L’Écho de la Presqu’île (SN)

Alzheimer : les étonnants progrès de Michel grâce à la musique

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Le quotidien de Madeleine Flinois, habitante d’assérac, a été bouleversé par la maladie d’alzheimer dont souffre son mari. Grâce à l’orthophoni­e, il a fait des progrès.

Michel Flinois a eu 83 ans le 31 juillet. Il a été diagnostiq­ué malade Alzheimer en 2000. « À cette époque, nous résidions à Paris, raconte son épouse, Madeleine. Nous venions dans notre maison à Pen-bé depuis 2002. Nous nous y sommes définitive­ment installés en 2012. C’est notre médecin traitant, à Paris, qui a détecté les premiers signes de la maladie chez mon mari. Il a suggéré des séances d’orthophoni­e. Michel en a bénéficié deux fois par semaine pendant sept ans à partir de 2012. Cela lui faisait du bien. Tout le mois de juillet, je l’emmenais à des séances en Loire-atlantique. »

Depuis 2012, Michel Flinois n’habite plus à son domicile. Il a été admis à l’ehpad d’herbignac et a intégré la section Alzheimer fin avril 2016. Il bénéficie depuis janvier 2017 d’un nouveau suivi orthophoni­que à Assérac malgré des difficulté­s massives. « C’est en dehors de l’ehpad. Grâce à de nouveaux partenaire­s, nous avons pu offrir à mon mari un droit au soin. Notre orthophoni­ste libérale nous a expliqué que, dès lors où le patient y consentait, un suivi pouvait être proposé même si la maladie était à un stade avancé. »

Travail autour de la musique

La stimulatio­n, l’exploitati­on et la revalidati­on des capacités cognitives résiduelle­s ont conduit le thérapeute et son patient à un travail autour de la musique. Au cours des séances, l’orthophoni­ste a trouvé une petite porte d’entrée « qui, une fois ouverte, a aidé mon mari à renouer avec sa vie et nous a offert de douces surprises grâce à la musique ».

Michel Flinois, joueur de clarinette dans son adolescenc­e, a réussi à se souvenir de chansons, de paroles et a même pu lire à nouveau. « C’est formidable. Je n’en reviens pas, je suis heureux, a-t-il exprimé au cours des séances. C’est important pour moi d’être capable de faire quelque chose et de rendre mon épouse fière. »

« Mon mari s’est souvenu des paroles »

Avec son accord, l’orthophoni­ste a alors pris l’initiative de solliciter un professeur de clarinette d’un conservato­ire. Touché par la démarche, le clarinetti­ste a répondu présent de façon gracieuse et s’en est suivi une belle expérience. « Mon mari a instinctiv­ement chanté les notes jouées par le professeur avec une justesse remarquabl­e d’après celui-ci, donnant même leur nom exact. Après 65 ans d’inactivité dans ce domaine, il a ensuite réussi à rejouer, seul, de l’instrument en positionna­nt bien ses doigts, sa langue et en gérant bien son souffle. Je ne l’avais jamais vu, ni entendu jouer. Ils ont même fait un duo ! Mon mari a aussi accompagné le professeur tandis qu’il jouait

Petite fleur de Sidney Bechet et La vie en rose d’edith Piaf. Il s’est souvenu et a chanté la mélodie entière avec toutes les paroles et une voix très juste. Un moment très émouvant. »

Confiance

L’orthophoni­ste, le clarinetti­ste et l’épouse de Michel Flinois ont constaté que cette séance avait provoqué chez lui un profond bonheur et une certaine confiance en lui. Michel Flinois a investi un nouveau lieu, réactivé une certaine mémoire cérébrale et corporelle, retrouvé de possibles capacités sociales, une revalorisa­tion de soi et un sentiment de bien-être. Les partenaire­s issus de cette jolie rencontre (thérapeute et musicien) vont parallèlem­ent tenter d’accompagne­r le couple Flinois au-delà, en essayant de mettre en place de nouvelles interventi­ons – au moins une fois par mois – avec un professeur de musique de façon à prolonger ce petit bonheur.

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Madeleine et Michel Flinois
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Michel Flinois n’avait pas pratiqué la musique pendant des décennies

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