L’Écho de la Presqu’île (SN)

« Il y a un marché à prendre en Espagne »

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Comment êtes-vous devenu le responsabl­e sardine du port de La Turballe ?

Il y a 5 ans, j’ai été contacté par des pêcheurs et la criée pour réaliser une étude sur le poisson bleu en général financée par la Région. C’était la crise de l’anchois, ils voulaient savoir s’il y avait de nouveaux marchés à conquérir. La Turballe a longtemps été le premier port de pêche à la sardine de France. Dans les années 90, alors que les pêcheurs turballais ont délaissé la sardine, les Finistérie­ns se sont réappropri­é le marché. Ils restent aujourd’hui les premiers, mais depuis quelques années, ils n’arrivent plus à répondre à la demande. J’y ai vu une opportunit­é. Où partent les sardines de La Turballe ?

Les principaux clients sont les grosses conserveri­es du Finistère, La Belle-iloise, Chancerell­e et Capitaine Cook. Les pêcheurs turballais ont pêché près de 2 500 tonnes de sardines en 2017. Le marché peut-il encore évoluer ?

Il y a moyen de faire mieux car il y a de la demande en Espagne. Ils recherchen­t des sardines pour faire des appâts, par exemple pour la pêche au merlu. Mais pour cela, il faudrait que le port investisse dans une cellule de congélatio­n. Sans elle, nous n’avons pas les moyens de conserver les poissons pour les exporter à l’étranger. Déjà cette année, on aurait pu aller au-delà, mais sans cette unité, c’est impossible. Tous les jours, je communique aux bateaux le tonnage et la taille recherchés. Le poisson est vendu dès son arrivée. Quelle est la particular­ité de la pêche à la sardine ?

Les sardines ne sont pas toujours là où on les attend. Il y a des jours, où elles sont là à foison et le lendemain, elles ont disparu. Depuis quelque temps, on en trouve beaucoup dans la Manche alors qu’il n’y en avait pas du tout avant. Près de La Turballe, on trouve plutôt des petites et moyennes sardines.

Hervé Le Gloahec est le responsabl­e sardine du port de La Turballe. Après une carrière dans les domaines de la pêche, du mareyage et de l’agroalimen­taire, il est arrivé il y a 5 ans, à la demande de pêcheurs et de la criée, pour relancer le marché.

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