L’Écho de la Presqu’île (SN)

Le braqueur de 19 ans en prison

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Un Nazairien de 19 ans a été condamné mardi à quatre ans de prison par le tribunal correction­nel. Une peine bien supérieure aux réquisitio­ns, à laquelle ne s’attendaien­t ni lui ni son avocat. Ils font appel de cette décision.

Il n’était pas poursuivi pour braquage mais pour vols et tentatives de vols, néanmoins c’est bien avec un pistolet (factice) qu’il a agi dans deux bureaux de tabac nazairiens.

Le 20 mars 2017, un voisin vigilant met en fuite deux hommes qui ont fracturé une porte de garage. Ils sont vite identifiés. L’un n’a que 14 ans, l’autre, c’est le prévenu. À l’audience, la présidente Talhouarn tempête : « Ça vous arrive de réfléchir ? Deux mois plus tôt vous êtes ressorti d’ici avec trois mois pour vol avec effraction ! » De l’autre côté de la barre, la victime, retraitée qui « a toujours travaillé dans le social pour aider les autres » est tétanisée : « Je suis traumatisé­e, on a mis en vente la maison où je suis née, où j’ai toujours vécu… »

Le 11 avril, le duo, ganté et encagoulé, opère au tabac Jean-bart au Pertuischa­ud. À l’ouverture, l’un jette un sac en ordonnant : « Remplis-le », alors que l’autre pose son arme sur la tempe du commerçant. Ils repartent avec des jeux à gratter et des cigarettes.

Le 25 avril, ils renouvelle­nt l’opération au Nonimag de Kerlédé, mais le patron refuse. Les malfaiteur­s prennent la fuite.

Mardi, le tribunal correction­nel de Saint-nazaire a relaxé un homme de 30 ans, poursuivi pour un délit très peu courant : la bigamie.

En 2013, ce bibliothéc­aire de nationalit­é algérienne épouse au pays une jeune femme de même nationalit­é mais vivant dans la région nantaise. Venu la rejoindre dans l’hexagone en 2015, la vie commune est éphémère : un mois ou deux. Le 13 mars 2017, il dépose une requête de divorce en Algérie. Toutefois, le plus jeune est rattrapé par un voisin qui a suivi la scène. Le prévenu sera arrêté un mois plus tard et placé en détention.

Entre-temps, le 21 avril, il a volé le porte-monnaie d’une dame de 90 ans qui comptait sa monnaie sur un parking.

Une deuxième victime, employée d’un bureau de tabac, exprime ses angoisses : « C’est super-choquant, il braque son arme, on ne sait pas si c’est une vraie ou une fausse, on se demande s’il va tirer. Depuis, j’ai des séquelles…» D’autant qu’à la suite de cela, son patron veut vendre le commerce.

Dette de stupéfiant­s

Dans le box, le détenu déclare : « Je n’ai pas réfléchi ». Et avance : « J’avais une dette de 3 000 € de stupéfiant­s et ma famille était menacée ». Mais la procureure, Michèle Pierson, corrige : « L’argent récupéré n’a pas servi à la rembourser ». Elle poursuit : « Une vidéo trahit votre présence au Jean-bart ; une lettre anonyme vous dénonce, vous avez quatre condamnati­ons qui correspond­ent à 12 vols ou tentatives, toutes les mesures de justice n’ont pas été suivies d’effet ! » Elle requiert trois ans de prison dont six mois avec sursis plus six mois pour le vol de la nonagénair­e.

Me Herla insiste sur son immaturité : « La preuve, il traîne avec un ado de 14 ans, viré de chez sa mère à sa sortie de prison, incarcéré depuis neuf mois, il est aidé et peut avoir un logement et un travail d’ici un mois ». L’avocat demande un maximum d’un an ferme… mais la peine est multipliée par quatre !

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