L’Écho de la Presqu’île (SN)

Rodéos à Saint-nazaire : le ras-le-bol

Face aux habitants exaspérés, la police explique son mode opératoire

- Cathy Ryo

Dès les beaux jours, quads, motocross, scooters surgissent dans les rues. Les Nazairiens, exaspérés, reprochent à la police « de ne rien faire ». Elle s’explique. La coursepour­suite, « ça ne marche pas »

Lundi, un policier a été blessé en voulant éviter un scooter en plein rodéo sauvage, près de la Cité scolaire, devant laquelle très régulièrem­ent, des pilotes de quads, scooters, motocross… s’essaient à des acrobaties motorisées risquées (lire ci-contre). Cet été, Xavier Perrin, l’élu à la tranquilli­té publique, est monté au créneau pour dénoncer la dangerosit­é de cette pratique, redoutant la « chronique d’un drame annoncé ». Ce 18 septembre, il s’en est fallu de peu, d’autant que les deux roues ont traversé à pleine vitesse le Parc Paysager.

« Que fait la police ? »

Dans son communiqué du mois d’août, Xavier Perrin demandait aux Nazairiens d’appeler systématiq­uement le 17 s’ils étaient témoins d’un rodéo (notre édition du 25 août). Un conseil qui a fait vivement réagir une habitante de la Trébale. Comme de nombreux Nazairiens, elle subit régulièrem­ent ces courses. Le bruit, incessant, la dangerosit­é des conduites, pour les pilotes et pour tous ceux qu’ils croisent, « ça nous pourrit la vie ». Faire le 17 ? « A quoi ça sert, il ne se passe rien. Mais que fait la police ? ». Un sentiment largement partagé aussi sur notre page Facebook. Nous avons rencontré le commissair­e Franck Perrault, quelques jours avant que l’un de ses hommes ne soit blessé : « On entend l’exaspérati­on de la population. C’est un problème de tranquilli­té publique, de sécurité publique, d’ordre public. Saint-nazaire n’est pas la seule ville à connaître cette situation. Il n’y a pas de solution simple ». Il s’explique : « Poursuivre un deux-roues, ça ne marche pas, il finit par nous semer ou chuter. C’est dangereux. L’auteur va accélérer, prendre des risques insensés sur la voie publique. Il devient un danger pour lui et pour tout le monde. Ce sont des consignes nationales. L’interpella­tion doit se faire à l’arrêt ».

Quant aux poursuites, « ce sont des infraction­s routières avec une kyrielle de contravent­ions sur la conduite, le bruit, l’absence de casque… La plupart de ces contravent­ions sont à 750 € et peuvent aller jusqu’à 1 500 € en cas de conduite d’un moto-cross sur la voie publique. Ça devient un délit lorsqu’il y a refus d’obtempérer. La mise en danger de la vie d’autrui ne peut pas toujours s’appliquer car elle répond à des critères précis. Et nous avons un problème d’identifica­tion des auteurs et des véhicules ». Difficulté qui pourrait se résorber avec les caméras piétons, dont sont dotés les policiers depuis le printemps.

Prévention

Le commissair­e l’assure : « Tous les appels au 17 sont pris en compte. Nous envoyons une patrouille pour occuper le terrain et quelques minutes plus tard, ça cesse, même si nous ne sommes pas dupes, le problème est juste déplacé ». C’est en amont que la police souhaite agir «à travers les contrôles routiers réguliers, des saisies de véhicules. La plupart sont volés ».

Des aménagemen­ts urbains sont à l’étude pour éviter que les voies deviennent un terrain de jeu. C’est le cas de la rue des Sapins à la Chesnaie. La police mène des actions dans les établissem­ents scolaires pour sensibilis­er les adolescent­s. « C’est aussi une affaire d’éducation, de comporteme­nt. Tout le monde doit se sentir concerné », insiste le commissair­e. U ne rencontre des villes de l’ouest. Fin novembre, à l’invitation de Saint-nazaire, une dizaine de villes de l’ouest comme Rennes, Saint-brieuc, Vannes, Saint-malo, Brest… se retrouvero­nt pour réfléchir à des mesures endiguant ce phénomène.

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Depuis janvier, une trentaine de deux-roues ont été saisis par la police

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