encore neuf médecins. « Fin octobre, ils ne seront plus que deux. Et ils sont épuisés ». Des lits vont être fermés. « Le malaise est profond ». Et la discussion de plusieurs heures avec le directeur et le président de la commission médicale d’établissement ne calme pas le personnel, qui parle unanimement d’ « un immense gâchis ».
« Bouche-trou »
C’est loin d’être le seul service touché. C’est d’ailleurs sans doute la particularité de ce mouvement dans l’histoire sociale de l’hôpital : tout le personnel se retrouve dans la même colère. La psychiatrie a fait connaître ses difficultés il y a quelques mois. Les kinés sont « sans plateaux techniques, dispatchés », raconte cette professionnelle, qui a décidé de se mettre en disponibilité. « Je n’en peux plus. Le matériel n’est jamais remplacé. Les patients se grabatisent parce qu’ils ne sont pas levés tous les jours. Normal, car les infirmières sont seules pour 15 patients ! »
« On nous demande de faire vite, pas de faire bien. Or, nous, on reste exigeant ». Cécile a décidé de manifester car « on a fermé mon service il y a quelques mois pour une réorganisation. Maintenant, tout le monde sert de bouchetrou. Si on n’est pas assez, on prend un infirmier dans le service d’à côté ».
En cuisine aussi
La cuisine centrale a elle aussi exprimé son ras-le-bol. Une trentaine d’agents sont allés vendredi rencontrer la direction. Là aussi, les conditions de travail sont décrites comme « catastrophiques » : « épuisement professionnel des agents, plannings non respectés, rappels à domicile, changements la veille pour le lendemain », dénonce Force ouvrière.