La chasse aux grands cormorans suspendue
Le juge des référés du tribunal administratif de Nantes a donné raison à la Ligue de protection des oiseaux (LPO), a-t-on appris jeudi 14 septembre auprès de la juridiction.
Il a suspendu l’abattage des grands cormorans en Loire-atlantique, une espèce protégée accusée de piller les élevages de poissons.
En octobre dernier, la Préfecture avait pourtant accordé cette dérogation dans le cadre d’un arrêté ministériel, qui autorise jusqu’à 4 800 abattages d’oiseaux sur les années 2016 à 2019. 23 « zones d’étangs piscicoles à protéger » avaient plus précisément été identifiées par les services de l’état.
« Le grand cormoran a un gros impact sur la pisciculture, qui est une activité importante maintien de la présence de cormorans et des dégâts sur les exploitations ».
« Le seul document produit sur la production piscicole […] ne permet pas d’avoir une information suffisamment précise sur la prédation opérée », résume-t-il dans son ordonnance. D’autant plus que le grand cormoran est une espèce « qui n’est pas sédentaire » et que ses lieux d’installation « varient sensiblement d’une année sur l’autre », soulignet-il.
Le « document » en question, en outre, était « relatif à la période 1987 à 2013 » et a été « établi par un membre de la Fédération française d’aquaculture », ne manque pas de noter le juge des référés. Ce dernier a simplement rejeté la demande de frais de justice de la LPO, qui demandait 750 € à ce titre à l’état.
L’affaire sera désormais réexaminée sur le fond d’ici 12 à 18 mois, mais cette fois-ci par une formation collégiale. Dans l’immédiat, les abattages sont suspendus.
« Aucune information sur l’incidence du prélèvement »