La Carene va bien… mais jusqu’à quand ?
Avec ses 244 millions d’euros (!), le budget 2018 de l’agglomération nazairienne a été voté mardi soir au conseil communautaire. Six questions pour mieux le comprendre.
1/ Comment se présente un budget ?
Que ce soit une commune, une agglo ou un département, dans un budget, on arrive toujours à deux grosses colonnes : le fonctionnement d’un côté, c’està-dire tout ce qui permet de faire tourner la machine (personnel, gestion courante) ; l’investissement de l’autre, avec les travaux, projets, études…
Là où cela se complique, c’est qu’il n’y a pas qu’un budget. On a la base (le budget principal) et les autres (les budgets annexes) : l’eau, les déchets, l’assainissement, les transports, l’immobilier d’entreprises, les parcs de stationnement.
2/ Quelle somme cela représente-t-il ?
Cela dépend de quel budget on parle. Tous budgets compris, on arrive à un total de près de 155 millions d’euros pour le fonctionnement et près de 90 millions d’euros pour l’investissement : 244 millions d’euros seront donc mobilisés en 2018. Le budget principal représente 58,75 % du premier, 52,23 % du second.
3/ D’où vient l’argent ?
Pour le fonctionnement, sans surprise, des impôts et taxes pour trois quarts du budget principal, principalement la cotisation foncière des entreprises (plus d’un quart des recettes). Il y a aussi, entre autres, la cotisation à la valeur ajoutée des entreprises, une part de la taxe d’habitation, la taxe sur les surfaces commerciales. Les recettes sont en hausse de 2,1 % pour cette année.
4/ Où va l’argent ? En ce qui concerne le fonctionnement, 67 % sont reversées aux communes à travers les reversements de fiscalité et péréquation. Les charges de personnel représentent 12,2 millions d’euros. Une bonne partie va dans l’investissement, ce qui fait dire à Marie-anne Halgand, vice-présidente en charge des finances, que « nous ne contractons pas d’emprunt et restons dans l’autofinancement, sans augmenter les taux. Avec une dynamique que beaucoup de collectivités nous envient ».
5/ Que va-t-il se passer en 2018 ?
« 77,5 millions d’euros seront consacrés à l’équipement du territoire ». Le point fort de l’année sera l’ouverture de l’aquaparc à Saint-nazaire le samedi 21 avril - les tarifs, encore non dévoilés, devraient être votés au conseil communautaire du 27 mars. Une grande part sera consacrée au développement économique (15 millions d’euros), avec le centre d’exploitation d’éolien en mer, un projet « emballant » pour le viceprésident Jean-claude Pelleteur. Côté tourisme, le site de Rozé à Saint-malo de Guersac sera aménagé avec « notamment un belvédère ». On verra aussi naître en vrac le Fablab du campus numérique, la station des déchets de Brais, les travaux de la gare et une nouvelle billetique pour la Stran - les usagers disposeront à la rentrée d’une carte sans contact avec post-paiement pour pouvoir « prendre le bus sans se poser de question », annonce Jean-jacques Lumeau, vice-président en charge des transports.
6/ Et après, cela se présente comment ?
Malgré la bonne santé de l’agglo, on sentait un petit vent d’inquiétude chez les élus : jusqu’à quand cela allait-il durer ? Plusieurs groupes politiques (communistes, Verts…) ont mis en exergue la baisse de la dotation de l’état. Un point noir souligné également par le président de la Carene, David Samzun, qui, plus que des financements, a réclamé « plus de stabilité » au niveau des décisions gouvernementales. « Il nous en faut pour établir une stratégie ».