Premières vendanges dans la vigne du Petit clos
Dix-neuf rangs de vigne ont été plantés en 2013 par l’association Traditions et patrimoine naturel. Pour la première année, 230 litres de vin vont être mis en bouteille.
Cela fait quatre ans qu’ils attendent ce moment. La soixantaine de bénévoles de l’association Traditions et patrimoine naturel a enfin pressé ses premières grappes. « Nous avons commencé les vendanges fin août. Nous attendions tous avec impatience le résultat de notre travail », lance Yves Guého, responsable des travaux techniques de l’association.
« Relancer cette tradition oubliée »
L’aventure a commencé en 2013 à l’initiative de Jeanclaude Vernières. « Il souhaitait relancer cette tradition oubliée des habitants de Pénestin. » Au XIXE siècle, 7 % de la surface communale était couverte par des cépages nobles de blanc et de rouge. En 1957, la production était de 953 hl. « Elle a chuté à 132 hl à la fin des années 60 avant de totalement disparaître », précise l’association. Soutenue par la mairie qui a financé l’achat de matériel, l’association loue une parcelle de 3 000 m2 située route de Berniguet. « Nous avons un bail de 30 ans. »
Berligou, gamay, sauternes, Madeleine noire des Charentes, pinot gris… Dix-neuf cépages nobles anciens, disparus pour la plupart du territoire breton à la fin du XIXE siècle, décimés par les maladies, ont été plantés par les bénévoles. « Nous avons fait le choix de mettre du blanc et du rouge. Ce sont tous des cépages cultivés autrefois en Bretagne dont les plans proviennent pour certains de l’inra (1). »
Pendant quatre ans, les bénévoles ont bichonné leur vigne. « C’est beaucoup de travail. Il faut tailler, désherber, tondre. On ne compte plus les heures passées sur la parcelle. » Un travail aujourd’hui récompensé. Les premières grappes ont pu être récoltées dès la fin du mois d’août. « Nous avons eu de la chance. Notre parcelle a été épargnée par le gel. Il nous a fallu trois jours pour tout vendanger. »
Conseils d’un oenologue professionnel
Pour la phase de pressage, les bénévoles sont conseillés par Alain Poulard, oenologue professionnel nantais. « Il nous a appris à mélanger certains cépages pour obtenir les meilleurs arômes. » Pour sa première cuvée, la vigne du Petit clos a permis de produire 230 litres de vin. « Pour une première, nous sommes contents. On aura du blanc, du rosé et du rouge. On ne s’attend pas à un grand cru mais ce ne sera pas non plus de la « piquette » », lance le vigneron amateur.
Si tout se passe bien, les membres de l’association pourront goûter le millésime 2017 d’ici quelques semaines. Les bouteilles produites ne seront pas vendues mais seront proposées à la dégustation sur des manifestations pénestinoises. « La première pourrait avoir lieu aux Mouclades d’automne les 7 et 8 octobre », espère Yves Guého. À terme, l’association - qui propose déjà plusieurs animations sur le site - aimerait organiser une animation festive autour des vendanges.